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Rhapsody (Of Fire). Un groupe qui se passe de présentations. Un groupe qui mérite que je change, L’instant de cette brève introduction, mon style d’écriture habituel. Pour moi, et comme pour bien d’autres, Rhapsody est plus qu’un groupe de Power Symphonique ordinaire. En plus d’être les pionniers d’un genre, Rhapsody a chez moi marqué mon entrée dans le merveilleux monde de la musique métal. Je me rappelle encore la première fois que j’ai entendu Emerald Sword et Land of Immortals. L’événement déclencha chez le jeune moi une cavalcade d’événements et de découvertes qui aboutirent entre autres à ce poste de chroniqueur chez Heavylaw. Plusieurs mois durant, les albums de Rhapsody monopolisèrent mon attention jusqu’à Power of the Dragonflame (PotDF) et la clôture de l’Emerald Sword Saga. Depuis, une évolution de mes goûts musicaux et des déceptions grandissantes avec la sortie des 2 récents albums, Symphony of Enchanted Lands vol. 2 : The Dark Secret (SOEL2) et Triumph or Agony (ToA), ont relégué le groupe au statut de classique plus rarement visité. Jusqu’à ce jour de mars 2010 ou notre maître à tous, Spirit of Gaia, m’annonçais que ce serait moi qui chroniquerais le nouvel album des Italiens, The Frozen Tears of AngelsOrigine et concept Pour ceux qui n’auraient pas suivi les nouvelles du groupe depuis quelques temps, il faut savoir que Rhapsody of Fire, après un changement de nom issu de menaces légales et la sortie d’un album très moyen, ont été engagés dans un bras de fer légal contre leur label, Magic Circle Music, et son créateur et bassiste de Manowar, Joey DeMaio. La période 2006-2010 aura donc été éprouvante pour le groupe et le duo Staropoli / Turilli. Pourtant, ils ont aussi bénéficié de beaucoup de temps pour développer et produire ce nouvel album, publié cette fois-ci chez Nuclear Blast, et avec Sascha Paeth au mixage, comme à l’habitude.  Conceptuellement, ce troisième volet de la Dark Secret Saga reprend là où ToA nous avait laissés. The White Dragon Order, groupe mené par nul autre que le désormais légendaire Dargor, a réussi à mettre la main sur le septième tome des Nekron’s Dark Pages, recueil de rituels noirs et des pires prophéties qui permettraient la libération de Nekron, The Demonknight. Il reste maintenant à trouver l’Eriam’s White Book, seul moyen de contrer ces prophéties…   La question qui tue! Après ces 4 années d’attentes, l’interrogation est palpable chez la communauté Métal : Cet album est-il bon, ou est-il à l’image de Triumph or Agony ? D’emblée, j’annonce le retour en force de Rhapsody ( exclamations!) Il semble que la pause, si difficile a-t-elle pu être, ait été la cure de ce ramollissement que l’on a tous craint. Voici, tempéré par quelques grands titres, le récit de ce nouvel album, que je ne peux simplement pas faire dans une longueur standard…   La compositionThe Frozen Tears of Angels (tFToA) débute avec une pièce symphonique qui, bien que désormais traditionnelle, s’avère toujours aussi épique. Foisonnantes de chœurs apocalyptiques et de grosses orchestrations, elle rappelle que le groupe est à l’origine de cette pratique maintenant si répandue et presque banale. La fin de ce crescendo épique ressemble à s'y méprendre à celle d’Epicus Furor, si bien qu’on s’attend presque à entendre le début d’Emerald Sword. Le riff d’entrée de Sea of Fate, dans plus pure tradition Turillienne, ressemble tant à celui de cette dernière qu’on se croirait de retour à l’époque de Symphony of Enchanted Lands ! Cette Sea of Fate, avec son refrain fédérateur et héroïque sur fond de doubles pédales, et son atmosphère épique et fantastique, aurait d’ailleurs eu pleinement sa place sur SOEL! Rhapsody signe ici, avec des pièces telles Raging Starfire et On the Way to Ainor, un rapprochement marqué vers les premiers albums de leur carrière, et particulièrement SOEL et Dawn of Victory. Pourtant, on décèle aussi l’influence des autres albums. Le break d’ On the Way to Ainor rappelle l’ambiance sombre et gothique de Queen of the Dark Horizons (Rain of a Thousand Flames). La pièce titre développe une ambiance narrative et une composition fleuve plus développée à l’instar de Gargoyles, Angles of Darkness (PotDF).  Comme toujours, la facette orchestrale de la musique est encore très efficace. Les mélodies rappellent parfois les opéras de l'école allemande de la fin du dix-neuvième siècle ou, plus récentes, les œuvres gothiques de Carl Orff adaptées de Carmina Burana. Les choeurs masculins et féminins nous bombardent par leur puissance, rappelant ceux des opéras de Monteverdi. Et pourtant, si puissantes soient-elles, force est de constater que les orchestrations ne se voient pas accorder une place aussi grande que sur les plus récents opus du groupe. Des trois albums de la nouvelle saga, tFToA est sans contredit l’album le plus axé sur la guitare.  Pourtant, Turilli et Staropoli ne font pas l’erreur de s’auto plagier. Sur cette matrice connue se greffent ci-la d’autres influences et expérimentations. La plus notoire de celles-ci reste sans doute l’amalgame d’influences black/death sur Reign of Terror, où s’alternent aux passages ``normaux`` des sections de blast beats accompagnés de cris très extrêmes, et on a peine à croire que ceux-ci puissent être poussés par Fabio Lione. Je me dois aussi de mentionner que contrairement à ce quoi le groupe nous avait récemment habitués, l’ordre narratif des pièces est ici légèrement chamboulé, surtout en ce qui a trait aux sections au rythme plus lent. La désormais traditionnelle pièce en Italien, bien que débutant comme une ballade, s’avère être une pièce festive et médiévale, habitée par flûtes et tambourins, qui ne peut que rappeler The Village of Dwarves (DoV). Lost in Cold Dreams, faisant apparemment office de ballade, se transforme vers la fin en mid-tempo, et le retour d’une section lente au début de la pièce suivante prouve une meilleure distribution de cet aspect incontournable des albums des Italiens et de leur aspect narratif dans l’album.   La technique Ces expérimentations, cette évolution que Rhapsody intègre à une trame plus classique, s’avère plus marquante dans la technique musicale. Chaque pièce, aussi facile peut elle être à associer au passé du groupe, contient un solo ou une ligne instrumentale souvent originale par rapport aux habitudes lyriques de Turilli et Staropoli. Les breaks instrumentaux de la plupart des pièces, rapides ou non, sont marqués par des solos étonnamment recherchés et originaux, qui s’enchaînent, la guitare et le clavier se répondant, en variant souvent les sonorités et les influences. Les deux Italiens réussissent ici un tour de maître : prouver qu’ils sont, dans un bassin d’instrumentalistes toujours grandissants et jouant de plus en plus vite, toujours dans la classe supérieure. Je soumettrai comme preuve le break de Sea of Fate, ou Turilli y va d’un jeu aux influences presque orientales, pour céder la place à Staropoli et au solo de basse de Patrice Guers, désireux de ne pas être en reste.  Outre l’aventure du chant extrême, plus agressif d'ailleurs que ce que l'on pouvait entendre sur When Demons Awake (PotDF), Fabio Lione reste le vocaliste que l’on connais, tout en ayant profité, il semble, de l’influence que Christopher Lee n’a pas manqué d’avoir. Ce dernier n’apparaît d’ailleurs que sur de courts passages narratifs, sa présence vocale manquant de punch. La narration n’étant pas très lyrique, ces passages s’avèrent un peu mous et ceux qui avaient apprécié son chant sur The Magic of the Wizard’s Dream (SOEL2) pourraient être déçus.   Le constatThe Frozen Tears of Angels reprends à merveille l’identité des meilleures années du groupe, en y intégrant ici et la des éléments particuliers. Les orchestrations sont, à mon sens, mieux intégrées que sur SOEL2, et côtoient la guitare de manière plus intuitive, évitant le piège des envolées trop pompeuses et ramollissantes. L’inévitable débat de l’auto-copie contre l’expérimentation n’est plus valide à ce stade de la carrière de Rhapsody. Il semble que le groupe ait trouvé, après l’âge d’or de la première saga suivie d’un changement temporaire de cap, un équilibre entre les diverses facettes de sa musique pour un résultat mature, intégré et cohérent. Cet effet est d’ailleurs renforcé par une ponctuation plus intelligente de la part des sections plus lentes.  Cela dit, il faut aussi avouer que question histoire, la Dark Secret Saga traîne un peu en longueur. Encore une fois, la bande de héros menés par Dargor cherche un livre, et on se demande quand et comment le concept atteindra les proportions épiques de l’Emerald Sword Saga. La pièce titre de l’album, clé de l’histoire et pourtant assez développée, ne donne pas beaucoup d’indices et s’avère molle par rapport au reste de l’album, et particulièrement aux grosses pièces épiques que sont Sea of Fate, Raging Starfire et On the Way to Ainor. Je me vois obligé d’exclure Crystal Moonlight de ce compte pour cause de refrain un peu répétitif. Outre ces quelques ombres au tableau, The Frozen Tears of Angels s’avère une très belle surprise, un condensé peut être un peu court d’hymnes héroïques et de solos impressionnants, probablement le meilleur album du groupe depuis Power of the Dragonflame ! Le Warrior of Ice, paix ait son âme, serait fier : la gloire de Rhapsody of Fire est faite pour durer !  Félix

0 Comments 09 avril 2010
Whysy

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