Winds Of Plague partait pourtant d’une base intéressante avec son album « Decimate The Weak ». Les américains mélangeaient allégrement leur deathcore violent et corrosif à un clavier symphonique, parfois théâtral pour un résultat certes pas toujours original, mais plutôt plaisant. Le problème c’est qu’avec ce second disque, le groupe ne parvient pas à rééditer cet l’exploit mais s’enferme dans une musique chiante et prévisible. Certes le noyau musical n’a pas véritablement changé, mais le clavier semble être passé à la trappe car ne subsistent que de légères nappes de ci, de là. Ainsi les chansons reposent sur des guitares certes rapides mais complètement dénuées de vrais riffs valables.

Je ne sais pas ce qui est passé par la tête de Winds Of Plague mais il semblerait qu’ils aient choisi d’extrêmiser leur musique. Ils ont pour cela gommé les mélodies et l’aspect grandiloquent du précédent disque pour n’en garder que la violence. « The Great Stone War » sonne la fin des constructions intéressantes à tiroir pour ne garder qu’une structure linéaire à souhait. Le constat est sans appel car en 37 minutes, on a l’impression d’entendre 11 fois la même chanson. La faute à des mélodies inexistantes, à des riffs pompés à droite à gauche et surtout à une homogénéité qui rend parfois gerbant l’écoute du disque. L’ouverture « Forged In Fire » résume assez vite l’album : une succession de plans pas inspirés à la limite du plagiat la plupart du temps, des guitaristes aguerris mais totalement dépourvus d’inspiration, et un batteur puissant et véloce mais incapable de faire décoller des chansons désespérément vides. C’est quand même grave d’en arriver à ce niveau au regard de la qualité des musiciens.

Pour ne rien arranger les lignes de chant sont également plates et sans aucune saveur. Johnny Cooke est certes toujours aussi impérial avec ses growls hallucinant de profondeur, mais il ne parvient pas à insuffler une quelconque fraîcheur, ni aucun dynamisme aux chansons. L’ensemble est asphyxiant, les « breakdowns » ruinent la plupart des pistes et malgré quelques éléments symphoniques comme par exemple pour « Classic Struggle » , la sauce ne prend pas. Je ne comprend pas comment Winds Of Plague a pu tomber aussi bas, car même si « Decimate The Weak » est loin d’être un disque sans reproche, il possédait un style, une âme, une atmosphère et surtout : des chansons ! En 2009 « The Great Stone War » n’est fait que de vide ! 4 voire 5 écoutes ne seront pas suffisantes pour séparer les pistes ou leur trouver un quelconque intérêt, elles suivent toutes le même schéma, c'est-à-dire qu’elles envoient le bois pendant 3 à 4 minutes et… c’est tout !

En somme « The Great Stone War » est un album bêtement bourrin qui n’a absolument aucun autre intérêt si ce n’est celui de faire de bruit. Il ne faut pas oublier que ce 3e disque de la formation américaine est en fait un concept album comme le soulignent l’introduction « Earth » et la conclusion « Tides Of Change ». On ne va pas converser là dessus car il n’y a là aussi aucun intérêt autant d’un point de vue thématique, que des paroles qui frisent, comme souvent, le ridicule. Voilà, je crois que j’ai réussi à résumer cet album douloureux. On s’ennuie d’un bout à l’autre, perdu entre un sentiment d’hilarité provoqué par l’extrême médiocrité de l’ensemble, et un ennui profond.

…TeRyX…