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Quel potentiel gâché ! Voilà l’exclamation première qui m’est venue à l’esprit à l’écoute de « The Redshift ». Je suis la carrière d’ Omnium Gatherum depuis quelques années déjà et je dois avouer ne pas être insensible à leur death mélodique à la fois progressif et atmosphérique. Si « Years In Waste » le second album les avait promis à un grand avenir avec un disque, ma foi, fort bien travaillé et interprété, le 3e album « Stuck Here on Snake's Way » semblait revenir à une musique plus basique. Qu’est-ce que le groupe finnois va bien pouvoir nous proposer avec cette 4e offrande ? Pourquoi diable parle – je d’un potentiel gâché ? Que peut signifier cette note plutôt moyenne ? Mauvais album ou simple déception ?

Mais je vais commencer par le point qui fâche. Je pense tout simplement que Omnium Gatherum s’est trompé de style musical ! Dit comme ça, c’est vrai que cela peut paraître surprenant. Mais en y réfléchissant et en écoutant attentivement l’album, la vérité saute aux yeux. « The Redshift » est un album plutôt complexe qui dispose de plusieurs identités. Nous avons d’un côté un death métal mélodique incisif et de l’autre des compositions construites, aux structures progressives et aux multiples évasions atmosphériques. Et c’est là que le bât blesse. Malgré un talent certain dans leur interprétation, les chansons plus violentes et « offensives » affichent des lacunes certaines et s’avèrent ratées en de nombreux points : manque de puissance évident, clavier envahissant et exaspérant, mais surtout un chant absolument médiocre. Sans être une catastrophe ambulante, ce dernier s’avère parfois assez ridicule par sa maîtrise hésitante, ses lignes classiques et peu inspirées. Mais il faut avouer que plus on avance dans l’album, plus on s’habitue. Dommage également que la plupart des refrains soient soit affreux, ratés, ridicules, soit tout juste moyens. Je pense que la première chanson « Nail » est le pire exemple de ce que peut faire Omnium Gatherum.

Voilà une drôle de manière d’opérer que de mettre ses moins bonnes chansons en ouverture d’album ! Parallèlement à « Nail », d’autres titres déçoivent tels « A Shadowkey » ou « Chameleon Skin » tout juste correctes. Comme annoncé plus haut, plus on progresse dans l’album, plus celui-ci gagne en qualité. Non pas que le chant s’améliore, il reste relativement médiocre tout au long. Ce sont les compositions qui font preuve de qualités allant grandissantes. Il faut avouer que si les 3 premières chansons demeurent dans un registre death mélodique classique, la suite s’avère bien plus progressive et intéressante. On se rend très vite compte des qualités du combo finlandais à travers « The Return », « Shapes And Shades », « The Second Flame » ou « The Redshifter » et « Distant Light Highway ». Sans être véritablement exceptionnelles, ces dernières se montrent suffisamment construites pour éviter à l’album de sombrer, et ce malgré un chant toujours aussi peu inspiré et prévisible. Mais il faut avouer que musicalement, ces chansons sont souvent illuminées par un travail d’orfèvre au niveau des leads ainsi que de l’enrobage synthétique, certes pas très original, mais suffisamment épuré et discret pour embellir la musique, sans la surcharger.

L’autre surprise de « The Redshift » provient de sa dimension atmosphérique d’une part par son très joli instrumental « Song For December » tout en émotion et mélodie, et d’autre part par la splendide « Greeneyes ». Cette dernière est de loin l’un des meilleurs titres de l’album et est, à ce titre, assez surprenante car il ne s’agit absolument pas de death mélodique. Une chanson tout en douceur, que l’on croirait sortie d’un « Projector » par son ambiance gothique et son chant clair tout en émotion par un timbre vraiment joli.

On se retrouve au final avec un album à deux vitesses. Une première partie assez vide d’intérêt par des chansons classiques et dispensables plombées par un chant horrible. Bien heureusement la suite de l’album se révèle bien plus intéressante par son aspect, je le répète, entre progressif et atmosphérique. En bref, il ne faut pas se laisser berner par les 4 premières pistes mais penser à la suite qui ne pourra être que meilleure. En tout cas moi, quand un disque m’ennuie et m’exaspère, voire me fait rire avec ses 4 premières pistes, je n’ai qu’une envie c’est de le jeter en lui criant : « kthxbye » … Mais ce disque m’aura servi de leçon !

…TeRyX…

0 Comments 16 décembre 2008
Whysy

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