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Les membres du Soleil de Minuit (aka Midnattsol en norvégien) ont enfin arrêté de dire qu’ils font du folk metal (ou bien que Napalm le vende comme tel, ce qui revient au même) pour s’affirmer en tant que groupe gothique métal. Tant mieux : les deux premiers albums du groupes étaient marqués par la prédominance des guitares, au son pas toujours net, et si l’on exceptait quelques morceaux acoustiques par-ci, par-là, le folk du groupe était quand même très conceptuel. Eh bien, cela demeure encore le cas, et l’on ne s’en plaindra cette fois pas du tout : cela fonctionne (enfin) véritablement, et le son est parfait (j’entends les soupirs de soulagement d’ici).

Désormais, avec «The Metamorphosis Melody», la petite soeur de Liv Kristine, Carmen Elise Espenæs, ne chante plus seulement les légendes qui ont bercé son enfance mais leur donne également le décor qui convient, avec, pour commencer, une jolie plage d’intro, «Alva», pompeuse et féérique à la fois - bravo au clavieriste. Le style du groupe est donc plus proche du power sympho que du folk, dont il n’y a jamais eu les instruments, et si peu d’arrangements.
Peu importe finalement l’étiquette que se donne le groupe ou celle qu’on essaie de lui coller, essayons de donner un aperçu de la musique, tout simplement.

L’album est sans conteste le meilleur des trois, en terme de production, d’écriture, de maturité. Une galette de très grande qualité, surtout pour les amateurs du genre métal à chant féminin qui n’ont guère été gâtés ces derniers temps. La voix de Carmen change de la froideur de Liv (autre bonne surprise du moment qu’est «Meredead»), et si Midnattsol officie dans le même genre que Leaves’ Eyes, l’inflexion Musique du monde de ce dernier (oui je caricature) et l’équilibre des parties (prédominance de Liv dans Leaves Eyes, réparition plus égalitaire des rôles dans Midnattsol) empêche de les rapprocher excessivement. Même si quelque part, au royaume de l’indolence rêveuse que créent les deux musiques, celles-ci se complètent harmonieusement.

La majorité des chansons de «The Metamorphosis Melody» sont à la fois puissantes et mélancoliques du fait d’un petit accent traînant et sensuel dans la voix de Carmen. Certaines sont vraiment extra : «Forlorn» est un bijou gothique sympho avec passages de violons électrisés, et où guitares et claviers portent la voix de la chanteuse sur une mélodie enchanteresse : il ne s’agit pas d’un refrain facile, il s’agit d’atmosphère, véritablement d'atmosphère. «The Metamorphosis Melody», le titre éponyme de l’album est un «River of Virgin Soil» au carré, un titre folklorique mais métal, une alliance parfaite au service - cette fois c’est le cas - d’un refrain accrocheur. D’autres titres sont de cette veine : «Spellbound», en plus subtil : «Kong Valemons Kamp» ou «Motets Makt», chantée en norvégien.
Les ballades, quant à elles, ne sont pas en nombre excessif et absolument charmantes : «The Tide», rappelant un peu les débuts de Within Temptation monte en puissance après un long passage acoustique, «Goodbye» qui me ferait presque mentir sur le folk (mais utilise-ton une piste médiévale pour justifier une appellation globale ?!).

En définitive, si j’aurais pu mettre 7 en considérant une certaine linéarité, les déceptions de cette première partie de l’année me font pencher pour l’arrondi à 8.
Après tout, c’est un album qui mérite bien l’achat des fans du genre !
Bonne écoute à eux.

0 Comments 10 mai 2011
Whysy

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