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Les parisiens de Winterburst sont rentrés à petits pas dans la scène Black symphonique française ; scène, toujours à la recherche d'un groupe phare,  comme Anorexia Nervosa en son temps.  Auteur en 2010 d'un EP (demo) prometteur montrant clairement l'orientation musical vers un black mélodique teinté d'orchestrations, le groupe a intelligemment passé les deux dernières années à tourner dans la région Parisienne pour soumettre leurs compositions à l'épreuve du live et composer doucement leur premier album.

C'est donc avec un line-up plus mature et expérimenté que le premier album a pris forme, évitant à "The Mind Cave" la plupart des erreurs inhérentes aux premiers albums. Ce premier effort est loin d'être un premier album fait à la va vite, gorgé de compositions bancales ou inégales où les musiciens se cherchent encore. Ici ça frappe fort d'entrée de jeu laissant peu de place aux doutes chez l'auditeur.  Un black mélodique racé, appuyé par de puissantes orchestrations prend rapidement place et nous embarque pour 70 min d'un voyage vers un endroit froid et mystérieux. A ce  jeu la pochette illustre tout à fait le ton de l'album, tout comme celle de la demo, histoire de chercher la petite bête, le logo a toujours du mal à s'intégrer dans l'artwork et fait un peu "cheap" du fait de sa typographie. Le clavier prend une place plus importante que sur "Winterburst", tout comme l'orchestre qui se retrouve abondamment utilisé. Cependant le groupe ne tombe pas dans le piège de l'orchestral à outrance comme bien des groupes du style. L'orchestre est bien utilisé et ne prends pas le dessus sur les parties metal, au contraire, il surgit au bon moment pour apporter sa puissance et son côté "épique" (Insanitarium) ou lors d'un break (Legion Of Souls) pour faire varier la structure du morceau.

Le second point fort, c'est la progression au chant de Vorender pendant ces deux ans. Encore un peu juste par moment sur la demo, on le sent beaucoup plus à l'aise maintenant poussant plus loin sa voix extrême et s'essayant à la voix claire (Legion Of Souls). Principalement chanté en anglais, le groupe s'essaye au français sur "... D'ombres et d'Infini", le chant clair (et extrême) en français est toujours un exercice périlleux et peu de groupes le réussissent d'après moi. Anorexia Nervosa pour encore les citer et le seul groupe français (avis personnel) ayant réussi cet exercice. Vorender se débrouille pas trop mal, cela reste hésitant parfois mais suffisamment convaincant pour  ne pas sauter la piste. On ne peut pas s'empêcher de le comparer à Hreidmarr, l'ex chanteur d'Anorexia et actuel de The CNK, et ma foi il s'en sort pas trop mal même si  quelques progrès sont encore à faire.

Les ambiances sont plus variées, format album oblige,  on passe de la mélancolie (The Stray) à des ambiances plus mystérieuses (A Mirror's game). Les chœurs jouent leurs rôles en développant le côté mystique de la musique du groupe. Une petite prise de risque sur l'intro de "Circus Of Freaks" avec son son de fête foraine et sa petite ligne de basse. Tous ses efforts auraient été vains sans une production digne de ce nom. Et comme leur demo, la qualité est toujours là. Bien qu'étant auto produit, le groupe réussi à avoir une très bonne production avec un son assez massif. Le clavier et les guitares sont mixés parfaitement ne couvrant pas la voix. L'orchestre comme dit précédemment n’empiète pas sur le territoire des autres instruments . Seul petit bémol pour chipoter, la batterie aurait pu être,  un poil plus mis en valeur.

En conclusion, les parisiens posent une solide première pierre à leur discographie et annonce la couleur pour la suite. The Mind Cave est un premier album très solide, évitant avec habileté les pièges du genre et dégageant une maturité rare pour un premier album. Ça risque d'envoyer en concert, d'autant plus que le groupe commence à avoir une petite expérience de la chose. L'évolution du groupe reste assez ouverte, le rajout de plus de chant français peut être une possibilité. Attention cependant à pas tomber dans le surplus d'orchestration en dépit du reste. Un groupe à suivre !

0 Comments 02 février 2012
Whysy

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