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Bien malin celui qui aurait pu dire quelle mouche avait piqué Tobias Sammet le jour ou il décida de s'attaquer à ce projet pharaonique que représente Avantasia. Réaliser un opéra dans le monde du Heavy Mélodique cela avait déjà été fait, mais jamais avec une affiche aussi alléchante et dans des proportions aussi dantesque ! Un observateur cynique aurait d'ailleurs pu railler l'audace un peu folle de ce jeune chanteur encore duveteux prétendant réunir autour de lui la fine fleur de la scène Metal dans l'un des concepts les plus ambitieux de la décennie. Mais c'était compter sans l'incroyable talent de compositeur du jeune impudent qui n'allait pas tarder à forger sa propre légende...  Je vous laisse découvrir le concept passionnant de cet opéra, pour m’attarder sur le casting, deuxième grand point fort d'Avantasia. Car bien sur qui dit opéra, dit nécessairement foultitude d’interprètes. Et à ce niveau Toby nous a rameuté l’élite de l’élite, il est d’abord allé déterrer le légendaire Michael Kiske pour le ramener en pleine lumière. Le bougre s'est arrangé pour progresser encore depuis ses belles années avec Helloween, il gagne en maturité, tout en peaufinant sa technique déjà impressionnante. C'est un immense bonheur que de le retrouver et ce monstre sacré investit littéralement son personnage de druide mystique, nous livrant quelques prestations époustouflantes !  Toby fait également appel à pas mal de ses amis chanteur, du génial André Matos (Ex-Angra), au très doué Oliver Hartmann (At Vance) fantastique en pape avide de pouvoir. Rob Rock et David DeFeis (Virgin Steele) sont peut être moins connus mais il faut leur reconnaître une empreinte vocale unique, et leurs lignes de chant valent largement le détour. Il ne faut pas non plus oublier la superbe Sharon Den Adel (Within Temptation) plus inspirée que jamais et l’inoubliable Kai Hansen (Gamma Ray) littéralement habité sur ce disque, qui restent toutefois largement sous-utilisée selon moi.  En sus de cette brochette d'invités de luxe, nous retrouvons d'autres grands noms à la section instrumentale : le guitariste Henjo Richter (Gamma Ray) irréprochable dans ses parties leads ; le bien connu Alex Holzwarth (Rhapsody) derrière ses fûts et dans un registre très traditionnel où il excelle ; le grand Marcus Grosskopf (Helloween) et ses doigts de fée à la basse. Avec un tel plateau, Toby le reconnaît lui même, le résultat musical est très proche de ce qu'aurait pu être un mariage incestueux entre Helloween première période et Edguy ! C'est à dire une grande concentration de hits absolument incontournables, ce Metal Opera – Part 1 en est truffé : comme le title-track «Avantasia» fédérateur au possible, l'ouverture «Reach Out For The Light» qui rappelle «Eagle Fly Free» par son entrain et sa puissance ou encore «Breaking Away» qui présente un refrain sur-vitaminé et un duo entre Michael Kiske et Tobias Sammet de très très haute volée.  Et mis a part ces trois titres on a affaire à un vrai opéra, avec des duels vocaux comme il s'en voit rarement dans le métal. Comme sur «Glory Of Rome» un pièce Heavy Symphonique de haute volée sur laquelle s’affronte Rob Rock et Oliver Hartmann dans un combat de futurs grands noms. «Inside», court morceau sur fond de piano, qui fait la part belle aux aigus de Kai Hansen et d’André Matos (le duo gagnant du disque?). La ballade «Farewell» reste quant à elle l'un des plus beau essai dans le domaine, avec une apparition remarquée de la belle Sharon et un final assuré par Michael Kiske qui avait laissé des frissons à Tobias quand il en avait reçu la maquette. Un moment immense qui vous prend aux tripes du début à la fin.  Dans une chronique pour maintenir le lecteur en haleine il faut savoir garder le meilleur pour la fin, avec la composition pleine de surprises qu'est «Serpents In Paradise» avec un David DeFeis des grands soirs, et une rupture couplet/refrain déroutante. La longue et complexe «The Tower» qui s'impose comme le morceau épique de l'album. Et surtout, cerise sur le gâteau, «Sign Of The Cross» avec pas moins de cinq chanteurs différents, pour un titre inoubliable à classer parmi les très grands classiques du genre (et en prime un lead vocal de Kai Hansen à vous dresser les cheveux sur la tête).  Avantasia est donc un très grand moment de Heavy Metal Mélodique, on appréciera sa valeur pionnière, sa succession de performances vocales et ses hits en puissance. Les moments d'anthologie sont nombreux et par bien des aspects The Metal Opera – Part 1 marque son genre et s'amuse à en redéfinir les codes. On pourra quand même regretter de ne pas plus entendre certains guests (Sharon, Matos, Hansen entre autres) et de constater un résultat souvent très semblable à du Edguy. Mais tout cela est mineur, le disque est un vrai plaisir et s'avère au final bien plus régulier dans l'excellence que son successeur !!!  SMAUG...

0 Comments 05 octobre 2005
Whysy

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