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Dwail. Non ceci n’est pas un mot destiné à vous faire gagner au Scrabble. Mais le nom d’un groupe de thrash groove metal français qui avait sorti il y a deux ans un album fort sympathique. Si la mémoire ne vous revient pas, vous pouvez toujours faire une petite piqûre de rappel par là. Mais en attendant pour ceux qui suivent, il est temps de retrouver les Toulousains qui ont sorti cette année un EP intitulé The Human Concern Part 1.

Cet opus de Dwail reste dans la même veine que Helter Skelter. C’est bien simple les deux productions ont été forgées à partir du même moule et avec la même férocité. Comme son prédécésseur, The Human Concern Part 1 prend aux tripes avec une dynamique certaine et revendiquée. Sur cet opus, Dwail parachève son style groovy et vibrant entamé avec son debut album. Les morceaux sont vifs et écorchés, décousus, à l’image de “A Ray Of Light” qui attaque le disque sur les chapeaux de roues ou de “District One” construit comme une puissante harangue. Qu’on aimerait parfois voir domptée. Trop de fougue tuant le fougue.

Force est de constater que cet EP est bien pensé puisque les temps morts constitués principalement par la calme et instrumentale (quoique narrée) “The Human Concern” sont utilisés en guise d’introduction pour le dernier morceau de l’album “Gang Rape” (au titre ô combien poétique vous en conviendrez). Autrement, The Human Concern Part 1 est un concentré de rage et d’énergie à l’état pur. Les titres sont plutôt courts (comme en témoigne la dernière chanson) ce qui accentue considérablement l’impression de vitesse qui se dégage de cet opus (à ce titre la dernière partie de “Gang Rape” est saisissante). Dwail (et ses auditeurs avec) ne prend pas le temps de poser ses valises et mise beaucoup sur l’effet d’accélération. C’est un choix logique quand on considère le style musical des Toulousains.

Le problème c’est que de l’autre côté des écouteurs, il y a le public et parfois ce grand déballage de célérité qui déborde de partout donne un peu le tournis. The Human Concept Part 1 ressort ainsi opaque, voire parfois brouillon dans sa construction (“LS50” ou même par endroits le premier titre “A Ray Of Light”). Il est dommage qu’au morceau ne se détache vraiment de l’ensemble. La pause instrumentale est la bienvenue tant on sent qu’on a besoin de reprendre son souffle avec un tel aglomérat de vitalité. Si Dwail maîtrise bien son sujet, à savoir la composition d’airs bien balancés appuyés par des guitares lourdes et pulsantes, le groupe a aussi tendance à matraquer les mêmes actions à l’excès.

Impression renforcée par le chant très affuté de Yannock Sans qui use et abuse d’effets similaires tout au long de l’EP (la succession entre le premier et le deuxième morceau par exemple). Toujours mis en avant, le chanteur produit encore une fois un travail sur le fil du rasoir, à deux doigts de la rupture. C’est toujours surprenant mais cela sied bien au style de The Human Concern Part 1. En revanche, le ton employé, très agressif, peut être rédhibitoire pour les néophytes. Une partie de l’apprivoisement du style de Dwail passe par celui du chanteur. Apprivoisement jamais totalement acquis d’ailleurs.

The Human Concern Part 1 reste un travail de qualité avec pas mal d’atouts rythmiques à ajouter à son crédit. Il est certain que sa courte durée aide à empêcher l’effet écoeurement qui pourrait se détacher d’un disque de cette trempe trop long. Peut-être moins inspiré que l’album précédent, cet EP de Dwail est extrêment rentre-dedans jusqu’à manquer parfois un peu de sens de la mesure et de subtilité.

Mais enfin, qu’est-ce que je dis?  Pour nous, qui sommes bardés de clous, de tatouages, et de croix inversées, la subtilité ça fait longtemps qu’on s’est assis dessus, non?

Nola

0 Comments 05 août 2013
Whysy

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