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Acclamé de toutes parts, considéré par nombre de critiques comme l'album de l'année 2011, le cinquième album de Mastodon, sobrement intitulé The Hunter, n'avait pas encore été chroniqué sur ce glorieux site. N'écoutant que son courage, votre humble serviteur se décide à réparer séance tenante cet incompréhensible oubli. Let's catch up.  The Hunter fonctionne comme une sorte de best of de Mastodon. Tout y est, des délires punk-sludge aux longues chevauchées progs, en passant par les morceaux heavy mélodiques et les expérimentations psychédéliques. Le tout condensé en treize morceaux assez courts, seul deux d'entre eux dépassant les cinq minutes. Produit par Mike Elizondo (producteur de hip-hop et de pop commerciale, eh non vous ne rêvez pas), l'album est une collection de morceaux variés sans être hétéroclites et ne souffre quasiment d'aucune baisse de régime.  Malgré la grande réussite qu'était Crack The Skye, le groupe semble avoir décidé de changer de direction et d'abandonner ces longs morceaux parfois touffus, avec bonheur. On peut même dire que The Hunter est un succès commercial : en ces temps où le marché du disque s'écroule, vendre cent mille albums aux US est une sacré performance, et surtout pour un album de metal.  Rappelons brièvement la situation du groupe, assez originale. Ce qui semble être un combo de heavy assez classique (basse, batteries, deux guitares) présente en fait une particularité notable : le batteur, le bassiste et l'un des guitaristes sont tous les trois chanteurs. Cette variété de style de chant et de composition ajoute en fraîcheur à l'album, et les quatre musiciens sont au sommet de leur forme.  Au milieu des excellent manifestes heavy-sludge que sont par exemple Black Tongue, All The Heavy Lifting ou encore Spectrelight, on trouve quelques pépites parfois prog ou atmosphériques, parfois même épiques, tel le morceau-titre, The Hunter, donc. J'ai envie de citer Stargasm, The Creature Lives et The Sparrow qui à mon sens sortent vraiment du lot, mais c'est sans doute biaisé par mon orientation personnelle, plus proche du prog/atmo. Qu'on ne s'y trompe pas, un fan de heavy y trouvera largement son compte, et bien mieux. Il y a dans cette galettes des rois une part pour tout le monde, et chacun aura sa fève.  Les amateurs de rythmes alambiqués et de murs de sons se régaleront avec Octopus Has No Friends ou Bedazzled Fingernails, et les férus de gros riff qui tache se précipiteront sur Curl Of The Burl ou encore le surpuissant Blasteroid. Sur The Hunter, il y en a même pour les fans de Pink Floyd, c'est dire. En effet, Thickening, avec son intro planante et son solo aérien ainsi que l'exceptionnel The Sparrow aux choeur angéliques et à la slide gilmourienne font office de respiration ou de conclusion magistrale, selon les cas. La référence délicate devient carrément hommage avec The Creature Lives, dont l'intro sonique agrémentées de rires est tout droit sortie de Dark Side Of The Moon. Aux côté de The Sparrow, ce morceau est le point culminant de l'album, mais encore une fois on va me reprocher d'être un trop prog sur ce coup-là.  Alors voilà où on en est : oui, effectivement, The Hunter est un album excellentissime, mais on ne m'empêchera pas de penser que le groupe est meilleur quand il dérive dans les hautes sphères harmoniques et psychédéliques d'un son seventies, plutôt que lorsqu'il pratique un heavy lourd (!) ou tortueux. Ecoutez ce magnifique « Pursue happiness with diligence », et je gage que vous en serez convaincu !

0 Comments 02 avril 2012
Whysy

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