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Je n'ai rien à apprendre aux quelques courageux qui avaient eu le courage de lire l'imposant livret du premier Metal Opera lors de sa sortie. Mais pour les gens normalement constitués qui ont préférés consacrer leur temps à des choses plus importantes, un résumé succinct de l'intrigue me paraît s'imposer. Il faut d'abord préciser qu'il est très rare dans le métal de voir un artiste consacrer autant de temps et d'attention au concept de son disque, une démarche qu'il faut saluer, d'autant que la trame d'Avantasia est à des années lumières des pitreries clownesques redondantes dans le monde du Heavy Metal.  Nous avions donc laissé notre jeune premier Gabriel (alias Tobias Sammet) au pied de sa tour, en compagnie de ses petits amis Kai Hansen (le nain), André Matos (l'elfe) et Michael Kiske (le druide), alors qu'ils venaient de reprendre un sceau très précieux aux vilains inquisiteurs (Oliver Hartmann, David DeFeis et autres). La situation s'annonçait difficile pour nos amis, surtout qu'après un aussi bon premier acte, il allait s'avérer très difficile de réitérer la performance. C'est donc sur une appréhension pesante que s'ouvre ce deuxième volet venant clôturer cette belle aventure métallique.  La première partie d'Avantasia (sans renier sa grande qualité) m'avais légèrement déçu par le manque de place laissée aux guests dans les chansons. La deuxième partie tente tant bien que mal d'y remédier (malgré le manque de disponibilité de bon nombre de chanteurs) en proposant deux titres de bravoures sur lesquels l'ensemble de l'équipe s'exprime à coeur joie : «The Seven Angels», un pavé grandiose de plus de quatorze minutes sur lequel je reviendrai plus tard, et «Chalice Of Agony». Les autres chansons sont plutôt consacrées à des duos plus ou moins réussis, entre Sammet et les autres invités.  Ce qui frappe d'emblée sur ce deuxième album, c'est un retour assez net à un Heavy Metal plus classique et ordonné, moins d'orchestrations, plus de variations de tempos. En dehors de l'atypique «The Seven Angels», les titres se font plus directs et péchus. Les guests constituent selon moi le principal attrait de ce The Metal Opera – Part 2, avec quelques très grands moments de chants, comme le final de «No Return» (et un André Matos extra-terrestre), Sharon Del Adel dans «Into The Unknow», le très talentueux David DeFeis sur l'énormissime «The Final Sacrifice»... La place manque pour rendre hommage à tout cet étalage de talent brut, mais rien que pour ça, Avantasia mérite un pont d'or.  Au niveau musical le bilan est peut être plus mitigé, et malgré mon respect pour la masse de travail abattue par Toby sur ce projet je ne peux qu'être déçu par la simplicité de certains titres, bien que jolies, les deux ballades «In Quest For» et «Anywhere» sont d'une pauvreté inexcusable en comparaison avec le reste du disque. On peut aussi regretter une composition un peu hâtive sur «Memory» et «Into The Unknow», beaucoup trop prévisibles et peu entraînants.  Heureusement le reste est très largement à la hauteur des attentes suscitées, «The Seven Angels» se taille la part du lion, du haut de ses quatorze minutes et de ses multiples variations, ce morceau est sans doute l'un des tout meilleurs jamais composés dans le Heavy Metal, et ce n'est pas mince. Les titres mid-tempos que sont «The Looking Glass» et «Neverland» frappent par la qualité de leurs lignes de chants, et l'efficacité dévastatrices de leurs guitares. J'ajouterai volontiers au cocktail «The Chalice Of Agony» bourré de violence contenue, et «The Final Sacrifice» (dans la droite ligne de «No More Foolin'»), sans oublier «No Return» et son finish colossal.  Encore une fois je n'hésiterai pas à dire que Tobias nous à pondu un monument. Même si le classicisme de certaines compos fera un peu baissé la note, il n'en reste que le monde du Metal ne sera sûrement plus le même après Avantasia. Un seul regret à l'écoute de ce disque : celui de ne jamais pouvoir espérer voir cette brochette de talent réunie sur la scène d'un concert.  SMAUG...

0 Comments 27 septembre 2006
Whysy

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