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Oh la vache ! Ça décoiffe ! Non, je ne vais pas vous faire attendre, non je ne vais pas faire subtilement monter la sauce à grand renfort de compliments, et non je ne vais pas relever vos mines renfrognées, à vous, les deux du fond qui n’aimez pas le power bucolique où les elfes dansent dans la forêt enchantée avec les licornes à la croupe généreuse. Non, je ne vais pas tourner plus que de raison autour du pot, mais il me fallait bien une intro et rien ne résume mieux mon sentiment général que l’interjection bovine susmentionnée. Or donc, oh la vache ! Cet album, est une tuerie.

Elvenking, c’est un groupe qui a très bien débuté, et ne cesse de s’enfoncer dans un lac de médiocrité depuis quelques albums. Et si je suis aussi direct aujourd’hui c’est pour bien appuyer mon propos et pour convaincre les fans de la première heure déçus par les errances du passé que si, si, ça vaut le coup de jeter une oreille à ce nouvel opus. Mais non ça ne va pas être nul, allez, viens, on est bien. Du passé faisons table rase et jetons nous à cœur perdu dans cette nouvelle galette à la sauce païenne. Succulente.

The Pagan Manifesto débute comme tout bon album de power/folk qui se respecte, avec une petite pièce instrumentale introductive qui fleure bon le ruisseau d’argent et la forêt sauvage. Vous voyez le genre ? Ensiferum, chapitre 2, verset 1. Ça commence plutôt pas mal quoi. Et puis vient le seul et unique gros morceau de cet album. Un bon gros morceau de viande, un peu trop gras à mon goût, qu’on aurait pu élaguer un peu (oui je me perds dans mes métaphores, bœuf, sapin, je ne sais plus, les bons albums me font perdre mon latin) : King Of The Elves est la seule semi-déception de l’album. Oui la seule, et encore, semi-déception, les enfants. C’est quand même dommage pour un groupe qui s’appelle Elvenking de foirer à moitié un morceau intitulé King Of The Elves, m’enfin. Si on y retrouve une grande partie des éléments qui ont fait le succès du groupe, on ne peut pas s’empêcher de penser qu’Elvenking s’est essayé à l’épique de plus de 10 minutes et s’est un peu viandé (hop, viande, bœuf) sur le côté. À force de longueurs, et d’enchaînements de sections rythmiques et mélodiques sans lien apparent, King Of The Elves ressemble plus à une jolie succession de thèmes décousue qu’à autre chose, et c’est dommage, car le grand final est de toute beauté. Mais passons bien vite sur ce raté, qui ne saurait en aucun cas entacher le reste de la bête (et pourtant il envoie la sauce, alors y a de quoi se tâcher, eh oui…)

Attention, voici venir le tube que vous avez tous découvert il y a quelques jours sur YouTube, je veux bien entendu parler d’Elvenlegions. C’est frais, rapide, efficace, et ça a le mérite de pas péter plus haut que son postérieur (et pourtant le bovin, ça a tendance à flatuler !) Nous sommes en présence, d’une tuerie, d’un morceau qui déchaîne les foules, aussi bien en live que dans leurs salons (oui j’ai moi-même une foule dans mon salon, un problème ?) Et ce n’est pas fini, parce que les tubes s’enchaînent les uns après les autres, à l’image de Moonbeam Stone Circle dont le refrain ferait pâlir d’envie Rhapsody (Of Fire ou Turilli’s) tant il est épique et bien amené. Mais soyons honnêtes, le morceau de choix, la pièce de résistance (vous connaissez la chanson) c’est Pagan Revolution. Unleash, unleash, the power that you have inside, let your mind and spirit free ! Ça résume bien. Cette chanson est un hymne. Un cri de ralliement pour tous ceux qui aiment le pagan, et veulent le faire savoir, en faisant trembler les murs des salles de concert et en décibelant plus fort que Manowar (oui, monsieur !)

Mais je ne vais pas vous faire l’apologie que chaque bon titre, sinon, on y sera encore à la prochaine pleine lune, et nous serions alors obligés de conduire The Druid Ritual Of Oak, avec son refrain entêtant et ses mélodies flûtesques et violonesques, et- bon, j’ai dit que j’arrêtais, mais sachez néanmoins que la grosse tuerie de base, le meilleur morceau de tous les temps, restera à jamais Black Roses For The Wicked One. Fort de ses 4 minutes et 47 secondes, il tient à lui seul les records de titre de morceau le plus long de l’album, et de refrain le plus efficace. Du beau bestiau. Vache, tout ça, tout ça.

Et si vous n’êtes toujours pas convaincu par la qualité Label Rouge de ce fabuleux album je ne saurais que trop vous conseiller d’écouter le grand final Witches Gather, auquel l’ajout de voix growlée donne tout son charme. Mais voilà, passé ce sublime moment, l’album se termine, déjà, et oui, ça aura pourtant duré plus d’une heure (ça c’est pour convaincre ceux et celles qui achètent au poids), et sans rire, tout ça sans presque rien à jeter. Allez, quelques minutes en trop à King Of The Elves, et encore, je fais mon difficile parce que je n’aime pas coller 10/10. Mais vraiment, même la petite ballade qui aurait pu être mièvre et sans intérêt (Towards The Shores) est géniale, alors qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ? Un truc du genre, y en a un peu plus, je vous le mets ? Bah, achetez le digipack, y a du morceau bonus en pagaille.

Et voilà, tout ça pour dire que The Pagan Manifesto est pour l’instant mon album de l’année. Et que si en bon fan de pagan, et donc en bon païen, je dois me damner devant un veau d’or, ce sera celui-ci. C’est effectivement un manifeste, il porte bien son nom, un manifeste de la bonne musique, tous genres confondus. Elvenking échappe à l’abattoir.

Un petit mot quand même, sur la pochette, on en parle ? Je suis tiraillé entre badasserie et mauvais goût. À vous de juger, mais écoutez-moi cet album, enfin !

0 Comments 06 mai 2014
Whysy

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