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Le metalcore américain n’en finit pas d’envahir le paysage extrême toujours à la recherche de nouveaux rivages à infester. Il s’agit véritablement du style à la mode outre-atlantique à tel point qu’il s’érige en vache à lait pour les labels, et en bête noire pour le métalleux en quête d’originalité artistique. De nouveaux combos naissent toutes les heures et la chasse à la perle rare relève du miracle tant la scène s’encombre de combo sans intérêt. Toutefois certains groupes parviennent à s’extraire de la masse et suivent la voie toute tracée par leurs nombreux aînés. Ce n’est pas qu’ils soient meilleurs mais la chance leur a souri. C’est le cas de All That Remains qui sort cette année son 3e album « The Fall Of Ideals ». Un disque empli de qualités et de bonnes intentions mais qui pêche inévitablement par son manque d’ambition et d’originalité… Comme d’habitude me diront les mauvaises langues.

Ce qui fait la force de All That Remains c’est le caractère immédiat de sa musique. Des chansons aux constructions simples et aux mélodies efficaces. Des structures qui restent en mémoire et des refrains que l’on chante à tue – tête voilà la formule magique du combo. On peut dire qu’ils excellent à ce petit jeu car les premières chansons sont des joyaux d’efficacité et figurent parmi les meilleures pistes de l’album. Le single « This Calling » est une véritable bombe atomique : rapide comme l’éclair, mélodique et puissante à outrance, refrain incroyable. Ces bonshommes possèdent un sens de la composition très appréciable, on aimerait toutefois qu’ils soient plus réguliers car après les excellentes « Not Alone » et « It Dwells In Me » le disque a tendance à tourner en rond.

Voilà peut-être l’erreur de ce « The Fall Of Ideals » : il propose ses meilleurs brûlots en tout début d’album. Le reste n’est pas foncièrement mauvais, on remarque d’ailleurs d’excellentes chansons très énergiques comme « Six » mais elles arrivent un peu tard pour susciter un réel intérêt. All That Remains ne possède pas véritablement de chansons faibles car toutes reposent sur un schéma similaire. Les refrains se font en voix claire sur fond de double pédale tandis que les couplets, gueulés façon hardcore, sont accompagnés de gros riffs rythmiques et de mélodies plus ou moins développées. A vrai dire ce qu’il manque aux américains c’est de la personnalité, une identité propre. Ce disque est bon mais il aurait pu être composé par une douzaine d’autres combos que cela n’aurait fait aucune différence. Des chansons comme « Empty Inside », « Indictment », « We Stand » ou « Whisper » illustrent parfaitement le manque de relief de cette scène incapable d’innover.

Ce n’est certainement pas la faute des musiciens. Il n’y a pas de véritable barrière technique et l’ensemble reste musicalement bien fichu. Les guitaristes alignent les solis, le batteur aligne les tempos et on ne leur en demande pas plus. Il est évident qu’on reste loin des folies de la scène européenne mais l’interprétation ne souffre pas de défauts majeurs. Phil Labonte, le vocaliste, est parvenu à me séduire par la puissance de sa voix criée et la mélodicité de sa voix claire, à la limite du punk rock. On remarque également un traitement numérique de certains vocaux sur « Six » et de courtes incursions dans un domaine plus brutal death pour « The Weak Willed ». Ces deux toutes petites choses apportent néanmoins de la variété à un disque qui en a grandement besoin.

Le véritable handicap du disque vient de l’absence de prise de risque qui fait de « The Fall Of Ideals » un disque prévisible. De plus, la grande linéarité des chansons vient de structures simplistes qui manquent de breaks vraiment marquants. Ni une déception ni une révélation, All That Remains reste un groupe perdu dans une masse compacte et sans personnalité de combos plus ou moins talentueux… Preuve que le metalcore américain n’arrive pas à la cheville du metalcore allemand.

…TeRyX…

0 Comments 10 août 2006
Whysy

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