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J’ai toujours trouvé les campagnes de promotion rigolotes. J’aime la manière dont les groupes vantent les mérites de leur dernier album. « Il s’agit de notre meilleur disque ! », « Jamais je n’aurais cru composer quelque chose d’aussi bon ! », « Sans aucun doute un énorme pas en avant dans notre carrière », « Vous n’en croirez pas vos oreilles » … Des propos aguicheurs qui attisent la curiosité. Seulement voilà : de telles annonces sont à double tranchant car le fan, irrité par l’attente et l’enthousiasme du groupe, sent monter l’impatience. Cela dit, un fan impatient est un fan intransigeant. Dans le cas de « The Premonition », Gus G. n’a cessé de vanter les mérites de son album. Qu’en est – il au final ? Une seule écoute m’aura suffit pour réaliser le gros coup de pub. En effet, « The Premonition » est exactement le même album qu’ « Allegiance ». Voilà pourquoi il faut toujours mieux se méfier des effets d’annonce.

Firewind semble avoir trouvé la musique dans laquelle il est à l’aise. Il use et abuse de ce qui a fait le succès de ses aînés sans véritablement réussir à en bouleverser les codes. Ainsi « The Premonition » affiche ses influences traditionnelles au cœur d’un heavy métal aux couleurs parfois « hard rock » dans ses mélodies, parfois plus « power métal » dans sa puissance. Ce nouvel album fait partie de ces disques qui divisent l’opinion. D’un côté les fervents défenseurs d’une musique qui se doit d’évoluer et d’apporter de nouveaux éléments et sonorités à une scène qui étouffe de plus en plus. De l’autre les adeptes de la continuité, ceux qui ne supportent pas de voir leur groupe fétiche s’émanciper.

En voilà qui ne seront absolument pas surpris par ce 5e album de Firewind. En effet, nous avons là un disque qui possède les mêmes qualités et défauts que son prédécesseur. Je veux dire par là que Firewind possède un sens de la mélodie et de la composition efficace. Des chansons comme « Into The Fire », « Head Up High » ou « Mercenary Man » qui ouvrent l’album sauront donner le sourire aux adeptes d’un heavy métal mélodique et catchy. Gus G. est, comme à son habitude, très impressionnant au niveau de ses excellents soli. Il reste cependant incapable de composer des riffs ou des mélodies véritablement transcendantes. En effet, les compositions sont trop influencées par toute la scène heavy des années 80 à aujourd’hui. Si pour certains il s’agit d’un gage de qualité, pour moi il s’agit plus d’un inquiétant facteur de lassitude. Ainsi « Head Up High » (aux paroles plus que limites), le single « Mercenary Man » (formaté au possible) ou les deux power ballades « My Loneliness » ou « Life Foreclosed » contribuent au déclin du heavy métal mélodique.

« The Premonition » est malgré cela un album excellent dans la forme. La production est exemplaire, la musicalité est au top et la technique instrumentale ainsi que l’interprétation appuient la qualité de l’ensemble. Malgré tout, la sauce ne prend pas, car dès que l’on gratte la surface des chansons, elles s’essoufflent : le riff bateau mais ultra efficace de « Angels Forgive Me » (malgré tout l’une des meilleures pistes de l’album), les refrains téléphonés de « Circle Of Life », « The Silent Code » ou « Mercenary Man » et le jeu de batterie hyper prévisible de Mark Cross. On note également la présence des claviers au son toujours aussi « cheap » et énervant (« Head Up High » ….). Cela est d’autant plus frustrant qu’avec un guitariste de cette qualité, Firewind pourrait prétendre à tellement plus si les compositions faisant preuve d’un minimum de folie. Mais je doute qu’avec leur énorme succès ils ne viennent à raisonner comme moi. Il reste toutefois de bonnes surprises comme l’ouverture « Into The Fire » (6 :30) ou la rapide « Remembered » qui semblent renouer avec les 3 premiers albums de la formation grecques, trois excellents disques au passage.

Firewind est l’archétype même du groupe à la line up monstrueuse : guitariste en béton armé et chanteur excellent limité par des compositions ultra prévisibles, mais toutefois efficaces. « The Premonition » fera la joie des puristes, les autres l’écouteront en fond sonore lors d’une soirée entre amis. La note peut paraître sévère pour un album à la fois enjoué et empli d’hymnes, mais que voulez-vous, je suis comme ça. Je ne peux mettre moins (ni plus) à un disque absolument excellent dans la forme, mais qui ne possède que très peu d’intérêt sur le long terme compte tenu du passé et des capacités de Firewind. Finalement, ne seraient – ils pas tout simplement fainéants ?

…TeRyX…

0 Comments 23 mars 2008
Whysy

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