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Pictures of Pain est un groupe de death metal fondé en 2004 en Norvège par Frode Gundersen (batterie) et Hans Helge Iversen (voix). En 2007 le groupe remporte la finale du Wacken Metal Battle et tourne en première partie de groupes tels que Volbeat, Kamelot, Doro, Scar Symmetry, Keep of Kallessin, Ensiferum, Leaves Eyes. The reckoning est le premier studio album réalisé par le groupe et pour la petite histoire après le mixage le cd a été envoyé à Andy LaRocque (guitariste de King Diamond) qui a bien accepté de s’occuper du mastering. Andy LaRocque est le producteur de groupes tels qu’In Flames, King Diamond, Hammerfall, Novembre, Evergrey et Falconer. Encore deux éléments pour planter le décor: 1 Pictures of Pain se vante de couvrir un spectre assez large de musique, du slow à tout ce qui est de plus agressif, hard, voir death ou black matal, et en ce qu’il concerne la voix on passe de la voix clean au screaming et au growling. 2. la presse étrangère tisse les louanges de ce combo et cet album : “Surprise of the year” -  Power of Metal webzine (90/100), “A solid debut of intelligent, compelling, and satisfying progressive metal” – Dangerdog (4/5), “An impressive debut” – Battlehelm.

Mais comme le dit le dicton « tout ce qui brille n’est pas or ». Il faut nuancer les avis dithyrambiques car ce qui frappe à l’écoute de ce The reckoning est la production en béton armée, une exécution impeccable et une variété incontestée. Nul doute à cela. Mais cette variété est à la fois le plus du disque mais aussi sa faiblesse. Cet album est carrément un album construit et artificiel, car on a beau chercher il n’y a pas d’âme. Évidement on ne peut pas le descendre et ce n’est pas le but, mais pour être honnête Pictures of Pain se noie avec sa formule : on passe d’une voix calme à une voie suraigüe et à une voix black avec aisance certes, mais avec un succès pas toujours au rendez-vous. La voix clean souvent n’est pas vraiment juste, le hurleur rappelle de très près Warrel Dane, le grunt laisse parfois perplexe. Ainsi il en est de même pour la musique très variée mais les compositions se suivent et se ressemblent. Pire, on attend que le morceau se termine parce qu’on se lasse vite. On se trouve face à un micmac de groupes déjà existants : Dark tranquillity sur Deviator, la voix de Serj Tankian (System Of A Doawn) et sa façon de chanter sur Eternal rage, du Opeth par ci, du Annihilator par là, où encore plus flagrant du Maiden (Years of Disgrace et son clin d’œil à Virus, From the Ashes et son riff à la Fear of the dark), on dirait encore du Stereotypical Working Class avec le coté « neo » moins accentué. On a souvent le sentiment que Pictures of Pain tourne en rond en on ne sait pas où il nous embarque.

Years of disgrace juste pour faire un exemple démarre très fort : riff death, rythme élevé, voix bien placée, et on se dit « ok ça y va », ensuite s’ensuit un long break mélodieux, suivi d’un autre changement à la sauce black où une voix haut perchée s’alterne à une voix grunt, et on reprend le thème du début et là on se dit que la mélodie qui porte la chanson on l’a déjà entendue ailleurs chez quelqu’un d’autre. A une première écoute il semble que le tour de passe-passe est réussi mais, si on est plus attentif, tout ceci apparaît comme construit et sans âme, du style « ici on met le coté black, là on met le chant clean, là encore il faut rajouter le gros riff et surtout ne pas oublier le solo ».

Là où le tour est bien joué et l’album atteint son acmé ce sont les deux titres The Reckoning et Final State (et on croit que ce n’est pas un hasard si Final State est le premier titre en écoute sur le myspace du groupe): on sent le combo à l’aise, plus dynamique et les transitions passent beaucoup mieux. Finalement la recette de Picture of pain marche et fait des merveilles et on peut parler d’inspiration. Mais bon, l’album est fini et ce ne sont pas les deux démos en fin d’écoute qui vont changer la donne.

Tout est à jeter ? Pas du tout, car la formule est bonne et fait des merveilles par moments, on attend alors de pied ferme le prochain album avec la maturité que celui-ci pourra apporter pour gommer certains défauts flagrants d’aujourd’hui.


Note réelle : 6.5/10



Wanderer

0 Comments 03 janvier 2011
Whysy

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