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A peine trois mois après Systematic Chaos, monsieur Jordan Rudess, claviériste émérite du quintet prog américain de référence, j’ai nommé Dream Theater, vient en remettre une couche. Nouvel album solo pour le virtuose, qui choisit cette fois-ci une sorte de retour aux sources en reprenant à sa manière quelques titres prog des années 70 qui ont beaucoup compté pour lui. Retour aux sources, c’est peut-être ainsi qu’il faut comprendre le titre The Road Home, neuvième album de Sir Rudess. Nous tenons là les titres qui ont fait basculer Jordan du registre classique au prog.

Extrêmement prolixe, le musicien consacre sa vie à la musique et parvient donc à mener de front sa propre carrière qui est bien entendue intimement liée au destin de Dream Theater qui lui demande également beaucoup de temps. Cette fois-ci, Rudess choisit de s’entourer de pas mal de gens célèbres, dont bien entendu son ami Rod Morgenstein à la batterie mais également pour le chant des références comme Neal Morse, Nick D’Virgilio (Spock’s Beard), mais aussi à la guitare Bumblefoot (Guns’N Roses), Ed Wynne d’Ozric Tentacles, j’en passe et des meilleurs. On va quand même mentionner Monsieur Steven Wilson avec qui Jordan entretient pas mal d’affinités, il partage entre autre un goût pour la musique électronique.

Un album tel que celui-ci est un grand appel au néophyte du prog 70 ‘s que je suis. J’attends un « Hey écoute un peu, Genesis, Gentle Giant, Emerson Lake Palmer ou encore Yes ça te fera du bien ». Ici Jordan se garde bien de produire une redite bête et méchante de ces géants des seventies. Le claviériste enrichit le tout de sa folie naturelle. Alors quand on écoute ça bien entendu on peut être désemparé par la dose de technique, la cavalcade de notes. Mais bref, passons, écoutez moi un petit peu le groove de la basse de Sound Chaser ou des rythmiques de Just The Same avec ses claquements de doigts. Vous trouverez également Jordan entrain de faire joujou avec son continuum fingerboard pour notre plus grand plaisir.
Les soli de guitares des compositions sont enchainés avec une grande fluidité et nous font bien entendu balancer la tête ou les oreilles pour admirer la performance de chacun des musiciens.  Jordan passe encore une fois, avec facilité d’un son de clavier à un autre, laissant peu de temps à l’auditeur pour reprendre son souffle. Il réitère son goût pour les sons électroniques et ce que Mike Portnoy appelait les Porky Keyboards. C’est donc dans une ambiance relativement enjouée que tout cela se déroule.
Vraisemblablement, Rudess n’a pas dit au revoir au piano. Il avait déjà officié lors des premières parties de Blackfield en Amérique, avec uniquement un piano. Aujourd’hui il nous consacre un medley de plus de huit minutes à mi-chemin entre technique et feeling. On pourra également jeter une oreille à Piece Of The Pi qui aurai dû être intégré dans le dernier Dream Theater avec des compositions personnelles d’autres membres du groupe. On y reconnaît ce mix typiquement rudessien entre piano-saloon, et ces montées en puissances électroniques. Cela reste cependant la piste la moins intéressante de cet album, faisant simplement figure d’interlude de trois minutes.
Les grands moments restent quand même pour moi, la reprise de l’intense Dance On a Volcano de Genesis et de la troublante Tarkus. L’intervention de Steven Wilson est tout à fait justifiée, on regrette qu’il donne si peu de la voix car on a là quelques très bons passages. Déjà longue de vingt-deux minutes, cette piste a dû être raccourcie.

The Road Home s’écoute et se réécoute avec plaisir, mais ça ne reste pas non plus un monument en ce qui me concerne. Bien entendu si vous ne supportez pas les aspects techniques du prog, et les sons claviers de Rudess je vous conseille de prendre vos jambes à votre cou. Si au contraire vous appréciez la Rudess touch, je vous conseille de jeter une oreille à cet album.

PS: Vous trouverez des samples des pistes plus longues sur le site de Jordan Rudess.

Dreamer

0 Comments 08 septembre 2007
Whysy

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