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C’est avec sa signature chez Century Media que Mercenary entra définitivement dans la cour des grands. Une juste reconnaissance pour un groupe talentueux qui a traversé de nombreuses épreuves tout au long de sa carrière. « The Hours That Remains » pourrait symboliser la pleine maturité de nos suédois car même si la pré production de l’album fût chaotique, le produit final est exemplaire et s’illustre en concurrent sérieux au meilleur album de l’année. Toutefois ce 4e disque se montre différent de son prédécesseur « 11 Dreams ».

Il y a quelques mois on aurait pu se poser des questions quant à l’avenir du groupe. Le départ du bassiste de formation, Henrik « Kral » Andersen, pour des raisons de lassitude pouvait laisser présager un futur archaïque. Ce même homme était à la base des chansons et participait à la dualité vocale qui fit la renommée du groupe. Il complétait le timbre chaud et suave de Mikkel Sandager par sa voix death éraillée. Deux chanteurs d’exception se partageaient des lignes de chant étudiées et des refrains dévastateurs. Qu’en est – il aujourd’hui ?

Dans sa quête de perfection, Mercenary mit la main sur René Pedersen. Ce nouveau bassiste s’acquitte de sa tâche avec brio et n’hésite pas à s’attaquer aux vocaux plus extrêmes, à la manière de son prédécesseur. On remarque toutefois que le départ de « Kral » modifia les plans du groupe. En effet les passages en vocaux extrêmes sont très rares et se limitent le plus souvent à des back vocaux. On note également deux guests mais il faudra tendre l’oreille pour entendre Bjorn « Speed » Strid sur l’excellente première chanson « Redefine Me » ainsi que Markus Bischoff (Heaven Shall Burn) sur la rapide « Soul Decision ». Au final nous avons affaire à un chant majoritairement en voix claire qui souligne le talent de Mikkel Sandager dont les progrès d’album en album sont fulgurants.

Avec le temps Mercenary s’est forgé un style personnel et reconnaissable dès les premiers accords. « The Hours That Remain » ne déroge pas à la règle et offre plus d’une heure de power progressif de très haute volée agrémenté d’influences death mélodique plus ou moins perceptibles. Ainsi le groupe a su évoluer vers un univers musical riche et mature sans pour autant perdre toute la fougue et la puissance de ses premiers disques. Il confirme également le virage stylistique amorcé par « 11 Dreams » : une musique plus progressive, très mélodique aux rythmiques soutenues et aux refrains fédérateurs.

Le groupe mise tout sur un line up solide et la technique est au cœur des chansons. Qu’il s’agisse des multiples solis, de la diversité rythmique, de la maîtrise du chant ou de la pertinence mélodique : tout ici respire la perfection. L’alchimie fonctionne et tout au long des 10 chansons on se prend à rêver. Tout d’abord l’excellente « Redefine Me » : véritable hymne mélodique et parfaite entrée en matière. Vient alors la seconde claque « Year Of The Plague » plus violente… C’est ainsi que l’on navigue de chanson en chanson, de claque en claque jusqu’au final en guise d’apothéose. Car l’éponyme « The Hours That Remain » est un mastodonte de 8 minutes et démontre le talent de composition. Des chansons épiques aux nombreux changements de rythme, aux breaks multiples, à l’instrumentation riche, toutes enrobées de succulentes nappes de clavier. A ce niveau « Lost Reality » est de loin la meilleure chanson de l’album car elle se montre d’une justesse et d’une richesse hallucinante tout au long de ses 8 minutes, en plus pourvue d’un refrain au caviar et de lignes vocales superbes : vous n’en croirez pas vos oreilles. Des chansons très longues emboîtent le pas à d’autres plus courtes comme « Obscure Indiscretion » ou « My World Is Ending » peut-être un peu condensées, mais diablement efficaces.

A vrai dire le seul reproche que je trouve à « The Hours That Remain » serait sa trop grande homogénéité. L’album demande des écoutes nombreuses et attentives car une telle richesse ne se dévoile pas sans une certaine recherche personnelle. De ce fait certains auditeurs pourraient se sentir désabusés devant l’impressionnante carrure du disque. L’ombre de son prédécesseur « 11 Dreams », plus diversifié, plane encore mais elle ne doit pas obscurcir les grandes qualités de cette cuvée 2006. Un disque en tout point excellent qui démontre que Mercenary fait aujourd’hui partie du peloton de tête de la scène métal mondiale.

…TeRyX…

0 Comments 05 août 2006
Whysy

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