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Of Fire (sing. fem.) : se dit d'un groupe qui se scinde en deux parties, chacune continuant l'aventure de son côté. Ex : "Ohlala, mon groupe m'a fait une Of Fire, le batteur s'est barré avec le bassiste et un des guitaristes et ils vont monter un nouveau groupe ensemble !"   La mode de l'"Of Fire" a été lancée par les "Rhapsody" du même nom lorsque la moitié du groupe est partie fonder "Luca Turilli's Rhapsody" tandis que l'autre gardait le trésor de guerre. Depuis, le groupe a été par exemple suivi par "Mägo de Oz" qui a vu chanteur, bassiste et claviériste mettre les voiles pour créer "José Andrea y Uroboros". Les experts s'accordent même à dire que "Gorgoroth", "Pantera" et "Guns n' Roses" ont en leur temps fait de la proto "Of Fire". Ce qui nous amène au cas du jour : "Sabaton".  Et oui, il y a un peu plus d'un an, "Sabaton" nous a fait une "Of Fire" avec (tout de même) quatre membres sur six quittant le navire. C'est ainsi que la célèbre formation s'est vue amputée de ses guitaristes, son batteur et son claviériste. La suite, vous la connaissez, nouveau line-up, tournée, blablablabla. Ce qui nous intéresse aujourd'hui c'est ce qui est advenu de ces quatre mutins : et bien ils ont, suivant la logique de l'"Of Fire", créé leur propre groupe, Civil War, embarquant à la basse Stefan "Pizza" Eriksson et Patrick Johansson ("Astral Doors", "Wuthering Heights",...) au chant. Voilà le groupe au complet et très vite la bande s'active, donne des nouvelles, du son et dévoile des morceaux. Et puis tout naturellement, un album pointe le bout de son nez, du nom de "The Killer Angels". Alors vous allez dire "tout cela arrive un peu vite". Oui, c'est vrai mais voyons ce que le groupe a à nous offrir.  Et bien du heavy à claviers et à connotation historique pardi ! A vrai dire, la patte "Sabaton" est très présente au niveau de la musique, rappelons tout de même que (hormis le bassiste) tous les musiciens du groupe ont œuvré sur les albums de "Sabaton" jusqu'à Carolux Rex, le dernier album en date, il est donc normal que la touche sonore des deux groupes se ressemble pour le moment. Comprenez par là que si vous êtes un fan de "Sabaton" vous ne serez absolument pas dépaysés par Civil War. Mieux, si vous trouviez Carolux Rex un peu mou du genou, sachez que les tempo ont été ici revus à la hausse et que ça cavale beaucoup plus ! Rien qu'un Saint Patrick's Day saura vous faire sautiller tout en brandissant le poing avec ses riffs et refrains joyeux et entrainants. On peut aussi citer l'opener King of the Sun qui fait son petit effet, mid-tempo très appuyé au refrain écrasant et ma foi très réussi.  A vrai dire, ce qui fonctionne chez Civil War, c'est le côté frais, jeune et direct de la musique. On sent clairement un groupe qui s'amuse, qui a pris du bon temps et du plaisir à réaliser cet album. Un jeu un peu plus haché sur Rome is Falling, tonalité plus mélancolique sous fond de double pédale avec Lucifer's Court, marche épique avec Gettysburg, globalement Civil War ne se cantonne pas au même trip mais souffre d'une mise en forme sonoretrop uniforme et d'un son de guitare un peu trop arrondi et manquant de tranchant. On les entend, pas de souci, mais elles demeurent trop sages dans le mix et cela renforcera cette impression de mur en fond sonore et non pas de force au premier plan.  Ensuite, penchons-nous sur la performance de sieur Johansson. Alors c'est clair, ce type possède une voix unique. Sorte de croisement entre Dio et Udo Dirkschneider, son timbre est vraiment particulier et apporte indéniablement une plus-value au groupe, en plus d'avoir l'avantage de dissocier complètement Civil War de "Sabaton". Aucun rapport avec la voix grave de Brodén, ça au moins c'est un bon point si le groupe désire battre de ses propres ailes sans être constamment comparé avec l'ancien port d'attache de la plupart des matelot de ce vaisseau. Mais là où ça coince, c'est que Patrick Johansson semble prisonnier de son timbre et sa façon de chanter atypiques, au point de tourner un peu en rond et d'user et abuser des même artifices vocaux. Bien évidemment, votre sensibilité aura une tolérance qui lui est propre, mais autant prévenir que le propos risque de quelque peu lasser au bout de quelques morceaux car la prestation du bonhomme est suffisamment singulière pour monopoliser votre attention et un peu user les tympans à force de faire autant de manières.  En conclusion, Civil War signe ici un premier album très prometteur bien qu'un peu trop homogène au niveau du son et demandant à respirer un peu plus. Une musique qui gagnerait aussi à canaliser et guider un peu plus son chanteur qui, on le répète, réalise ici des prouesses (rien que King of the Sun quoi...) mais risquera d'user et lasser beaucoup d'entre-vous. Il y a largement la place en ce monde pour un nouveau groupe de metal "historique", Civil War est donc tout à fait légitime et mérite de faire parler de lui. Avec "The Killer Angels", le groupe montre qu'il est doué et peut accoucher rapidement de musique solide et accrocheuse donc en peaufinant un peu tout ça, le succès est assuré et c'est tout ce qu'on leur souhaite !

0 Comments 18 juin 2013
Whysy

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