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« Dis Papa, tu mets la chanson du monstre qui fait de la batterie et qui hurle comme un fou ? »
Un groupe qui est capable d’utiliser la voix d’un petit garçon prononçant cette phrase en intro ne peut pas se prendre la tête.
Et effectivement, Bukowski, avec son nom emprunté à l’auteur du  « Journal d’un vieux dégueulasse » promène ses chansons le long de quatorze titres avec une certaine nonchalance qui force la sympathie, malgré des redites, on le verra.

Malgré le nom, malgré les paroles in english, c’est un groupe bien de chez nous qui devrait figurer dans le top de l’année prochaines des groupes français. Pas vraiment des débutants, puisque issus des anciens Wunjo et Kwamis, Bukowski rencontre donc rapidement le succès en défendant en première partie de stars du métal hexagonal (Fu Manchu, Gojira, Eths, Dub Trio, Mass Hysteria) son premier album, « Amazing Grace ».

Le deuxième album du groupe, « The Midnight Sons», évolue comme le premier entre mélodies rentre dedans à la Queen of the stone ages ou Foo Fighters, parfois influencé par le hardcore (normal au vu du parcours du trio), et chansons plus douces, parfois plus plates aussi. Musiciens impeccables, prod parfaite, voix extraordinairement variée explorant de nombreuses facettes du rock et du métal (passage en quelques secondes de la voix cassée quasi pop aux éructations hard), Bukowski fait du lourd, avec vous l’avez compris une personnalité certaine.

Le disque s’ouvre avec une intro bluesy qui laisse rapidement la place à une chanson purement rock, « The Midnight Son » qui nous fait rentrer dans l’atmosphère du groupe. Du gros rock qui tâche, presque « garage » . Après ça, dans le morceau suivant, « Carnivorous » le groupe électrifie son son, le sature, avec ce côté énergique des Foo Fighters ou QOTSA qu’on a déjà cités. De nombreuses chansons sont dans ce genre là, accrocheuses sans être faciles, c’est-à-dire entraînantes, avec des guitares qui pulsent mais enfermées dans un cocon rock indé qui donne un sacré cachet à la musique du trio ; c’est aussi le cas de « Stuck In The Mud » portée par un gimmick qui donne la patate-genre The Dogma, « Slugs And Bats », qui doit beaucoup aux percus. Finalement, comme vous le constatez, cela correspond à la première partie de l’album.
Ensuite, on sent clairement une évolution, façon BO de votre journée de zonard dans une ville pourrie, noire, un paysage post-industriel dans lequel se reflète la musique, mélancolique, lourde et oppressante (« After All These Years... »), qui va jusqu’au désespoir parfois, simplement jusqu’au hardcore souvent (« The Desert », « Hit The Ground Again »). Malgré une grande variété de sonorités (influence prog sur « The Desert » et on a même droit à un exercice de beat box à la fin de « Dark Waters ») , il vaut mieux s’arrêter là et reprendre la suite du disque à un autre moment, pour mieux lui faire honneur. En effet, il est vrai que l’écoute in extenso du disque peut produire un léger sentiment de redite (les derniers morceaux lassent un peu) qui disparaît cependant au fil des écoutes et si on se fait sa propre tracklist.

L’album est bon, très bon, et je crois qu’il peut plaire à un public élargi, évidemment les fans d’emo se retrouveront à fond dans le groupe, mais aussi certains progueux et l’immense majorité des amateurs de métal. Alors n’hésitez pas, écoutez ces fils de minuit qui vous veulent du bien.

Prochaine date de concert : le 25 février au Forum de Vauréal, avant une nouvelle tournée.

0 Comments 10 février 2011
Whysy

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