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Dark Moor est un groupe qui suscite parfois des interrogations légitimes dans les milieux métalliques autorisés. En effet, en se basant sur les albums récents du combo espagnol (je ne parle pas de l'excellent Tarot unanimement acclamé) on observe une succession de titres controversés, dont on ne sait jamais s'ils sont chef-d'oeuvres ou seconds couteaux : je pense notamment à l'éponyme Dark Moor ou au médiocrement apprécié Beyond The Sea. Tant est si bien qu'on en oublierait parfois les origines de la légende, car pour qu'un groupe se fasse une place aussi marquante dans le coeur des amateurs de Speed Metal, il faut bien qu'il ait produit quelque chose de grand : et ce quelque chose c'est sans doute The Hall Of The Olden Dreams!

Pour ceux qui ne seraient pas férus d'étymologie métallique je procéderai à un rapide point de la situation de nos jeunes hispaniques quelques mois avant le bug de l'an 2000, et accessoirement la sortie de leur deuxième album. Et bien le moins que l'on puisse dire c'est qu'elle n'est pas reluisante : Shadowland avait révélé un groupe amateur et encore largement approximatif, incapable de s'approprier un style et de l'exécuter correctement (et accessoirement une chanteuse affligeante), bref rien ne laissait envisager la moindre petite trace de succès à l'heure où Rhapsody commençait à peine à faire des émules.

Et pourtant un miracle se produisit sans doute pendant la composition et l'enregistrement de l'album, tant le groupe apparaît métamorphosé... Un petit passage au Vatican ou à St Jacques De Compostelle, que sais-je, en tout les cas le choc fut rude. Finis les fautes de goûts et l'amateurisme coupable, The Hall Of The Olden Dreams présente un groupe sûr de lui et de son talent, habile ciseleur de mélodies imparables et de fines orchestrations, capable d'assurer avec une réussite insolente plus de cinquante minutes de grand Metal mélodique sans jamais montrer de signe de fatigue.

Je ne saurais trouver d'autre terme que celui de miracle pour qualifier cet album tant le fossé paraît grand avec un triste passé bien révolu. Dark Moor se présente ici sous son plus beau visage, pratiquant un Hollywood Metal assumé et personnel, qui trouve sa personnalité dans un concept plus historique et une atmosphère moins épique que le grand frère Rhapsody, qui fait du coup plus figure bienveillante que d'influence embarrassante... Chaque chanson affiche sa différence, son originalité, son ambiance spécifique avec une réussite qui sera rarement égalée dans le genre. Un titre comme «Somewhere In Dreams» avec son refrain prenant et son riff imparable, «Bells Of Notre Dame» ou la doublette «Beyond The Fire»/«Quest For Eternal Flame» épique et mélodique, sont autant de merveilles qui tirent la quintessence du talent insoupçonné des nos six espagnols.

Alors comment expliquer cette métamorphose improbable ? Pourtant le line-up n'a pas changé d'un pouce, le label et toujours le même et le temps a manqué pour envisager une refonte profonde... certes les moyens sont plus importants mais cela ne justifie pas tout ! Non la principale raison du miracle en dehors de la grâce divine déjà évoquée plus haut, est (et croyez bien que ça m'arrache la gueule de le dire)... Elisa C. Martin elle-même. Et oui celle qui chantait faux et dissonant sur «Shadowland» prend ici une dimension incroyable et un charisme que je ne lui aurais jamais cru : Elisa vous entraîne avec elle dans un pays des merveilles emprunt de lyrisme comme sur «Hand In Hand» ou la merveilleuse «Beyond The Fire», toute en émotion sur la somptueuse ballade «Sound Of The Blade» et en rage contenue sur «Somewhere In Dreams». Un véritable récital à n'en pas douter...

Grâce à sa chanteuse et une ambition retrouvée, Dark Moor vient prendre sa place dans le gratin pourtant jeune de Speed Symphonique méditerranéen. Certes nos espagnols ne réalisent pas encore l'ampleur de l'oeuvre qu'ils viennent d'accomplir, mais la difficulté qu'ils auront à confirmer par la suite viendra sans cesse leur rappeler à quel point ils avaient mis la barre haut en ce dernier mois de décembre de l'ancien millénaire... The Hall Of The Olden Dreams, un très grand cru de Hollywood Metal, peut-être l'un des plus grands !

SMAUG...

0 Comments 04 mars 2007
Whysy

Whysy

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