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Fans de folk, réjouissez-vous et dansez la gigue, Cruachan est de retour !!  Deux ans après « Pagan », son dernier LP, le groupe de Metal folklorique irlandais vient donc nous proposer un cinquième album. Pour ceux qui ne le connaîtraient pas encore, Cruachan existe depuis 1992. 4 albums en plus de 10 ans d’existence, cela peut paraître insuffisant, mais le groupe avait splitté début 1997 avant de se reformer deux ans plus tard, et d’adopter alors un style assez différent des prémisses du groupe.  Bien qu’il ne soit pas très renommé dans nos contrées, Cruachan est un groupe que je n’hésiterais pas à qualifier d’historique, car il est le précurseur du folk Metal extrême. En effet, en 1995 il fait figure d’ovni avec son premier opus, « Tuatha na Gael », qui mélange (avec plus ou moins de succès d’ailleurs) l’agressivité du black et la douceur du folklore celte. Un hydromel des plus revigorants, totalement inédit pour l’époque, et qui inspirera fortement pléthore de groupes actuels.  Après l’intronisation de la blonde Karen derrière le micro, Cruachan connaît une phase de renouveau créatif, et propose avec « The Middle Kingdom » et « Folk-lore » deux excellents albums (pour moi leurs meilleurs, qui donneront leurs lettres de noblesse au groupe), bien plus ancrés dans l’heavy que dans l’extrême, et qui tranchent sévèrement avec le style sombre et direct du premier opus du groupe.   En revanche, « Pagan » voyait le retour à plus de violence avec la présence d’un chant extrême des plus virulents pour accompagner Karen, et le rendu était au final un peu moins convaincant. Voilà pourquoi j’attendais avec impatience et curiosité de pouvoir jeter une oreille sur le cru 2006 de nos irlandais préférés.   On attend souvent d’un album de Metal folklorique qu’il commence avec une tendre introduction, pour bercer son auditeur, avec une douce mélodie de flûte ou de violon, avant de commencer les hostilités. Cruachan rompt avec ce cliché en signant avec « Shelob » une introduction des plus violentes avec chant death criard, jeu de batterie saccadé et rythmiques lourdes. Mais nous sommes vite rassurés, car dès le refrain revient Karen accompagnée de tout son attirail folklorique !!  Première remarque à propos du son ; agressif et direct, il avantage le chant, parfois au détriment des parties instrumentales. Il en est de même pour chaque album du groupe ; je ne sais pourquoi mais j’ai toujours le sentiment d’entendre quelque chose de légèrement « brouillon » en les écoutant (même si pour une fois, la basse est audible) ! L’ensemble me paraît manquer de puissance ou d’homogénéité. D’aucuns pourront dire que c’est l’un des charmes du groupe, après tout pourquoi pas !  Pour en venir au contenu de l’album, et bien force est de constater que malgré beaucoup de bonnes idées, je ne suis qu’à moitié convaincu. Cruachan continue de proposer son mélange unique, mais sans grande originalité. On notera quand même que rares sont les groupes qui digèrent si bien leurs influences extrêmes pour les combiner avec un heavy metal plus traditionnel (ici, les riffs sont heavy, et les rythmiques passent sans transition (mais avec souplesse) du heavy ou black).  Problème : sur les premières pistes, l’alternance entre mélodie du folk et puissance du Metal semble un peu trop prononcée, les deux sections s’affrontant au lieu de faire corps. Karen chante toujours bien, mais dans un registre plus médium, et de façon plus agressive. Bien loin semblent ses douces envolées lyriques qui nous faisaient tant rêver sur « Folk-lore » par exemple. Place ici à un chant plus classique et donc moins émouvant.   En dehors de cela, « The Morrigan’s call », album un peu plus sombre que ses prédécesseurs (« The Great Hunger » et son introduction oppressante à la lourdeur « doomesque », « Cuchulainn », reprise du premier album liftée pour l’occasion), prépare toujours de bonnes surprises, et des mélodies de flûtes couplées à des riffs de guitare mélodiques des plus joyeux et entraînants ; et le groupe de nous pondre de nombreux interludes d’une à deux minutes faisant office de transitions, très agréables et jamais lassants. Le chant death ne me convainc pas vraiment, mais sa présence reste relative, il ne nuit donc pas trop à l’écoute (même si on s’en serait volontiers passé).  Et des morceaux comme « The brown bull of Cooley », « Diarmuid And Grainne » (excellente conclusion) ou « Ungoliant » sont par exemple du meilleur jus, efficaces et joyeux comme on les aime ! La palme de la bonne humeur et de la festivité étant atteinte sur le single « The very wild rover », morceau très vivant et accrocheur, soutenu par des chœurs masculins se mariant efficacement avec la voix de Karen !   En conclusion, je dirais que cet album n’est pas mauvais, mais manque parfois d’accroche, ce qui peut se révéler frustrant. Beaucoup de bonnes choses et la présence de morceaux bien variés permettent de maintenir l’attention, mais on attend mieux d’un groupe possédant autant d’expérience. Je ne pense pas que cet opus déçoive les fans, mais personnellement j’espérais mieux, et je continue de trouver des groupes comme Mago de Oz ou Skyclad bien plus passionnants. Mais si vous avez aimé « Pagan », je pense qu’il serait dommage de bouder ce bon petit divertissement folklorique !   Gounouman

0 Comments 12 janvier 2007
Whysy

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