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Avant tout, je tiens à préciser qu'il a été pour moi énormément difficile de critiquer cet album. Dans le fond, qui sommes-nous? Des jeunes d'une vingtaine d'années (voire trentaine et quarantaine) et on vient critiquer la musique d'une personne qui a un passé plus long dans la musique que nous tous réunis. Chroniquer le Avantasia m'a valu pas mal de nuits blanches(vous voyez jusqu'où va ma folie?) et de litres de café. J'ai essayé de capter la moindre seconde de cet album et de me la modeler d'une façon à me donner l'image de ce que voulait nous transmette Tobias Sammet. Alors évidemment, si tout comme moi au début, tu te focalises dans l'idée de vouloir retrouver l'esprit Avantasia tel créé par Toby il y a cinq ans, tu peux plier bagage et passer à autre chose. Mais alors qu'a voulu faire Tobbias Sammet avec ce troisième opus?  Alors on est tous d'accord sur le fait que le single Lost In Space nous avait pas mal mitigé, on se demandait à quoi il jouait à être perdu dans l'espace avec sa magnifique coupe neo accompagnée du parfait déhanché de Sasha Paeth à la guitare. Mais les extraits que nous avait fournis sir Sammet m'avaient personnellement pas mal réconforté. Et quelques jours plus tard, je me retrouve là, devant les 11 titres de The Scarecrow. Alors pour sûr, la guest-list, certes moins grande par son nombre mais plus impressionnante par les personnalités présentes que sur part I et II, est très alléchante. On n'a donc qu'une seule envie; dévorer le troisième opus d'Avantasia.  Alors on plonge, on nage, on survole, on court, mais ô combien jamais, The Scarecrow ne m'aura attrapé. On regarde avec étonnement cette nouvelle dimension donnée à l'image bien connue que l'on avait d'Avantasia. Mais pour certains, Avantasia n'est qu'un mot, mais pour d'autres, tout un monde de poésie et de fantaisies. Après un Rocket Ride qui annonçait la nouvelle vision musicale de Tobias Sammet, il était évident que l'on n’allait pas retrouver le côté symphonique et power des deux premiers albums, encore là, je m'en fous pas mal, mais alors qu'est-ce que l'album manque cruellement d'identité. On a affaire à un patchwork assez bien réussi de musiques piochées par ci et par là agrémenté d'artistes qui tentent de combler, tant bien que mal, un manque d'originalité flagrant. Les artistes manquent de cohérence et ont un rôle assez limité dans la musique de The Scarecrow. Toutefois je retirerai bien cet argument sur deux titres qui m'ont totalement bluffé, mais je vous en parlerai plus tard.  Manque d'originalité? Que ce soit sur Twisted Mind où le pauvre Roy Khan tente de faire mot pour mot ce qu'il sait faire de si bien dans Kamelot ou bien sur le slow What Kind of Love pompé à Celine Dion, Era et Enya. Ce titre est pourtant très prenant, mais on est très loin de ce que l'on peut appeler une musique originale. Serait-ce le fait qu'elle soit sur un album de métal qui la rende si originale? Je ne suis pas convaincu. Convaincu dis-je? Je ne le serais pas non plus avec Carry Me Over où Bon Jovi...pardon Tobias Sammet se contente de chanter pendant la moitié du titre "Carry me ovverrrrrr, Carry me oooovvveerrr"...quel refrain! [ironie]Que c'est magnifique[/ironie]. Je vous parlerai juste avant de deux titres qui m'ont vraiment étonné et ce sont ces deux titres qui m'ont donné la hargne d'aller voir plus loin dans cet album. Le titre éponyme The Scarecrow. Ecoutez, ce titre est un monument. On part d'une ambiance folk pour finir sur un rythme déchaîné entraîné par Jorn. Le titre qui fait revivre l'album. Jorn est sans aucun doute le sex symbole de cet album, et c'est exactement le travail que fournit Jorn que je voulais retrouver chez les autres artistes. Cet homme-là prend possession des titres sur chacune de ses interventions. Le second titre qui a fait osciller mes sourcils est le morceau où intervient Alice Cooper. The Toy Master est un titre qui a du corps, qui dégage quelque chose! Alors vous me direz : "ouais mais tfacon toi Duck, t'aimes que les titres speeds" Bah là encore une fois, pas emballé. Alors le Kiske il a beau dire qu'il aime pas le speed, qui c'est qu'on entend chanter en choeur sur Shelter FromThe Rain, le titre le plus speed de l'album, ce ne serait pas le petit Kisky? Cela dit le morceau reste quand même très bon, du power speed époque Hellfire Club comme je les aime, avec un refrain puissant et entrainant. Enfin pas de quoi sauter au plafond hein? On retrouvera une autre chanson speed trois titres plus tard avec le magnifique Jorn qui explose dans Another Angel Down. The Devil in The Belfry s'en sort pas mal non plus (et oui il y a encore Jorn), un titre très Edguy, au refrain alléchant et au solo de guitare hors norme. Je suis convaincu qu'avec un meilleur travail entre les artistes, la musique aurait eu une toute autre dimension, et c'est bien là mon regret, hormis Jorn et Alice, on a toute une guest list qui ne fait qu'emballer cet album d'une feuille d'or. De la déco quoi. Le pauvre Olivier Hartmann est sous exploité sur le titre Don't Believe in Your Love. Quel gâchis! Et pourtant, je vous jure, j'ai essayé, j'ai essayé jour et nuit, mais l'album souffre d'un manque cruel d'inspiration. Pour un soit disant génie, Tobias m’a laissé pas mal de marbre. Cela dit, je suis le premier à fredonner les titres, à les siffler, mais bon dieu, que ça manque de sincérité et de profondeur. Je ne sais plus qui de la team me parlait de "main stream" à toutes les sauces, comme s’il venait d'apprendre le mot. Encore une fois je ne suis pas contre, bien au contraire, j'aime quand les groupes prennent des risques, mais ça a beau être du mainstream, ça ne devrait pas l'empêcher d'être tout aussi original...  Avec The Scarecrow, Tobias nous montre définitivement quelle est sa nouvelle vision de la musique mais n'apporte vraiment rien de nouveau. The Scarecrow est un album qui s'écoute avec plaisir. Le titre éponyme sauve in extremis l'intérêt général de l'album. Tobias réalise peut-être son rêve en produisant cet album. Alors oui, c'est bien produit, c'est bien exécuté et je peux tout à fait admettre le fait que des personnes vont adorer cet album, mais pour moi, y'a rien de si transcendant, y'a rien de si exceptionnel ni de révolutionnaire; Tobias applique ce que l'on connait déjà à une sauce plus "métal". Un album parmi tant d'autres. Duck NB: Coup de gueule une nouvelle fois sur les affronts répétés de Nuclear Blast à nous balancer des CDs à gogo. Tobias il est sympa, quand il dit que NB ils sont gentils de sortir des EPs au prix d'un single. Mais si tu veux l'intégralité (soit des titres bah faut lâcher l'équivalent d'un album.  NB2: Quand Tobias répond à la question: "Pourquoi avez-vous voulu faire un troisième épisode?" IL MENT. Je vous raconte, c'était pendant la tournée Hellfire Club, je le vois dehors aux côtés de son photographe et de son manager. C'est alors, pris d'un élan de folie, que je me suis jeté, à genoux, et que je l'ai supplié de faire un part III à l'album. Ne voulant rien savoir, il est parti en me disant que non fallait tourner la page....une heure plus tard le photographe revient me voir et me dis "Hey tu sais que tu viens de faire changer d'avis Tobias? Il va commencer à y réfléchir..."  Voilà pour la petite histoire...et pourtant j'avais bien mentionné un part III, une suite du I et II, mais il m'a pas écouté.  NB3: Je sens que les avis contraires vont fuser dans tous les sens! N'est-ce point le beau côté de la démocratie? :D

0 Comments 06 décembre 2007
Whysy

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