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Je vais faire sobre.
Je ne me lancerai donc pas à nouveau dans un dithairambique plaidoyhair en faveur du nécesshair épanouissement à l’échelle planéthair du glam, trop souvent décrié, mais tellement incontournable en matihair de cohésion sociale, grâce aux hairbouriffantes qualités humanistes qu’il véhicule.
Je m’en tiendrai donc à ceci: Le glam mène à tout. Et c’est tout.
Pour preuve, sans lui, je n’aurais pas pu vous faire partager mon énorme coup de cœur pour l’album objet de cette chronique.
C’est en m’intéressant de prés à la résurrection discographique 2008 de MOTLEY CRÜE, THE SAINTS OF LOS ANGELES que le nom de Nikki SIXX a été particulièrement mis en lumière face aux mirettes périscopiques de votre serviteur. Normal, me diront ceux qui ne connaissent pas seulement Tommy LEE, tapeur de fûts de la MOTTE et acteur X de l‘une des plus célèbres sextape de l‘histoire d‘Internet, normal, donc, puisque c’est quand même le bassiste fondateur, hein. Oui, mais pas seulement. Le succès de SAINTS OF LOS ANGELES devant beaucoup - et c’est Notoriété Publique qui le dit- aux talents d’écriture retrouvés de Nikki SIXX.  Lesquels talents nous amènent directement à ce THE HEROIN DIARIES SOUNTRACK. Et à tous ceux qui tenteraient le raccourci félon « Ah Ah, on parle de Glam d‘abord, et d’héroïne ensuite », je dis: c’est pas faux, mais le Glam peut aussi conduire à cette superbe rédemption artistique, témoignage émouvant d’un homme qui fait le bilan d’une partie de sa vie passée à jouer la starlette pailletée d’un genre musical propice à tous les excès, y compris les pires.

L’année 1987 aurait pu être fatale à Nikki SIXX, l’overdose se révélant souvent une précieuse alliée pour la Faucheuse. Vingt ans plus tard, il revient sur cette année tragique où une overdose succède à une descente aux enfers qui succède à une overdose… D’abord avec un livre, HEROIN DIARIES, puis avec sa bande son, qui nous intéresse aujourd’hui. (Vous avez maintenant l’explication du mot « soundtrack » dans le titre.)

Nikki SIXX va donc se livrer à l’exercice facilement casse-gueule de l’introspection en chanson, en tâchant de nous éviter successivement les pièges de la mièvrerie, de l’apitoiement dégoulinant, de l’émotion pompeuse ou de l’autosatisfaction poisseuse. Sans doute à la surprise générale, Nikki réussit parfaitement l’exercice pourtant périlleux, en signant un album de rock mélodique qui reste encore aujourd’hui l’un des meilleurs de ces dernières années. Parce que l’on y trouve tout: la colère, la dérision, l’humour, de l’émotion, et pour emballer tout ça, un incroyable talent à aligner une flopée de hits comme au bon vieux temps du grand MOTLEY CRUE.
Mais ici, point de hard rock’n roll glamour. L’album THE HEROIN DIARIES SOUNDTRACK baigne dans les sonorités modernes d’un rock de haute volée, proposant en alternance des morceaux pêchus aux refrains aliénants et des power ballads belles ou magnifiques.
S’il arrive à Nikki SIXX de poser sa voix de temps en temps tout au long de cet album, c’est simplement sur un mode narratif, l’occasion pour lui de se livrer sur un ton grave ou sarcastique en revenant sur un point particulier de son histoire.
Pour le chant, c’est son ami et producteur James MICHAEL qui assure. Et quelle découverte! Et quelle voix! Elle peut monter dans les aigus gracieux et fragiles et me faire penser à celle de Chris MARTIN (COLDPLAY) ou à celle de Ian ASTBURY (THE CULT) quand elle descend dans les graves ténébreux. Et puissante avec ça, quand il s’agit de nous balancer un refrain qui tue la mort. L’instrument idéal pour  naviguer sur la palette de sentiments générés par tous les titres, chacun revenant sur un moment clé de ce Noël 86 et de l‘année qui suivit..
Le patronyme SIXX.A.M. regroupant en fait trois larrons, il convient donc de s’intéresser aussi au troisième, DJ Ashba, actuel gratteux des GUNS’N ROSES, ce qui pourrait suffire sur une carte de visite. Tout comme James MICHAEL, il va participer à l’écriture de l’album en apportant sans aucun doute son expérience personnelle déjà riche - n’en doutons pas- en matière de vie « borderline » au sein d’un groupe. Les trois se connaissant depuis pas mal de temps, leur complicité sera évidemment un atout supplémentaire pour la réussite de cet opus. Est-cela qui explique qu’en plus de cette sincérité qui nous imprime chaque compo un  peu plus profond dans le cœur et les tripes au fil des écoutes, cet album regorge de trouvailles qui rendent cet album toujours plus vivant?

Et ce, dés l’intro, X-MAS IN HELL. Après un petit speech de Nikki nous expliquant que tout commence le soir du 25 décembre, alors qu’il est seul, au pied d’un sapin, une aiguille dans le bras. C’est sur un «  welcome to my fucking life » concluant le monologue, qu’un chœur d’enfant se met à scander des « LALALALA » tandis que la guitare déroule un solo halluciné, l’ensemble donnant à cette intro un aspect théâtral autant qu’inquiétant. Sur VAN NUYS - une des plus jolies choses que j’ai pu écouter ces derniers temps- de frêles notes de piano et un « riff » de violons l’habillent d’une touche romantique, mais déchirée par le chant poignant d’un homme qui , finalement n’a pas envie de mourir, tout seul, comme un con, quelque part à Van Nuys (L.A.)
LIFE IS BEAUTIFUL , hit absolu  en forme d’hymne à la vie, recèle pourtant un quelque chose de vénéneux dans le chant des couplets…  Vénéneux aussi, l’explicite PRAY FOR ME et ses quelques notes de synthé, mais diablement rythmé, que je pourrais présenter comme du  NICKELBACK (inspiré)  shooté par le délicieux poison inoculé par un Marylin MANSON égal à lui-même.
« Regarde-toi, demain peut être bien, si tu le veux, tu as le droit de t’être trompé » c’est le message résumé de TOMORROW et ACCIDENTS CAN HAPPEN, deux ballades si belles, si émouvantes qu’elles pourraient bien vous mettre les larmes aux yeux… ( A ne pas écouter si vous êtes sur le point de vous acquitter de votre tiers provisionnel)
INTERMISSION, c’est le début de la fin, ou du renouveau, le moment où Nikki fait le point sur cette année charnière. INTERMISSION, musicalement c’est un intermède comico-théâtral, qui me fait un peu penser aux délires d’un EVIL MASQUERADE, une musique pour un cirque où personne ne va rire ou ne va rêver… Parce qu’ensuite, avec DEAD MAN’S BALLET, voilà, on y est… L’overdose.
Les battements de cœur que l’on entend sur les dernières notes d’INTERMISSION s’estompent sous le chant d’une voix synthétique qui semble vouloir reprendre son souffle, ou le garder.
DEAD MAN’S BALLET est certainement la composition la plus complexe de l’album. Il y a le chant de désespoir d’un homme sur fond instrumental oppressant, les dialogues -brefs- du personnel médical qui intervient en urgence sont même incrustés dans la musique, et puis, il y a le chant d’espoir de quelqu’un qui ne peut se résoudre à mourir… Ce sont alors des breaks, où le chant se fait plus doux, et où des chœurs couleur gospel veulent célébrer la vie encore possible. Un moment assurément fort de cet album avant HEART FAILURE, qui débute sur le bruit des pales de l’hélicoptère qui est en train de sauver Nikki. HEART FAILURE, ou l’occasion de se livrer à l’exercice introspectif de rigueur, après que l’on ait embrassé la Camarde à pleine bouche. Le tout sur un fond de rock mélodique au refrain puissant autant que touchant.
La très jolie ballade sentimentale GIRL WITH GOLDEN EYES parle de l’amour de Nikki pour son héroïne perse. Une si jolie ballade… à peine écornée finalement par la narration de Nikki sur ses premiers jours de désintox… Et sans sentimentalisme bêtement exacerbé, en plus…
Le chemin vers la Rédemption est encore long. Nikki le sait. Mais quoi de mieux pour ses premiers pas que COURTESY CALL… avec une montée en puissance et un refrain qui en font le morceau le plus addictif - je sais, c’est pas bien- de la galette. Impossible de ne pas le fredonner , voire chanter à tue-tête, encore et encore.
Encore un morceau au refrain puissant et dévastateur un tantinet « gospelisé » avec PERMISSION. Repentir, Espoir, Amour, Résurrection, personne n’est oublié. Et c’est LIFE AFTER DEATH qui aura le mot de la fin(?), instrumental accueillant le bilan que fait Nikki sur cette « expérience » de vie… après la mort. Instrumental qui se conclut comme a commencé ce HEROIN DIARIES SOUNDTRACK, avec guitare et chœurs d’enfants. On pourrait dire que la boucle est bouclée, mais on en est sûr, cette histoire n’aura pas de recommencement.

A vous maintenant de découvrir, titres après titres, ce voyage initiatique… qui nous dit que la vie peut triompher du pire des poisons, si on le veut.
Et avec de la chance aussi…

0 Comments 10 janvier 2011
Whysy

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