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La malédiction éternelle des premiers hommes, quittant le paradis pour avoir succombé à la tentation chiraquienne de manger des pommes a inspiré de nombreuses réalisations artistiques. D’Eugène Delacroix à Alexandre Cabanel  en passant  par Masaccio, l’Histoire de l’art est parsemée de représentations de la fuite des prisons dorées ou des paradis perdus, jusqu’ au titre du dernier Symphony X. Cette récurrence n’a pas découragé une jeune formation germano-américano-britannique de reprendre ce flambeau thématique sous le nom d’Eden’s Curse. Ce groupe produit un Power Métal et il en est à son deuxième album (en deux ans, s’il vous plait) même si le groupe, et c’est notable, s’est déjà démarqué en sortant un album acoustique, expérience des plus hasardeuses pour toute musique, car dépouillée de la puissance et des effets, il ne reste plus que la mélodie.

Alors le Metal mélodique d’Eden’s Curse est de facture très classique, carré et professionnel. On sent que les musiciens ont de l’expérience et savent composer des titres power métalliques même si leur gamme de composition reste assez stéréotypée. Le programme de ce Second Coming (et notez, amis lecteurs, l'insondable originalité du titre :p) ne présente en effet rien de transcendant. Les titres ne sont pas mal faits, ni bancals, mais ils apparaissent plats, sans reliefs et impersonnels.

Sail On est ainsi une ballade caricaturale qui ne fera pas frissonner le moindre jouvenceau amouraché d’une quelconque donzelle. Les Riffs sont éculés et provoquent un sentiment instantané de déjà vu surtout que très peu de titres mettent le turbo. Le milieu d’album est ainsi aussi captivant qu’une seconde mi-temps un soir de décembre entre  Nancy et Martigues. Lost in wonderland, West Wind Blows et Signs of Your Life sont ainsi le coup de grâce pour l’auditeur de cet opus. S’appuyant sur une même structure : un petit riff à peine énervé et puis oulalala on se calme on ralentit le tempo avant le refrain avec des choeurs. Le chant est lui aussi assez fade, anonyme et finalement tellement commun qu’il s’efface et s’oublie très très vite. Sans présence et sans puissance, il évite néanmoins les fausses notes mais ce n’est pas de ce côté là qu’Eden’s Curse remontera.

Que sauver de ce naufrage ? Comment expliquer cette moyenne généreuse ? Le duo avec Pamela Moore sur Angels and Demons? Moui… La présence de Doogie White (Malmsteen) et de Tony Harnell (TNT) ?? Moui, c’est écrit en gros sur l’autocollant promotionnel… Non s’il fallait retenir une chose de ce laborieux The Second coming ce serait le claviériste, Ferdy Doernberg !! A lui tout seul il sauve l’album de la catastrophe, notamment pour sa magnifique intervention sur Man against the world. Ce claviériste est très loin d’être un inconnu puisqu’il a déjà officié dans des groupes comme Dezperadoz, Rough Silk, Roland Grapow et Axel Rudi Pell) et c’est vrai que sa prestation est dans l’ensemble convaincante (surtout cette orchestration introductive et ce solo sur Angel and Demons).
Enfin heureusement, à quelques moments, les membres se lâchent et on obtient des titres sympathiques qui sans être des hits à dépalmer les académiciens, constituent des petites accélérations bienvenues (Masqueral Ball,Raven’s Revenge) . Et y’a pas à dire, quand le gratteux sort de sa torpeur, ça va tout de suite mieux.

Eden’s Curse sort un album assez dispensable et d’une confondante platitude. L’ennui procuré par ce cd pourtant promu et présenté comme une sensation mélodique m’a littéralement anesthésié les tympans. Gageons que le groupe fera mieux la prochaine fois.

0 Comments 05 décembre 2008
Whysy

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