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Période de doute, de souffrance et de torture mentale ? Ne vous jetez pas au bout d'une corde, de un, ça provoque un afflux de sang dans la verge et fait venir des pompiers qui ont autre chose à faire que de décrocher des macchabées et puis de deux, ça fait mal à la famille qui apprend avec impuissance la tentative ou le décès. Non au lieu de tout cela, venez écouter et vous abreuver de musique qui ne fait que révéler ce qui est douloureux dans nos périodes négatives et nous permet de nous sentir un peu mieux. Regardez la tête des musiciens (affreuse!) et cette musique sombre, noire et ô combien mortuaire fait relativiser les choses! Spiritus Mortis propose son troisième album intitulé The God Behind The God, ce qui en mon sens suggère l'idée machiavélique d'une présence ou d'une entité au-delà de la divinité... Bon, très bien, qu'à cela ne tienne, et puis pourquoi pas ? Le combo finlandais officie pour lancer son sujet dans un heavy/doom particulièrement récalcitrant.

Effectivement, à l'écoute du premier titre plutôt réussi il faut bien l'admettre, avec son refrain accrocheur et ses embardées menées par les guitaristes, on sait qu'on a frappé à la bonne porte. La qualité de ce morceau s'impose d'elle-même. Bien que complètement ordinaire et répétitif, on se laisser happer par l'entrain du heavy métal, les chants guerriers, le timbre suave de Sami et je dois dire que «  The Man Of Steel » fait mouche... On headbangue sous la rythmique dynamique poussée par batterie, les soli, les riffs de gratte et les variations vocales qui rejoignent celle de Rob Halford sur la fin de la chanson. On est mis en bonne condition pour la suite mais, c'est tout ce qu'il y a à voir... Enfin presque...

La suite de l'album se décompose en une espèce de masse homogène et bien compacte d'un doom métal mélancolique sous évalué sans réelle âme musicale et plus-value exploitable. Les morceaux s'enchainent dans une lourdeur inextricable et l'essence de toute cette mascarade devient à la fois oppressante et prodigieusement soporifique. « Death Bride » qui continue The God Behind The God marque la césure et oriente définitivement l'album sur le second rail du métal pour suicidaire. A la croisée d'un Iced Earth de seconde zone et d'un Metallica encore plus appauvri, on assiste subitement à un ralentissement profond, brutal et beaucoup moins inspiré. Bref, on commence à regretter d'avoir mis la galette dans la platine tant les chansons se montrent massives et n'ayons pas peur des mots : chiantes. Alors bien sur, je ne suis pas le mieux calé en terme de Doom métal, mais il faut reconnaître que les travers de cet opus. Mélodies contrastées entre légèreté et platitude, absence de riffs incisifs, surenchère d'effets stylistiques sans concrète orientation notamment au chant. D'ailleurs, sur ce point on atteint les hauteurs du grotesque sur « The Rotting Trophy » alors que paradoxalement les guitares se montrent plus offensives et moins  endormies.

Par delà ces considérations, et une fois qu'on a survolé le passage a vide avec les titres de la première moitié de l'album, on a le plaisir de retrouver des morceaux moins doomesques et plus heavy, avec par exemple « Heavy Drinker » dont le mélange du refrain encadré par les riffs feront sauter toute résistance à nos oreilles endolories par les rythmes lents et le chant criard. Dans son genre « When The Wind Howled With A Human Voice » se montre convainquant, et c'est toujours lié à la même formule de base. « Perpetual Motion » réalise un parcours de heavy funéral emporté par un soli transcendant et fini The God Behind The God sur une touche positive. Bref, la qualité de cette production ne réside pas dans les parties où la batterie a systématiquement un temps de retard sur le reste de la troupe, et bien au contraire, celles-ci ternissent l'image de Spiritus Mortis ce qui est bien malheureux sachant ce qui peut être produit sur le coté plus traditionnel. On se sent frustré de voir tant d'efforts utilisés à mauvais escient. Une question taraude mon esprit : pourquoi ne pas avoir été plus coutumier sans pour autant baisser dans la qualité ? Comment oublier l'aspect catchy qui à l'évidence est une marque de fabrique de cette formation finlandaise ?

Finalement, Spiritus Mortis se trouve un registre composé d'un melting pot musical qui tire sur les deux opposés. Le doom qui n'est pas enrichi par une composition ingénieuse se montre inlassablement mortelle pour le coup (« The God Behind The God »), alors qu'a contrario les passages de heavy sont très bien réussis. C'est sur cette image que mon avis demeure. A vous maintenant, et sans jugement de ma part, de me dire de quel coté de la barrière vous préfériez vous situer.


- ĦƉ -

0 Comments 03 juillet 2009
Whysy

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