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-Allo bonjour !!Vous êtes bien sur Chro-express, le service d’écriture rapide de chroniques métalliques , veuillez tapez le code de votre carte bleue..

Bon je sais amis lecteurs, y’a pas de quoi être fier… Mais je suis un peu surbooké en ce moment et un tantinet fauché d’ailleurs…  tiens c’est pas le blouson en daim vieilli avec frange indienne de Chris là, tiens mais y’a son porte feuille dedans… alors sa carte, hop,  le code, …oui et expire en 2012, hop touche étoile..voilà

-Si votre groupe est une formation de Black death runo-païen faites le 1, de Prog-sensitif à cinq membres, faites le 2, si elle est pro soviétique faites le 3…

Bon aucun des trois, hum bon tapons 4…

-Votre album est bon, mauvais, moyen plus, tip top des cavernes ou un menhir de bouse??…

Euh , bah c’est un peu court, je lui mettrai bien 6 ou 7, tiens essayons la touche 7

-Je ne vous comprends pas, Si votre album a plus de deux titres corrects, faites le 1, vous chroniquez un album de Porcupine Tree et il n’y a qu’un seul titre de 75 minutes faites le 4,
Vous avez le droit de garder le silence, tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous.

-Euh c’est tout ??? mais j’ai pas encore dit que..

-Merci. Votre chronique sera écrite par des jeunes moldaves enceintes et traduite par des enfants surdoués indiens payés 4 centimes d’euro tous les huit mars des années impaires.

Ah merveilleuse mondialisation.. peut être en serons nous là un jour, amis lecteurs, tellement la concurrence de tous contre tous ne peut finalement que faire une unanimité de perdants. Dans le monde merveilleux de la musique où tout part à vau- l’eau (ou vélo), les labels périclitent après s’être goinfrer pendant des années sur leur monopole et leurs survivants, plus affamés que jamais,  s’engouffrent dans des modes éphémères et rentables qui sont reproduites jusqu’au microcosme métallique…Que reste t’il en effet de la passion et de la diversité dans un univers où Steve Volta, le guitariste émérite de Pandaemonium s’est déjà vu refusé toute publication officielle de son projet Perpetual Fire. Et ce n’est peut être que le début d’une dématérialisation croissante de la musique…car les exemples de telles infortunes sont légion.

La même mésaventure est arrivée à une formation transalpine ultra sympathique du nom de Seven Gates. Forts d’un album remarquablement auto-produit et d’une approche très aboutie de la musique, les Italiens ont refusé de subir les lois imposées actuellement aux jeunes groupes qui doivent payer pour sortir un album. Ils proposent ainsi leur album gratuitement sur leur site avec une  démarche rafraîchissante qui est cependant à des années lumières de l’amateurisme (pochette, livret, lettre personnelle du guitariste compense allégrement l'absence de soutien d'un label ou d'un manager)Ah qu'il est bon de constater que l'intégrité et l'enthousiasme ont encore leur place dans le métal.. Mais passons vite à la musique car Chro Express ne m'a rien envoyé et en plus le groupe vient de signer une publication à 1000 exemplaires de cet album chez IceWarrior Records.

Seven Gates est une jeune formation d’heavy speed mélodique très axée sur les guitares dans une veine métallique très latine (Aquaria, Pandaemonium,…)qui nous présente son premier album The Good And The Evil.Les mélodies sont chantantes et épicées, catchy-flashy (Cry Of Efestus) et entêtantes tout en étant rugueuses. Les sonorités des guitares sont en effet mélodiques mais terriblement heavy et de cette alliance complexe découle l'identité de notre groupe.On ne peut que graver dans le marbre des panégéryques enfiévrés pour les réussites enivrantes que sont Dragon’s Kiss (digne d’un Dreamtale) et Message to the stars .Ces morceaux n’ont rien à envier aux formations les plus établies du genre, et tirent grandement l’album vers le haut. Autre point positif, le méga coup de cœur pour le chanteur Federico Puleri qui s’excuse presque de sa prestation dans le livret parce qu’il est un guitariste !! Mais non mon ami, tu es né pour tenir un micro et crier un  "Riiiiide the wiiiiiiiiiiiiild " certes, suranné et clichesque, mais tellement volontaire et  passionné qu’il émascule les poireaux grincheux. Ami lecteur, si tu apprécies l' école italienne du chant castrato-approximatif, Tu aimeras ce frontman qui compense par un enthousiasme grand comme un hippopotame les quelques manques de professionnalisme décelables. J’ai beau avoir écouté des milliers de groupes, ce chant est tout à fait valable, en quoi notre jeune ami devrait s’incliner face aux ténors du genre ??

Cependant au delà des titres précités, les mélodies s’enferment dans des structures répétitives, plus heavy que power/Speed qui ne font pas décoller le reste de l’album :   Vengeance et Ride The wild sont ainsi beaucoup plus convenus et on recherche en vain dès le milieu d’album les seconds souffles ou tout simplement les interventions originales qui vont faire sursauter l’auditeur. Les surprises viendront surtout du claviériste Frabrizio Marnik qui appartient aussi au groupe Oracle Sun. Ses interventions savent aller du Jean Michel Jarre old school sur I don’t believe au   néo-moderniste  bruitiste sur l’introduction de Cry of Efistus ou sur Freedom. Cette démarche néoclassique interstellaire qui secoue les cocotiers à la Luca Turilli (Ah Prophet of the last eclipse (l)) est très salvatrice dans ce contexte assez heavy  qui réconcilierait les iconoclastes et les iconodules !!’et c’est pas rien ça :p

En résumé, Seven Gates présente simplement un disque qui fait plaisir… Une découverte qui n’accouche pas d’un chef d’œuvre mais qui mérite qu’on s’y attarde et qui, surtout, mérite qu’on y revienne en espérant que la ténacité et la passion de ses membres nous apportent au plus vite un deuxième album.

0 Comments 26 janvier 2010
Whysy

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