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La sphère Metal, depuis sa naissance, est en constante évolution. Les styles se développent, se croisent, d’autres naissent. Ainsi, on a récemment assisté à l’apparition du Metalcore, style hybridant la mélodicité et la technique du métal aux rythmiques de la scène punk-hardcore américaine des années 80 et 90. La popularité du genre aux États-Unis a malheureusement causé un certain dédain de la communauté métal, cette popularité étant synonyme de véritable explosion de groupes très souvent moyens, empiétant sur un format popularisé par les Killswitch Engage et consorts. Si Sacred Mother Tongue a peut être plus de liens avec son homologue anglais Bullet for my Valentine, il n’en est pas moins vrai qu’il ne possède pas grand-chose de plus que les autres.

La Langue Mère Sacrée, vous en conviendrez que le nom est ridicule, propose sur ce premier album, The Ruin of Man, une musique sommes toute assez simple dont la forme ne se renouvelle pas beaucoup de pièce en pièce. La guitare joue des riffs rythmés et simples en y insérant parfois des lignes mélodiques qui pourraient être convaincants si mieux développés. Les breakdown, structure rythmique classique du genre originaire du hardcore, dégagent une bonne puissance mais s’avèrent creux, sans une guitare mélodique qui leur donnerait une seconde vie. La batterie s’avère à la hauteur de ce qui lui est demandée, sans développer de changements de rythmes et autre genre d’expérimentations. La basse s’en tire plutôt bien au niveau de la technique, ne s’en tenant pas qu’à répéter les lignes de guitare rythmique. Cela dit, dommage qu’elle ne soit pas plus audible. Si pour l’instant le groupe ne nous offre pas grand-chose d’intéressant outre quelques solos bien exécutés, on doit tout de même admettre que le style de chant employé par le frontman du groupe est tout de même intéressant et original. Le chant clair est privilégié, la voix est assez profonde, le timbre intéressant. Malheureusement, c’est tout le contraire du chant mi-crié, mi-growlé assez agressant et pauvre en technique.

Cette forme musicale se déroule tout au long de l’album, sans grande variation. Les pièces gardent toujours une forme standard, les rythmes ne changent pas, la richesse de composition s’avère nulle. Pourtant, il ressort de cet exercice de stagnation quelques pièces intéressantes. Ainsi, The Suffering plaît par la plus grande mélodicité de la guitare sur les couplets et par un solo/shred plus long. Le guitariste, Andy James, possède décidément une certaine technique, constat étayé par la visite de son myspace, ou l’on se rend compte qu’il gaspille véritablement son talent au sein d’un groupe si moyen. Si vous avez une minute à gaspiller à l’écoute de Sacred Mother Tongue, je vous conseille plutôt de la consacrer à ce que le guitariste a à proposer comme travail solo.

Vous l’aurez donc compris, Sacred Mother Tongue n’est pas un nom à retenir. Dommage tout de même pour l’image d’un style musical qui, sous cette tonne de groupes ordinaires, abrite des artistes au talent incroyable ( Misery Signals, Protest the Hero) condamnés à évoluer sous une étiquette peu attirante.


0 Comments 05 décembre 2009
Whysy

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