Vous recherchez quelque chose ?

Depuis 1991, les suédois de Katatonia s’affèrent derrière leurs instruments et à l’intérieur de leurs caboches pour produire un métal torturé et dépressif. La pochette est une fois de plus de la main de Travis Smith dont le talent n’est aujourd’hui plus contestable par ces nombreuses pochettes pour Opeth et évidemment pour Katatonia. Toutefois, je suis plus du goût de la pochette de Viva Emptiness (le dernier album de Katatonia) que celle-ci même si elle retranscrit parfaitement l’ambiance emprisonnée dans cet album.

Emprisonné semble un verbe tout à fait approprié à l’œuvre délivrée sur The Great Cold Distance. Katatonia compose des ambiances dépressives, bâties sur des mélodies glacées, un chant clair, des rythmiques tantôt en retrait par rapport au chant ou plus en avant avec une importante distorsion. Katatonia joue intelligemment de cette opposition afin de donner de la matière à sa musique. Les passages clean sont nombreux, on y emploi chuchotements, échos, mélodies ou rythmiques en retraits pour que ceux-ci s’incorporent discrètement à l’ensemble de manière à former un tout subtil qui viendra hanter l’auditeur. Des ambiances glaciales où certains éléments nous apparaissent par soubresauts comme des fantômes que l’on verrait l’espace d’une seconde. En nous s’insinue le doute : Qu’a-t-on vue ? (Qu’a-t-on entendue plus en l’occurrence ?). La basse contribue à l’ensemble d’une belle manière en fournissant davantage que de la rythmique. C’est en effet sur les passages acoustiques qu’on ressent le plus sa présence.
Le chanteur possède un organe qui s’accorde parfaitement à la musique du groupe, il reste surtout en chant clair même s’il arrive que quelques cris torturés lui échappent.

De nombreuses chansons tel Deliberation suggère aisément à l’auditeur de petites cinématiques personnelles : je vous fait par de celle que j’ai pu avoir.
« Un homme gît sur son sofa, il vient de passer une soirée seul en se remémorant ses problèmes qui une fois de plus sont rester insolvable, l’alcool n’y étant pas arrivé à bout il se questionne avec le peu de lucidité que peut lui laisser une bouteille de vodka à demi vidée ».

Tout va bien jusqu’ici me direz vous ? Et bien oui mais au-delà d’une musique savante, elle se révèle trop répétitive. Chaque chanson est agréable mais douze chansons dans un style globalement le même est assez lassant. L’attention se relâche au fil des chansons et ce phénomène à tendance à blesser ce que j’estime le principal intérêt de Katatonia, c'est-à-dire ce jeu de clair obscur qui fournit des compositions intéressantes. Car les mélodies sont souvent très bien ficelées et gorgées d’émotions.

Aucun morceaux n’est à jeter, mais aucun n’est incontournable même si j’aurai des préférences pour July, In The White ou encore Rusted.

Pour 2006 Katatonia nous aura concocté un album plaisant mais auquel il manquera quelque chose pour que l’achat s’impose. Le coup d’oreille que j’ai pu donner sur deux de leurs précédents opus : « Tonight’s Decision » et « Viva Emptiness » me fait dire que Katatonia a fait mieux dans sa carrière et qu’il serait sage que je me plonge dans l’œuvre Katatoniesque.

Dreamer

0 Comments 18 mars 2006
Whysy

Whysy

Read more posts by this author.

 
Comments powered by Disqus