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Mon premier se situe entre les yeux et la bouche.
Mon second s'obtient en mélangeant du jaune et du cyan.
Mon troisième est l'antonyme du mot vie.
Mon tout est un groupe de Heavy/thrash américain déferlant sur la vague musicale depuis moult années.

La charade est très facile, et pour ceux qui n'auraient pas encore trouvé, veuillez retourner l'écran de votre ordinateur pour avoir la solution.


Les américains originaires de Seattle, ont un talent inné pour marquer leur temps. On pourra citer Kurt Cobain, Layne Staley, Bill Gates (WTF?!) et Jimi Hendrix. Nevermore fait partie de cette population qui a sillonné le monde musical depuis un bon nombre d'année à présent et ont su s'imposer en tant que référence du genre. Il va sans dire que leur préoccupation première a été de persévérer dans cet univers restreint, de proposer toujours plus de mélodies tout en évoluant vers un genre propre au groupe. Warrel Dane a bien démontré qu'il était capable de composer des morceaux de qualités sans tomber dans les clichés même après toute cette antériorité avec son album personnel. Mais cette fois-ci, Nevermore au grand complet (ou presque) revient avec The Obsidian Conspiracy cinq ans après un magnifique This Godless Endeavor. Et là, la tache est délicate parce que lorsqu'on se permet de s'absenter cinq longues années après un opus retentissant et lorsque le frontman a l'outrecuidance de sortir entre faits un album frisotant avec la grâce, il est donc plus que logique que le groupe soit attendu au tournant...

Les Américains jouent une fois de plus sur leurs atouts majeurs et enfoncent encore un peu plus leur identité dans les sphères métalliques avec cette nouvelle offrande. Le jeu des guitares est effrayant de rapidité et d'habileté. Attention pour les distraits, il y a eu un petit changement puisqu'il n'y a plus que Jeff Loomis aux commandes. Néanmoins, la musicalité s'en retrouve nullement altérée car les shreds grondent et la place de la guitare reste au centre des compositions. Dès le premier morceau, on est plongé droit au cœur du Heavy Metal avec ses amplitudes grésillantes et son entrain endiablé quoique franchement enjoué. " The Termination Proclamation " fait une excellente mise en bouche, car tous les bons éléments sont réunis : une batterie amplifiée et une rythmique qui ne laisse l'ombre d'aucun doute, des guitares transcendantes propulsées à la vitesse de la lumière, des lignes de basses à faire décrocher les dents restantes de mémé. De plus, l'enchainement avec " Your Poison Throne " passe comme une lettre à la poste.

Les musiciens font preuve de vitalité malgré le line-up quelque peu réduit. Ce qui pousse à redoubler d'effort ne serait-ce qu'au niveau des cordes. On reste bluffé, car chacun des trois instrumentistes envoie le maximum pour un résultat affreusement imprégné. La production, qui n'a pas à rougir, fait briller le travail accompli, et c'est peut-être la première fois de ma vie de chroniqueur que j'entends aussi distinctement les orchestrations sans un effet purée de pois ou bris de verre. Et pour ça, on peut applaudir le travail de mixage d'une qualité extraordinaire. Forcément, la structure mélodique drapée dans le plus beau des apparats radie de toutes parts. Les soli étincellent, les percussions impressionnent et sur " The Day You Built The Wall " le martèlement de Van Williams donne la sensation de profondeur nécessaire afin de créer le sentiment de noirceur voulu. La formation s'accorde un peu de répit avec " The Blue Marble and the New Soul ", un titre lourd au rythme plus lent et coupant l'excitation instaurée. Cette chanson peut cristalliser le côté progressif de The Obsidian Conspiracy, mais est-ce pour autant une vérité ? Je pense que oui, car si les morceaux sont employés dans un genre direct et sans fioritures marqués par les breaks ou les envolées, on aura l'intuition qu'un léger voile progressiste s'empare de la structure musicale.

Dans toute cette farandole de notes et de déluges en tout genre, n'oublions pas le chanteur. Parce que oui, Warrel conserve la même recette. On ne change pas une équipe qui gagne ! Son timbre particulier caressant les émotions se positionne sur un calibre de justesse tutoyant la légèreté et la folie. Effectivement, sur des chansons comme " She Comes In Color ", notre homme joue d'abord la carte de l'émoi. Ensuite, son timbre se durcit à l'arrivée des sonorités électriques et ne recule devant rien ni même les filtres vocaux pour servir une chanson s'inscrivant dans une dualité imagée par la pochette de l'album. La tendance bicéphale de cet opus n'est pas constamment au rendez-vous mais la frénésie reste malgré tout le premier angle d'attaque des Américains. Le titre éponyme proclame bien clairement cette tendance et Warrel chante de manière fervente sans omettre de s'ajuster sur un chemin plus emporté comme il a l'habitude de le faire (" And The Maiden Spoke ").

The Obsidian Conspiracy est un album soigné et solide parce qu'il reprend tout ce qui fait l'essence de Nevermore. A savoir un savant concentré musical de Heavy thrashisant par moment. Et c'est vrai que ça fait l'effet d'une bonne dérouillée que cela soit sur le refrain de " Your Poison Throne " qui reste ancré dans la tête, ou sur les cavalcades des guitares couplées au déchainement des caisses qui hérissent le poil, ou encore sur le chant oscillant à couper le souffle... L'écriture de l'album reste jouissif sur le premier plan, cependant il y a la touche de complexité qui rend une partie de l'écoute difficile d'approche. Il faudra se lancer dans plusieurs écoutes pour distinguer les chansons et s'approprier les mélodies. L'imperméabilité dont fait preuve cet album peut laisser de marbre certains auditeurs et seule la persévérance pourra être récompensée. Il est vrai et j'avoue reconnaitre un aspect compact et infrangible sur les parties musicales. Que cela soit clair et tenez le pour dit, ne vous attendez pas à être emporté immédiatement par les Américains à la première écoute. Le mélange de complexité d'écriture et d'homogénéité reste quelquefois déstabilisant, ce qui à mon sens, pénalise l'album.


- ȦɭɐxƑuɭɭĦĐ -

0 Comments 05 mai 2010
Whysy

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