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Pain Of Salvation est un de ces groupes incontournables qui délivrent à coup sûr un chef d’œuvre, poignant de sensibilité et de richesse. À chaque fois, il s’agit d’un véritable défi pour le fan pour arriver à apprivoiser cet album, complexe musicalement et demandant un grand investissement émotionnel et de l’empathie. En effet, celui qui veut apprécier à sa juste valeur l’œuvre de Daniel Gildenlow doit se plonger dans son univers, aussi bien textuel que musical. The Perfect Element est le troisième album du groupe et est regardé comme une pierre angulaire du Prog Metal, ainsi qu’un tournant important dans la carrière du groupe, car à partir de celui-ci, l’engouement pour ce groupe atteint des sommets.

Il s’agit du premier volet d’un concept album traitant des problèmes liés à l’enfance et l’adolescence qui est la période où l’individu se forge, avec ses cicatrices et ses rêves. Il explore les émotions qu’il peut ressentir, tristesse immense, amour, la mort d’un proche… Il s’agit d’une période charnière, entre l’enfance et l’âge adulte.
Vous saisissez ici la quintessence de The Perfect Element qui exprime cette palette d’émotions à merveille. La mélancolie, une colère pleine de rage, beaucoup de tristesse et le rêve enfantin qui meurt à petit feu ; c’est ce qui vous attend sur The Perfect Element. Vous vous doutez que votre serviteur doit être en train de pleurer les dernières larmes de son corps. Vous avez raison, mais c’est tellement bon, je n’y résiste pas une fois de temps en temps. Et puis une fois revenus les pieds sur Terre, vous relativiserez sans doute votre existence en vous disant que la vôtre n’est pas si mauvaise en fin de compte.

Daniel Gildenlow appose de manière géniale sa voix sur chacune des compositions, interprétant de véritables rôles. On passe d’un chant mélodieux et aigu comme sur Her Voices à des chants graves, la gorge pleine de sanglots avec Ashes, des paroles nerveuses ou narrées pleines de verve avec Ashes et on atteindra même de véritables cris de douleur avec Idioglossia.
Les paroles seront, bien entendu, émouvantes à souhait, parfaitement écrites, et non dénuées de poésie. Les refrains sont imparables, et évoluent constamment, gardant la même mélodie, mais changeant les paroles, afin de faire passer, de manière idéale, le message.
Notre habile maitre d’œuvre se trouve aussi être un formidable multi instrumentiste, ce qui lui permet de donner corps et âme à son inspiration.

La musique est tout simplement déconcertante d’originalité. Je n’aurais pas pu soupçonner que l’on puisse composer certaines mélodies tant elles peuvent paraître décousues ou étranges de prime abord. Mais, comme par magie, tout s’accorde à merveille. L’énergie délivrée par les instruments est égale à celle de la voix de Gildenlow, parfois contenue, parfois en pleine explosion, laissant jaillir toute la tristesse, la colère renfermée jusqu’alors.
Mais malgré toute la complexité que peut contenir cet album, l’auditeur pourra se raccrocher à certains riffs ou mélodies. L’efficace Used ralliera les partisans des compositions puissantes et ravageuses. Morning Earth et Reconciliation se répondront d’une manière brillante par la reprise d’une même mélodie au début de chacune d’elle. On aura donc des liens d’une piste à l’autre durant tout l’album, notamment entre les merveilleuses Ashes et Idioglossia qui sont peut-être les plus émouvantes de l’album, même si cette palme-là reste difficile à décerner, et dépend davantage des sensibilités de l’auditeur. Song For The Innocent fera un nouveau rappel de la fin géniale d’Idioglossia, mélodieuse à souhait avec son superbe violon.

Falling prouvera à chacun qu’un solo de guitare ne se résume pas à un exploit technique, mais peut aussi être un moment de pure sensibilité. Après ce très bel interlude se trouve le titre éponyme qui clôturera ces soixante-douze minutes d’émotions, et ce, d’une manière magnifique, laissant une place de choix à un piano. Ce sont dix minutes qui s’écoulent comme si de rien n’était.

Pain Of Salvation s’élève ici en véritable tête de pont du Prog Métal, mais d’une manière totalement différente que Dream Theater qui s’illustre davantage pour ses folies instrumentales, que par une œuvre littéraire et sensible (même si Scenes From a Memory pourrait me faire mentir). À sa façon, PoS, laisse une empreinte indélébile dans l’histoire du Prog Métal en nous délivrant à chaque nouveau concept-album, une œuvre indispensable pour ceux qui parviennent à en saisir les subtilités et à s’immerger dans cet univers. Cet album, aussi long et consistant soit-il, passera comme une lettre à la poste, et le plaisir restera intact des années durant. Chaque écoute est une nouvelle découverte, une nouvelle prise de conscience de la beauté de cet album.

Dreamer

0 Comments 06 décembre 2008
Whysy

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