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Le «rock’n sad» de Lacrimas Profundere a évolué depuis la création du groupe. Line-up, style, instrumentation, beaucoup de modifications ont été apportées au projet.
Au tout début, un doom très mélancolique, des voix féminines par moment, des instruments classiques. Le piano avait parfois même l’honneur du solo (le superbe «Black Swans», sur l’album «Memorandum» par exemple).

Restant sous la houlette de John Fryer (HIM, Nine Inch Nails, mais aussi Depeche Mode, Cocteau Twins...) pour la production, le groupe nous livre un album proche de «Filthy Notes for Frozen Hearts», confirmant ainsi le virage de l’abandon du néoclassique initié au tournant des années 2000 pour une musique plus agressive/efficace...
Il semble un aboutissement d’une longue maturation, ou d’un long reniement, selon l’angle de vue que l’on choisit d’adopter. Cependant, afin de modérer le propos, il faut dire que du line-up originel ne demeure plus que Oliver Nikolas Schmid.
Ici est donc très fortement minimisé le doom synthétisant Clan Of Xymox et Draconian de l’essentiel de leur carrière : «The Grandiose Nowhere» est du pur neo-métal, rapide, dont le single «The Letter», pourrait être chanté par Nickelback. Déjà, «Filthy Notes for Frozen Hearts» était un album rapide, «The Grandiose Nowhere» est sans hésitation un album au son emo labellisé 2010.

Les chansons sont donc assez pop, de nature à figurer dans les charts (allemands tout de même, n’exagérons pas), et à plaire à un public relativement large dans le métal, par rapport à l’audience que pouvait avoir auparavant le groupe parfois catalogué comme relativement ennuyeux.
C’est notamment le cas de la chanson pré-citée, «The Letter», mais également de la première piste de l’album, «Be mine in tears».
Le côté indus/électro est désormais loin d’être dominant, c’est plutôt un ingrédient d’ambiance. Ne serait-ce la voix, on croirait parfois entendre des compos de Porcupine Tree. S’il est difficile de dire à quoi correspond exactement la musique de ce dernier album de Lacrimas Profundere, elle n’est en aucun cas comme certains le disent «inclassable». Elle tire l’essentiel de sa saveur de la savante écoute de The 69 Eyes, ce qui est d’ailleurs presque revendiqué. D’ailleurs, les chansons sont proches de la géniale «Gothic Girl».
Certains titres sont plus mélancoliques, mais façon Limp Bizkit («I don’t care»), ou rock garage (écouter le chant particulièrement traînant sur «No Matter Where You Shoot Me Down», à la Black Rebel Motorocycle Club).
Les autres, le milieu de l’album en somme, sont un peu décevants. Les mélodies sont là, mais pas inoubliables. Peu de chances qu’elles ravissent, elles peuvent plaire tout au plus.

Si l’on se montre un peu mauvaise langue, on dirait que c’est un album à singles, avec un peu/beaucoup de remplissage...

Finalement, ce n’est donc pas pour rien qu’Orkus, magazine gothique allemand, parle de «rock gothique à chansons populaires», qualification qui n’a pas toujours été celle de Lacrimas Profundere. Et qui peut, c’est selon, vous ravir, ou vous agacer. Vous êtes prévenus, la balle est dans votre camp.

0 Comments 26 avril 2010
Whysy

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