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Deux ans après la tuerie Black Metal légèrement expérimental que fut Thirteen Urban Ways 4 Groovy Bohemian Days (A tes souhaits), les helvètes de Blütmond mettent le couvert à nouveau, épaulés par leur label italien code666 Records, avec leur nouvelle livraison The Revolution is Dead! délivrée le 19 novembre 2012 après une vidéo teaser débile parue la veille et un paquet de vidéos de studio passées plutôt inaperçues. Blütmond est en marche et une chose est sûre, la révolution est morte car ils l’ont déjà faite.

Car pour cet album c’est une vraie remise en question que le groupe à opéré. Fini le “mindless” Black Metal, changement déjà commencé dans la précédente galette mais ici pleinement consommé, les racines Black se devinent et s’entendent encore mais elles se raréfient notamment sur des passages de chant extrême ou sur certains tempos blast-beaté (ça se dit ?!?) bien rapide. Du coup l’étiquette avant-garde Black Metal se justifie t’elle encore ? L’idée de l’avant-garde est d’être un synonyme d’expérimental à mon sens et c’est par le mélange des genre, des instruments et des idées qu’ils y parviennent.

Commençons par l’instrumentation, si on aime varier les plaisirs c’est parfait. On retrouve bien évidemment tout ce qu’on s’attend à retrouver dans un groupe de métal avec en surprise (et en membre permanent du groupe maintenant) un saxo. C’est dans le jazz que l’on trouve une des multiples inspirations de l’album que ce soit dans une forme classique ou dans un équivalent déstructuré très libre comme pour l’intro de Abolution Lies In Evolution où le saxo se lâche dans un passage qui sent l’improvisation. Le saxophone se marie très bien avec le style qu’à développer le groupe et contribue à la nouvelle identité du groupe.

On entendra aussi du clavier, de la gratte acoustique au gré des pistes pour apporter un coté mélancolique à certaines pistes, laissant au passage transpirer des aspirations sans doute plus mélodiques. Des influences heavy se laissent aussi régulièrement entendre. Le disque n’en devient que plus simple d’accès et conseillable aux néophytes. Cette diversité ne nuit en rien à la cohérence de l’album qui ne laisse à l’écoute de l’intégralité de l’album aucun moment déplacé. Les pistes calmes alterne à des pistes plus violentes voilant à peine leurs origines Black et le tout sans choquer l’oreille.

Pour le chant, on passe de chants clairs à des chants plus extrêmes, à deux voix par moments assuré par l’un des guitaristes et le bassiste, en passant par des passages parlés qui donne une atmosphère de contestation. D’ailleurs en parlant de contestation, une intro d’album gueulée au mégaphone, c’est quand même bien la classe pour nous mettre directement dans le bain. Après la critique que l’on pourrait faire c’est qu’au milieu de toutes cette débauche d’expérimentation instrumentale, la voix se fait un peu trop discrète, certains passages qui se veulent criés font un peu pâle figure au niveau intensité sonore face aux instruments.

Cet album c’est aussi des rencontres, en tout cas au travers du nombre plus que conséquent de guests qui passent faire un coucou sur les pistes. On retrouve Anna Murphy de Eluveitie, qui assurera un peu de chant et des choeurs, sur Attention Whore! (Lost in Bliss) par exemple. Pêle-mèle, on trouve du membre de Varg, d’Amon, de Autumnblaze, de Nucleus Torn, etc.. Du varié donc ici aussi. Après je ne connais pas la mesure de ces collaborations mais une chose est sûre, elle donne à l’album une “couleur” unique.

The Revolution Is Dead! est un fichu bon album, une heure de musique de qualité du haut de ses 12 pistes. Puissant, frais, pétri de bonnes intentions et d’idées et surtout d’une cohérence plus que bienvenu et au vu de son éclectisme il pourrait bien servir de passerelle vers des groupes plus extrêmes à certains. Bref une réussite et ne reste plus qu’à espérer qu’ils viennent jouer par chez nous.

0 Comments 30 novembre 2012
Whysy

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