Vous recherchez quelque chose ?

XXXXX Attention ce qui va suivre peut heurter la sensibilité des plus jeunes XXXXXX
-10


Le sujet abordé par Into Eternity dans The Incurable Tragedy est le combat contre le cancer. Sujet intéressant à broder pour du death mélodique n'est-ce pas ? Ce thème servira de trame de fond aux Canadiens pour poser leur cinquième album. Le concept évolutif choisi par le groupe se montre donc à la fois ambitieux et très grave. Les différents stades de l'affection frapperont le malade passant par la découverte du mal qui le ronge, son développement et le destin funeste qui clôturera la production - bref, je sens que je vais vous casser le moral, mais concentrons-nous sur cet album.

Celui-ci commence sur une intro « Prelude To Woe » : battements de cœur et guitare sèche plongent immédiatement l'auditeur dans l'ambiance macabre.

Comme tout album d'extrême qui se respecte The Incurable Tragedy intègre les éléments de base à savoir une structure instrumentale composée de riffs denses, de guitares survoltées, de doubles pédales et des chants saturés. Ce sont des ingrédients que l'on retrouve dans tous les death mélo classiques, mais pour faire dans l'originalité, la formation a choisi d'instaurer un double niveau sur les lignes vocales : on retrouve le chant clair (la belle) et le dissonant (la bête). Cette dualité est censée rebooster les morceaux et donner de l'ampleur aux refrains ainsi qu'aux leads vocaux. Globalement, on a des lignes mélodiques d'un bon niveau et techniquement les musiciens sont à la hauteur : la batterie marque le rythme des partitions avec un certain empressement caractéristique, les blasts-beats continuels, de légers breaks (« A Black Light Ending ») se font entendre. L'éventail instrumental s'étoffe avec la guitare sèche dont j'ai fait allusion plus haut, mais aussi le piano qui apporte une touche de sensibilité et donne de la dimension aux morceaux « The Incurable Tragedy I (September 21, 2006) ». D'ailleurs sur ces titres les back vocals sont plutôt bien menés et les titres bénéficient d'un second souffle.

Mais hélas, c'est tout ce qu'on peut dire de bien sur cet opus...


XXXXX Attention ce qui va suivre peut encore plus heurter la sensibilité des plus jeunes XXXXXX
-12

En effet, je n'ai parlé que de l'intro sur ma première partie en disant que celle-ci plante le décor et nous immerge dans le sujet. Mais quand vient le tour de « Tides of Blood », c'est la douche froide. On se rend compte immédiatement que le chanteur vocifère des growls odieux, et en plus d'être repoussant, il se montre poussif sur la fin des tirades. Le chant (si on peut appeler cela un chant) est mortellement ennuyeux et quand bien même la structure mélodique oserait des folies en se frayant un chemin entre les soli peu nombreux et les riffs génériques tournant en rond, les cris de Tim Roth viennent détruire l'amas musical. Le mélange du chant clair criard et celui du type saturé vomissant sont désorientants, voire insoutenables. Malheureusement, ils n'entrainent pas les esprits sur des chemins de l’headbang mais tout l'inverse en indisposant l'écoute. Tout réside sur la manière d'interpréter, les variations vocales sont casse-pieds et de ce fait The Incurable Tragedy se montre très dispersé.


XXXXXX Attention ce qui va suivre va heurter la sensibilité des plus jeunes et des moins jeunes XXXXXX
-16

Vous l'aurez compris, ce n'est pas avec cet opus que vous trouverez votre bonheur ou la perle rare du death mélodique. On n’arrive absolument pas à se plonger dans l'univers nauséabond décrit par les Canadiens. On reste en exergue, flanqué à la porte par un micro désagréable, assommant et insupportable couplé avec une musique peu entrainante, encore moins innovante, rébarbative, manquant de puissance ou si puissance il y a, celle-ci est cassée par l'interprétation approximative. Le combo n'a pas non plus fait preuve d'imagination sur l'écriture des chansons. En plus d'être basiques, les morceaux qui composent cette fastidieuse production respecteront le cheminement classique intro/couplet/refrain/(solo?), mais rassurez-vous The Incurable Tragedy ne dure que 38 minutes, Into Eternity n'a même pas porté son effort sur la durée. De toute manière on n'en demanderait pas tant si c'était pour écouter des morceaux si mauvais et vides de toute inventivité.

En fin de compte, lorsqu'on a eu le courage d'écouter l'album en entier, car 38 minutes ça peut paraître long et je vous invite à vous référer à la théorie de la relativité, on peut dire que The Incurable Tragedy est beaucoup trop excentré et peu digeste. Cet album se résume dans son titre (une véritable tragédie incurable).
Si vous tenez l'écoute (et je vous souhaite bon courage, quoique le morceau n'est pas le pire) pensez bien que je me suis farci l'album en entier et plusieurs fois. La vie de chroniqueur n'est pas toujours aussi marrante qu'on le pense...

- ĦÐ -

0 Comments 16 septembre 2008
Whysy

Whysy

Read more posts by this author.

 
Comments powered by Disqus