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Avrigus, ou la fabuleuse aventure d’un groupe australien qui, sans jamais être réellement sorti de l’ombre, et en seulement un album, a réussi à s’imposer parmi les maîtres du doom mélodique et à faire frissonner des centaines de métalleux à travers le monde. En un EP et un album, le duo aura profondément marqué les esprits, créé un son et un style des plus uniques. Son anonymat et les relents de mystère qui l’entourent contribuent à confier à Avrigus un statut culte chez les fans de doom. Drapé d’une aura surprenante, chargé de mystère, aux relents mystiques, cet album, aussi grandiose qu’original, ne peut en effet qu’imposer le respect et la fascination.


Oui, c’est d’abord intrigué puis rapidement fasciné que l’on jette un premier regard sur cette superbe pochette d’album, parfait reflet de l’inestimable trésor qu’elle renferme. Lourdes, grinçantes, immenses, suscitant à la fois malaise et émotion, éternelles gardiennes de bois sculptées, attendant patiemment que quelqu’un ose les franchir…allez-y, détendez-vous, fermez les yeux, et poussez lentement ces portes…Sentez les battants rouillés céder sous votre pression, et pénétrez enfin… dans ce royaume secret. Vous voici projeté à l’intérieur d’un décor mélancolique et irréel, dans un sanctuaire sobre et magnifique. N’ayez aucune crainte ! Votre guide est une douce et belle jeune femme, Judy Chiara, prêtresse de ces lieux. Sereine, la voilà déjà qui, les yeux baissés et affichant un sourire énigmatique, s’avance lentement vers vous… L’introduction, sublime avec sa lente montée en puissance, et ses claviers très « Nightwish » dans l’esprit nous immerge complètement dans l’ambiance de l’opus. La résonance du son et les légers bruitages utilisés ne font que renforcer ce merveilleux sentiment qu’est celui de pénétrer dans un autre univers.

Bon, c’est bien joli tout ça, mais si nous abordions à présent tout cela plus concrètement, hum ? Comment définir précisément la musique du combo australien ? Personnellement, j’ai envie de parler d’un regard féminin porté sur le Doom Metal. C’est vrai, peu nombreuses sont les damoiselles à s’être lancées dans cette aventure, tandis qu’ici, Judy Chiara n’est pas seulement la chanteuse du combo, mais également initiatrice du projet et compositrice de ces superbes et enchanteresses mélopées, que l’on croirait parfois venues d’ailleurs…

Ce qui rend cet album si unique et séduisant, c’est justement son style, très original, se situant à la croisée des genres. En fait, il possède une ambiance mystique, presque religieuse des plus obscures et des plus prenantes, mais relevant parfois davantage de l’ambiant ou de la musique gothique que du Metal. Ecoutez la sobriété et la pureté des guitares et des claviers, les quelques arrangements symphoniques, laissez-vous bercer par le chant, paré de ses résonances qui le font à chaque instant paraître lointain et proche, aérien et dépouillé à la fois…

Et ainsi, cet album contient plusieurs morceaux absolument fantastiques, avec des riffs et des mélodies vocales absolument irrésistibles !! « Solitude*Salvation » reprend la mélodie de l’introduction, avec des guitares bien lourdes et un aspect éthéré qui instaure d’entrée de jeu un climat rêveur, une ambiance flottante. « Dark Angels Ascension » maintient l’album à haut niveau, car le rythme est un poil plus rapide, et les chœurs masculins et les lourdes rythmiques s’avèrent vraiment parfaits. Après, impossible de tout citer ! Les mélodies de claviers de « The Grail », la montée heavy de « ‘Til death do us unite », le refrain de « Flesh », autant de joyaux impérissables, divins…

Reparlons de la prêtresse Judy. Le mixage de sa voix est vraiment excellent. Sublime et évanescente créature nous invitant à pénétrer les portes de son jardin, irréelle et pourtant si présente à la fois… Elle officie dans un timbre assez grave peu commun, dans un registre que l’on a guère l’habitude d’entendre dans le Metal. Seul bémol, sa voix est parfois limite dans la justesse (c’est même assez faux par moment !). Il est évident que l’on n’a pas à faire ici à une grande chanteuse… Même si au final, l’album aurait pu se voir bien moins bon à cause de ce « défaut », force est de reconnaître que son timbre colle parfaitement aux ambiances retranscrites. Vraiment, le chant n’est pas un problème, même si très honnêtement, quelques incursions dans un registre plus extrême n’auraient pas été de refus !! Simon, le multi instrumentiste caché derrière la belle, vient lui aussi nous charmer de son timbre doux et grave sur la très sombre « Qliphoth ».


Malheureusement, malgré toutes ses indéniables qualités et son charme pénétrant, l’album n’atteindra pas la note maximale, car les transitions entre tous ces moments de bonheur sont jolies mais parfois longuettes, voire tout simplement inutiles (« Desolate », « Shades of my Heart »). Ecoutés distraitement, ces morceaux sans relief passent très bien, mais lorsque l’on tend l’oreille, on s’aperçoit que cela sonne relativement creux. Certains diront bien sûr que cela colle avec l’ambiance… C’est vrai, mais je pense qu’Avrigus aurait pu les raccourcir, ou les remplacer par des morceaux plus Metal que cela n’aurait pas posé problème. Enfin bref, là, je chipote…


Pour finir, sachez à présent que, n’ayant jamais touché un centime avec les ventes de son album, les membres du groupe, pour contrer leur label, ont mis leur album entier en téléchargement sur leur site officiel, et préparent activement leur come back, espéré pour la fin de l’année, mais apparemment sans Judy au chant. Son comparse étant également compositeur, on ne s’inquiète pas trop, mais… 7 ans après, l’alchimie magique trouvée sur "The Secret Kingdom" sera-t-elle restée intacte ? Seul l’avenir nous le dira….A suivre donc !!
Mais avec tout ça, vous n’avez plus aucune excuse pour ignorer ce groupe, qui j’en suis sûr est capable de convaincre un grand nombre d’entre vous, très accessible quel que soit votre style préféré !!! Incontournable.


Gounouman

0 Comments 26 mars 2007
Whysy

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