Dans un fast-food réputé…

- Bonjour jolie mademoiselle!
- Bonjour, vous désirez?
- Un hamburger et des frites…
- Nous n’avons plus de frites, par contre nous avons cela…

La dame tend alors un disque… Le groupe s’appelle Dragonforce, l’album a pour nom “The Power Within”… le client, mécontent, le fait savoir!

- Je veux de la frite moi, de la patate…
- Justement, la patate, c’est ce que va vous donnez cet album… Regardez ces jeunes à qui l’on a servi le même menu avant vous, on dirait qu’ils ont bu de la Red Bull… Grave erreur, ils écoutent Dragonforce…

Le client fort mécontent prends tout de même son menu et s’asseoit pour déguster son sandwich, ils pose ses écouteurs sur les oreilles… et soudain, sa vie vient de basculer, plus rien n’aura la même saveur, il vient de découvrir, le Power Metal, le seul, l’unique qui saura rendre heureux le moindre pessimiste d’entre nous…

Oui, Dragonforce, revient avec un nouvel album, le 5ème… “The Power Within”, habile jeu de mots autour du style musical évoqué. Le condensé du Power Metal figurant dans cette galette.

Rappelons tout de meme aux ignares que Dragonforce à bousculé les codes du Power il y a dix ans en mêlant vitesses et qualités d’execution pour créer un nouveau genre, l’”Extrême speed Power Metal”. Je laisse la terminologie aux puristes pour dire que je fais partie du clan des conquis et convaincus de la qualité des morceaux du groupe… Dragonforce à toujours divisé mais ne peut laisser indifférent tant les qualités des musiciens frisent la perfection, Li, Tottman aux guitares, les les plages synthés de Pruzhanov, Leclercq à la basse, ou encore Mackintosh derrière les fûts, c’est du lourd, que du lourd.

Mais la grande nouveauté de cet album réside en la présense d’un nouveau chanteur Mark Hudson, qui apporte un vent de fraìcheur… marque un virage dans la carrière du combo. “Ultra Beatdown” poussait au paroxysme le concept développé précédemment, en apportant une complexité dans la composition renouvelant chaque écoute… je ne m’en suis pas caché à l’époque ce disque était parfait, ce qui m’a valu 15 jours de lapidation.

Pourquoi refaire un tel disque, identique? Dragonforce sait se renouveler et ne fait pas dans la redite, ayant compris l’écueil principal du style musical évoqué…

Première surprise: les morceaux sont globalement courts, hormis l’excellent “Wings of Liberty”, on dépasse rarement les 5 minutes…

Deuxième surprise: Les solis démonstratifs de 3 minutes et 30 secondes ne figurent pas dans cet album, vous vous ferez votre opinion et jugerez si il y a un réél manque…

Troisième surprise: Le single est un mid tempo… Oui vous avez bien lu, “Cry Thunder” est un hymne fédérateur taillé pour le live, le premier que les fans pourront vraiment reprendre en live, car chanter du Dragonforce n’est pas chose aisée… pour avoir tenté plusieurs fois en soirée chez des amis ils pourront vous le dire… en fait, depuis, ce ne sont plus des amis :D

Quatrième surprise… pas de ballade moisie... et honnêtement ça fait un bien fou de ne pas casser le rythme pour placer une sorte de "style imposé" sur un album de métal... Merci!

Au vu des points détaillés ci dessus, il est aisé de comprendre que Dragonforce à décidé pour une fois d’aller droit au but, des morceaux bruts, directs et toujours efficaces. Des refrains toujours aussi prenant, une vitesse d’execution rapide certes, mais je dirai qu’ils ont tout de même retrogradé rendant l’album plus aéré, plus digeste pour les néophytes…

Et le nouveau chanteur me direz vous… le gaillard au timbre versatile se débrouille bien, fort bien même, on sent cependant qu’il peut encore gagner en assurance. Mais la transition est bonne, et on ne regrette déjà plus Z.P! Ce disque le met d’ailleurs particulièrement en avant, et je trouve d’ailleurs intelligent de l’avoir mis en relief en raccourcissant les morceaux, permettant ainsi de focaliser plus longtemps sur les phases chantés et de s’imprègner du nouveau frontmen! Est ce un hasard ou juste une coincidence, Herman détient la vérité...

En résumé, Dragonforce l’une des pointures du style dorénavant, se permet le luxe d’innover dans sa manière de composer; “Give Me the Night” sonne très années 80 avec un refrain catchy, "Seasons", assez HardFM dans l’esprit. On leur reprochait de toujours faire la meme chose, reproche en partie injustifié d’ailleurs… Voici une nouvelle facette du groupe, capable de composer des titres taillés pour la scène, directs et sans fioritures, et le groupe vient de placer encore une fois la barre très haute dans le domaine!

Pendant ce temps là au fast food…

- Ouais, ça file la patate, mais j’ai faim…

Ps: Tous les amoureux de la langue de molière auront noté que je me suis permis un abus de langage pour mon introduction… la frite, c’est fait avec de la pomme de terre, et non de la patate :D