Vous recherchez quelque chose ?

Kenziner, ce nom n'évoquera sans doute pas grand chose aux plus jeunes d'entre nous mais rendra nostalgique les personnes ayant connues les années fastes du speed mélodique. Dans l'ombre des pointures de l'époque (Stratovarius, Rhapsody, Angra...), les finlandais nous avait gratifié de deux excellents albums restés malheureusement assez méconnus. Seuls les boulimiques de speed mélodique à la recherche de nouveaux groupes auront pu profiter de leur musique mélodique et hyper efficace.

C'est donc après 13 ans de silence que le groupe refait parler de lui, en 2012, avec la sortie d'un best-of comprenant les meilleurs morceaux de "Timescape" et "The Prophecies". Une façon plutôt originale et intéressante de refaire parler de soi. Là où certains gros groupes n'ont qu'à dire qu'ils reviennent, à l'aide de communiqués officiels, pour créer l'émeute sur les réseaux sociaux, certains sont obligés de faire preuve d'ingéniosité pour revenir sur le devant de la scène. On aurait dit, aux plus jeunes, "Kenziner, revient", on aurait eu des réponses du style : "c'est qui eux ?", "Quoi encore un allemand ?", "Je ne savais pas que le mari de barbie avait un nom.". Bref, ce procédé permet au groupe d'annoncer leur come-back aux connaisseurs tout en faisant découvrir le meilleur de leur musique aux néophytes. Voilà pour le paragraphe communication.

Plus sérieusement, qui est derrière tout ça ? Et bien nous retrouvons notre cher Jarno Keskinen, fondateur du groupe et également créateur de Virtuocity. A coté de lui, plus personne, même le chanteur Stephen Fredrick a quitté le navire laissant sa place à l'ex vocaliste de Thaurorod, Markku Kuikka.

Musicalement, on retrouve ce qui a fait le charme de la grande époque du groupe. Une musique mélodique résolument power avec un côté néoclassique très affirmé sur la plupart des titres ("Our Times", "Heroes Ride", "Devour the World", "End of an Era", "No Turning Back"). On sent une influence Malmsteen dans le jeu de guitare de Jarno Keskinen enchainant les shreds plus ou moins pertinents suivant les titres. Kenziner est une sorte de mélange entre le côté très mélodique et power de At Vance et le côté néoclassique et prog de Royal Hunt mais malheureusement sans atteindre l'efficacité ni de l'un ni de l'autre. Mis à part le premier  titre "Run for your Life", direct et fédérateur à souhait (presque du Stratovarius), le reste est un enchainement de morceaux plus ou moins bons mais jamais sensationnels. On ne retient quasiment rien et on a vite une sensation de lourdeur et d'ennui. La production est excellente, les titres carrés mais rien ne sort vraiment, le tout est assez fade, ça manque cruellement de folie et d'originalité. Un peu à l'image de la voix de Markku Kuikka qui se lâchait beaucoup plus avec Thaurorod. Le travail mélodique, porté par des claviers typiquement finlandais, est présent mais rarement efficace, en dehors du morceau d'ouverture, on retiendra "Our Times", "No Turning Back" et, ma foi, "Keep the Flame Alive" si vous êtes adepte des refrains guimauves "pop-isant". Pour ce dernier, la similarité avec le refrain du titre "Enshined in my Memory" de Timo Tolkki's Avalon est assez frappante. L'album se termine bizarrement par la seule ballade de l'album et figurant comme bonus track. Je vous déconseille de payer un surplus pour ce morceau inintéressant.

Kenziner revient donc mais pas de la meilleure des manières. Vu l'album proposé, il aurait été plus judicieux d'attendre encore un peu et nous proposer soit un EP composé de deux, trois titres (comprenant l'excellent "Run for your Life") ou peut être d'intégrer ces mêmes morceaux dans le best-of en repoussant la date de sa sortie. Une dose de travail supplémentaire aurait été bénéfique car là on garde juste des réminiscences des réelles qualités de Kenziner.

Doryan.

0 Comments 31 mai 2014
Whysy

Whysy

Read more posts by this author.

 
Comments powered by Disqus