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L’énigmatique sigle RPWL n’est autre qu’un groupe allemand de rock progressif. Ils sortent leur premier album en 2000, et affichent alors au monde leurs profondes affinités avec la musique de Pink Floyd. On leur a souvent reproché la présence de ce spectre sur chacun de leurs albums, mais cela ne leur a jamais empêché d’être reconnus.

Ce nouvel opus intitulé The RPWL Experience fait référence à la société de consommation et aux flots de publicités qui l’accompagnent. C’est après avoir vu une pub pour de la bière intitulée « The X Experience » que Yogi Lang, le chanteur, a eu l’idée de nommer de cette manière le nouvel album. Boire une bière devient une marque identitaire, vous reliant à une communauté. En effet, quelque chose cloche, et quelques malaises de la société transparaissent dans la manière de vendre ces produits... déficit social... alcool comme vecteur de sociabilité. Le groupe s’empare de ce phénomène et le transforme en se l’appropriant. Existe-t-il quelque chose de plus satisfaisant pour un groupe que de savoir que l’on ne fait pas simplement de la musique, mais qu’on relie également une communauté d’auditeurs qui s’identifient à notre monde? C’est « l’expérience RPWL ».  La pochette présente « une télévision (symbole des mass medias) et une marque déposée (RPWL) avec le slogan The RPWL Experience ».

Les connaisseurs du groupe, verront cet album investi de quelques nouveautés. Même si les néophytes perçoivent d’emblée les accointances Floydesques, qui sautent aux oreilles, il y a bien eu une volonté de changement, mais comme dit le proverbe « on ne se refait pas ».
Si la première piste a pu surprendre par son agressivité, peu coutumière pour RPWL, le reste affichera des rappels constants à l’œuvre de Pink Floyd. Certes comme l’affirme le chanteur il y a dans cet album, une volonté de garder les pieds sur terre.
Le néophyte verra peu cette volonté, car ce qui marque quand l’on découvre RPWL, c’est la beauté des passages atmosphériques et des guitares qui nous délivrent des mélodies toutes en sensibilité, comme aurait pu le faire un Gilmour ou encore un Rothery (trois notes suffisent et vous avez un Neverland). C’est un peu le même principe ici. A ceci vient s’ajouter la voix de Yogi Lang, criante de mimétisme avec vous savez qui.

Lorsque la guitare vient rager, d’une voix saturée, le style des Allemands pourrait se rapprocher des derniers Porcupine Tree. Comme sur la Silenced et laStranger. Mais ces rapprochements en pagaille ne doivent pas vous faire perdre de vue tout le mérite de ce quartet qui nous offre ici un album tout en sensibilité. Avec les passages atmosphériques, vous atteindrez le septième ciel. À aucun moment on ne regrette l’aventure.
La particularité de RPWL, c’est aussi de savoir allier texte et musique, ce qui rend alors l’achat de l’album fort recommandable, d’autant plus que le design assez particulier est assez réussi. On y perçoit même une sorte d’autodérision avec This Is Not A Prog Song.

Que dire sinon que l’appellation Prog Rock, ne doit pas ici vous repousser ? En effet, la musique ici reste très accessible, avec un certain côté pop. Il serait dommage de passer à côté de cet album si vous aimez Marillion ou encore Porcupine Tree, car si on n’y retrouve peut-être pas la même énergie, on se sent tout de même plongé dans un véritable rêve mélodique.
La production est menée de main de maitre par le chanteur et clavieriste, Yogi Lang, producteur très demandé en Allemagne.

RPWL nous fait vivre une véritable expérience. Pureté des mélodies, harmonie, l’auditeur se laisse porter avec plaisir. Ce nouvel album fera facilement office, pour le néophyte, de processus initiatique, de rite de passage. Jetez donc à cet album qui ne manque pas d’arguments pour séduire son monde. On regrette tout de même que toutes les pistes ne soient pas aussi excellentes que Silenced. Mais je n’hésite pas je mets 8, car même si le groupe n’est pas tout jeune, ça reste une découverte plutôt bonne pour moi.

PS : Je vous invite également à lire l’interview réalisée par Progressia.net.

0 Comments 18 juillet 2008
Whysy

Whysy

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