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L’automne. La nature meurt, et se pare de couleurs or et sang. Le ciel s’assombrit tandis que le crépuscule s’annonce. Une faible lueur, chaleureuse et rassurante, s’éteint : le soleil meurt. Ne reste que la nuit, les ténèbres… Ombres et silhouettes s’animent, fantomatiques apparitions. C’est dans ces fascinantes ambiances que Novembers Doom semble puiser son inspiration musicale. Si les thèmes abordés sont l’amour, le désespoir, la nostalgie ; les accords, eux, sont automnals et les mélodies apparaissent gorgées d’émotion, elles peignent des paysages obscurs aux couleurs sombres.

« The Pale Haunt Departure » est un album que l’on doit prendre le temps de savourer. Novembers Doom développe sa musique sur de longues minutes. Une musique lente, aux accords lourds et mélodies parfois lancinantes. A vrai dire elles reposent sur un principe simple. Le groupe crée ses ambiances à partir de structures musicales monotones et parfois répétitives. Novembers Doom s’est créé un univers propre et dangereux car sa musique repose sur un équilibre fragile, une musique oscillante entre attaque « métal » puissante et fresques acoustiques. Toutefois ils possèdent suffisamment d’expérience et réussissent à éviter la majorité des pièges (l’ennuie ou l’incompréhension). Ainsi « The Pale Haunt Departure », malgré son aspect parfois redondant, parvient à garder intact l’intention de l’auditeur.

Le groupe réussit ce tour de force par une alchimie mélodique réussie qu’il s’agisse de l’acoustique ou de l’électrique. Toutes les introductions sont particulièrement soignées, au même titre que les nombreux breaks acoustiques salvateurs qui aèrent les très longues chansons « In The Absence Of Grace »  & « The Dead Leaf Echo ». « The Pale Haunt Departure » cultive également sa grande diversité. Ainsi Novembers Doom peut être auteur d’une musique élégante et raffinée comme le prouvent les ballades « Through a Child’s Eyes » et « Autumn Reflection » : acoustique pour la première, électrique pour la seconde. Deux chansons aux mélodies touchantes et à la beauté certaine. Si Novembers Doom dévoile son côté fragile, voire intimiste, il n’en reste pas moins encré dans le métal extrême comme le démontre la chanson d’ouverture « The Pale Haunt Departure » ou « Dark World Burden » où riffs énervés et growls abyssales ne laissent guère la place à la sensibilité. Par ailleurs la chanson finale « Collapse Of The Fallen Throe » au rythme pachydermique appuie les influences « doom » de la formation.

Toutefois ce 5e album montre un Novembers Doom dans l’ensemble très réfléchi. C’est alors que la force de l’album apparaît. Il est davantage porté sur l’émotion. A vrai dire, si la musique des américains peut apparaître opaque lors des premières écoutes, ce n’est qu’en parcourant le disque muni des paroles que « The Pale Haunt Departure » dévoile son véritable intérêt. Souvent justes et bien écrits, ces quelques mots posés sur la musique parviennent à transcender notre ressenti et nos émotions. Des thèmes parfois très personnels comme des amours déchus « The Dead Leaf Echo » ou encore la peur du mourant d’être oublié par ses enfants : la superbe « Swallowed By The Moon ». Paul Kuhr, le vocaliste, sait parfaitement moduler sa voix d’un timbre clair monocorde ou plein d’émotion, à un growl guttural et bestial pour rester fidèle aux ambiances.

« The Pale Haunt Departure » est un album qui demande un certain travail de notre part pour en découvrir toutes les subtilités. Il s’érige alors en album plus riche et complexe qu’il n’y parait. En effet, il y a derrière la qualité musicale tout un monde caché dans les paroles. Novembers Doom est auteur d’une musique élégante et mature. Un groupe humble qui, bien qu’il reste très influencé par la scène « doom » scandinave, n’a plus à rougir aujourd’hui. Il a su prouver qu’il était plus qu’un second couteau, et le public ne s’y trompe plus.

…TeRyX…

0 Comments 26 novembre 2007
Whysy

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