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Vous vous souvenez de Dreamquest ? Et bien voilà enfin le premier album ! Quoi ? Comment ça "c'est le deuxième" ? Non je ne crois pas, c...aaaaahhhhh, je vois...vous vous méprenez ! Il s'agit ici du groupe français Dreamquest et non du projet de Luca Turilli ! D'ailleurs, si vous vous souvenez bien il y avait eu une petite polémique à l'époque et le maestro italien s'était vu vilipendé d'avoir ainsi choisi ce nom qu'il n'avait certainement pas pu inventer puisque ses comparses Dominique Leurquin et Patrice Guers avaient, avec "Inner Visions", donné un concert en compagnie du fameux Dreamquest français. Mais bon, devant le poids infinitésimal du groupe à l'époque, le soufflet était tout de suite retombé et plus personne ne semblait se soucier des petits frenchies qui se sont d'ailleurs séparés en 2008 avant de se rabibocher un peu plus tard et de travailler sur leur (donc) premier album, "The Last Angel" !

Et, sans grande surprise, le groupe offre du...metal sympho ! Un metal symphonique dans la pure tradition, refusant de céder aux sirènes de la modernité si l'on fait abstraction de quelques effets "un peu robotisés" sur la voix par moment : chant aigu, ambiances chevaleresques, refrains épiques que n'aurait pas reniés un "Stratovarius", autoprod au son un peu caverneux, nous avons là un petit objet un peu contre son temps mais construit avec envie et passion. Soigneusement réparti en trois chapitres et se fermant par une superbe pièce acoustique, "The Last Angel" se veut fidèle à un certains style mais varie tout de même les plaisirs, jonglant entre morceaux courts et directs, longues pièces ou autres ballades. Et il n'a pas peur de jeter le morceau éponyme d'entrée de jeu qui affiche plus de sept minutes au compteur ! Ainsi vous voilà de plein pied dans le voyage et si vous aimez les épopées et orchestrations en tout genre vous serez servis !

Il faut dire que tous les ingrédients sont là pour satisfaire les amateurs du genre et le tout est suffisamment bien agencé pour ne jamais avoir l'air maladroit. Que ce soit l'utilisation à bon escient des orchestrations, les multiples soli ou changements fréquents d'ambiances, on sent que l'album a été confectionné avec attention. Vous voulez des speederies, jetez-vous sur Someday ou Shadows, morceaux les plus directs de l'album, même si ils accusent un son de guitare manquant cruellement de puissance. Et que dire de l'intervention "voix hardcore" dans Shadows ? Un peu hors de propos il faut l'avouer. En cassant ainsi la dynamique du morceau, laissant tomber les orchestrations au profit d'un rythmique lourde mais sans patate (la faute au son) et d'un chant sans grand relief, le résultat se voulait certainement massif et écrasant mais tombe un peu à plat. Le tir sera rectifié dans Falling Life avec un incrustation bien plus judicieuse de ce chant agressif mais sur Shadows, c'est un coup dans l'eau.

Heureusement que le groupe se montre bien plus à son avantage quand il reste dans un registre un peu moins rapide et plus porté sur les orchestrations. En témoignent l'efficace "b]Bloody Moon, War ou encore l'excellent Master of World qui démontre que quand il le veut, Dreamquest sait se montrer épique en diable ! Les incessants breaks de War font aussi preuve du talent de composition du groupe qui sait éviter de se perde en chemin. Et même quand une ballade est dégainée, le savoir-faire est à l’œuvre. Alors oui, avec ce chant un peu à fleur de peau vous risquez de trouver l'ensemble niais mais la sincérité est telle que cette power-ballade s'avère poignante, surtout de la grosse montée en puissance entre 2:30 et 3:00 qui dissimule un long break atmosphérique amenant vers un solo supporté par tout ce qu'il y a de plus metal ! Vous auriez donc tort de zapper dès les premiers accords doucereux de ce morceau.

Il se dégage donc globalement un souffle épique de cet album qui arrive à retranscrire l'investissement de ses membres, malgré le léger manque de moyens qui se fait ressentir. En effet, l'ensemble manque de puissance et de relief même si beaucoup de bonnes idées parsèment la galette. On incriminera aussi le chant, pas nécessairement mauvais mais pouvant sembler un peu trop naïf. C'est un point de vue certes, on pourra le voir comme "aux aguets et fragile" pour la moitié pleine ou bien "naïf et peu sûr" pour la moitié vide et il conviendra à chacun d'entre vous de se faire son propre opinion. Mais il n'empêche qu'en dépit de sa bonne volonté, "The Last Angel" pèche par son côté trop timide, sa prod un peu faiblarde et quelques moments pas bien heureux (cf. Shadows). Gageons qu'en repartant de zéro (après tout, beaucoup de ces morceaux existaient ante-split et payent peut-être leur âge) le groupe saura accoucher d'une œuvre plus solide et aboutie car sa patte et son identité sont déjà là. A eux d'en faire quelques chose de grand.

0 Comments 01 avril 2013
Whysy

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