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Pays scandinaves, douces références du métal. À la fois berceau de multiples exemples de la scène métallique et génie novateur dans les déclinaisons musicales. Plus ou moins à l'origine du mouvement Black métal (car n'oublions pas le Royaume-Uni qui a participé à cette évolution), il ne suffira pas plus d'une seconde pour faire l'association avec Dimmu Borgir, Immortal, Satyricon ou encore Emperor... !! Qui a dit Craddle Of Filth pour l'exemple Scandinave !?! La liste est longue, toujours est-il que ce style plutôt critiqué pour des raisons idéologiques et/ou à cause des actions discutables menées par certains groupes, ce mouvement cristallise l'antipathie, les clichés du métal et est parodié à un tel point que ça en devient comique. On pourrait penser que ce mouvement est pointé du doigt et s'essouffle à force de tourner en rond en abordant toujours les mêmes thèmes. Transcending Bizarre ? groupe grec né en Macédoine, essaie de pousser les horizons et ajoute des éléments sur la base musicale afin de l'enrichir et de permettre à ce style de sortir des préjugés. The Serpent's Manifolds, deuxième album de la formation, tente donc de redorer le blason du black métal et se lance dans un style plus intemporel ou disons plus avant gardiste.

Le style des Grecs est très largement inspiré par le black symphonique classique. On retrouve des guitares rapides, des blasts beats très agressifs, une ambiance très lugubre et malsaine. L'approfondissement de cette sensation est réalisé par des claviers, des violons, des filtres électroniques et des voix incorporées par moment sur les débuts de titres. Les timbres épais des guitares donnent une sensation d'étouffement et les harmonies réalisent un parcours remarquable. Le set de batterie est complet, on entend parfaitement la double pédale cadençant l'entière production. On ne peut pas reprocher grand-chose aux musiciens, car la technique est très largement démontrée, la maitrise musicale est tenue par une main de fer de la part des Grecs. Côté chant, Kolzak vocifère ses paroles, exprimant toute sa rage sur des cris, le pack black sympho est au complet rien ne manque à l'appel.

Où se trouve donc l'originalité si jusqu'à présent on fait un étalage classique du black métal? Et bien les arrangements montrent une certaine souplesse : on a par exemple des morceaux truffés d'effets de nappes électroniques, des guitares se relayant au second plan et suivant des violons. On a par ailleurs des passages tirant sur un terrain atmosphérique (« The Serpent's Manifolds »). Cependant ça sera tout pour les nouveautés, car la famine guette du côté des lignes mélodiques. La platitude instrumentale handicape le groupe essayant tant bien que mal de se booster sur une rythmique soutenue. Les surenchères d'effets instaurent une espèce de brouhaha dégénérant et noyant le chant dans une masse rythmique et mélodiquement anorexique. On avait reproché à In Sorte Diaboli d'être homogène et peu digeste, empêchant d'exprimer la créativité des musiciens. Il en va de même avec The Serpent's Manifolds : le bloc souffre de relief, les quelques pauvres intros sont achevées par un encombrement de l'espace sonore.

Finalement, la musique de Transcending Bizarre ? est si peu jouissive qu'on se demande ce qui coupe tout envoutement. Alors en écoutant scrupuleusement The Serpent's Manifolds on trouve deux raisons principales à ce manquement : la production en elle-même et la conception musicale.
En effet, la production de l'album m'a paru beaucoup trop brouillon, le son trop moyen ne met pas en évidence, comme je l'ai dit plus haut, les guitares et les batteries trop présentes qui couvrent le chant. Ça produit en fait l'effet d'un pétard mouillé rien de plus.
Au niveau de la conception, personnellement je ne dirais pas qu'elle soit mauvaise, mais pas révolutionnaire c'est plutôt raté pour un groupe avant gardiste quand on y pense. Les riffs inégaux se montrent aussi bien recherchés que téléphonés, l'ensemble musical convenu et n'apporte rien sur le plan novateur. Que recherche-t-on lorsque l'on écoute de la musique ? Moi je veux trouver des refrains imparables, des riffs hypnotisants ou des mélodies qui font hocher la tête que diable. Avec cette galette, je n'ai pas trouvé mon compte, le disque défile et puis voilà on a rien retenu de concret. Il est vrai que de temps en temps il faut persévérer, mais j'ai réellement passé du temps sur la compil, la fouillant désespérément et aspirant à trouver des subtilités, mais la recherche reste toujours infructueuse.

L'album est assez brut de décoffrage même si par moment on goûte à des titres plus savoureux sortant du lot comme « Cell ». Néanmoins le reste est trop convenu pour épater la galerie. Alors que le constat reste sur la déception on s'aperçoit malgré tout que la fin de l'album comporte de véritables morceaux dignes d'ingéniosité comme « The Music Of The Spheres » cassant le rythme linéaire, hélas sur le tard ou encore « Infinite » bouclant l'album d'une manière prodigieuse et puis ... c'est la fin. En définitive la déception est d'autant plus grande lorsqu'on a l'impression que le groupe est capable de créer de beaux morceaux mais a priori il ne s'est pas appliqué sur tout l'album.

Pour ma part, j'ai trouvé The Serpent's manifolds très inégal, peu inspiré et peu accrocheur, il n'y a pas de quoi fouetter un chat et le groupe se réveille sur le tard mais le mal est fait. Le black métal ne sera pas sauvé par la formation grecque cette fois-ci. Certains trouveront le nouveau Transcending Bizarre ? extraordinaire, moi je me suis ennuyé et la prestation des instrumentistes ne justifie pas pour moi l'achat de l'album. J'ai retenu que quatre titres sur dix pour appuyer ma chronique ce qui donnera la note. Si vous le loupez ce ne sera pas une grande perte selon moi.

- ĦÐ -

0 Comments 11 septembre 2008
Whysy

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