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Quand on m’a proposé de chroniquer l’album d’End Of Green, j’ai dit oui, sans plus de conviction que ça. Il s’agit d’un groupe de Gothic Metal allemand. Le groupe en est déjà à son sixième album, et il restait pour moi qu’un nom inconnu. Je ne pouvais donc pas m’attendre à découvrir un album de la qualité de The Sick’s Sense.

La scène gothique est parfois aussi déprimante que la musique qu’elle distille. Le génial et l’infâme s’y côtoient sans distinction. On peut avoir un Katatonia ou un The Old Dead Tree et trouver un peu plus loin des groupes comme Lacrimas Profundere ou encore Him et je ne parle même pas des groupes à chanteuses dont je peine souvent à trouver la fibre gothique.
Ce quintet allemand emmené par le chanteur et guitariste Michelle Darkness, a sorti son premier album en 1996 chez Nuclear Blast puis les autres ont suivi chez Silverdust Records.

Le groupe nous offre un mélange de gothrock, de métal et de musique alternative. C’est peut-être ce mélange qui permet à End of Green de se démarquer. Car quand End Of Green envisage de chanter la mélancolie, c’est de manière très efficace, catchy et touchante. La performance du chanteur est tout à fait remarquable sans toutefois être exceptionnelle. Il parvient à imprégner chacun des morceaux de petites saveurs telles que la rage qui vous explose en pleine face à chacun des cris du chanteur, la sensualité et la mélancolie lorsqu’il exploite son chant le plus grave qui reste souvent le seul atout des chanteurs gothiques. La conviction mise dans ces paroles apporte une force irrésistible aux compositions d’End Of Green.

Mais loin de se résumer à une voix, End Of Green jouit de titres composés avec talent. Les compositions piochent des éléments dans le meilleur de la scène gothique, et il en résulte une synthèse assez personnelle. On aura peine à faire des rapprochements avec des références précises.
Quoi qu'il en soit, l’auditeur ne sera pas déçu par les compositions, qui sont riches de riffs et de mélodies accrocheuses, quelques breaks efficaces. Autrement dit, on ne se lasse à aucun moment, et la musique ne parait jamais accessoire.

L’ouverture est très heavy, catchy à souhait avec Dead City Lights et son refrain imparable. Ce morceau, au même titre que son successeur Killhoney pourrait facilement être diffusé sur les radios. On se laisse facilement emporter par le refrain, mais la musique se garde de tomber dans trop de facilité jouant de quelques breaks, comme celui qui conclut magnifiquement Killhoney, nous réservant un pur moment de mélancolie mêlé de hargne. On aimerait presque y trouver un chœur aigu comme dans du Alcest.
On se laissera surprendre par Hurter avec sa rythmique et sa mélodie que l’on n’aurait pas attendue dans ce style là. Mais tout s’accorde plutôt bien, pour finalement former un mid-tempos de bonne qualité, avec sa touche de sensualité et de groove.

Certains morceaux sont taillés pour la scène, les deux premiers bien sûr, mais aussi surtout Die Lover Die et ses énergiques woho accompagnés d’un très bon riff, ce qui contraste avec des couplets en clair et plutôt posés.
Let Sleeping Gods Die et ses influences doom vous feront peut-être penser à The Old Dead Tree, et peut-être plus précisément à Bathroom Monologue lorsque l’arpège clair résonnera dans vos oreilles. Les notes tremblantes de My Crying Veins rappelleront un style plus proche des ambiances qu’affectionnent Opeth ou Katatonia. Il s’agit d’ailleurs de la chanson la plus longue de l’album, une ballade au refrain énergique avec une phrase qui reste en tête comme un cri pathétique « Send Me A Little Smile.

On retournera dans un registre plus gras, plus métal avec Pain Hates Me et l’excellente The Sickness Crown qui jouit de petits jeux vocaux chuchotés me rappelant vaguement la puissante Psychosphere de Deadsoul Tribe. On tient sans doute là, la meilleure chanson de l’album.
Ghostdance ne manquera pas non plus de charme, avec un très bon refrain et une montée en puissance efficace sur la fin. La messe est dite pour la concurrence, même sur les courts formats de trois minutes End Of Green parvient à donner quelque chose de consistant, reléguant Lacrimas Profundere et leur dernier album, à une position d’outsider moyen, faisant une musique fade et commerciale.
Ce n’est pas Sunday Morning ou Bury Me Down (The End), concluant cet album, qui pourront nous faire changer d’avis. End Of Green a beaucoup à donner à une scène sclérosée.

End Of Green est, par conséquent, un groupe à découvrir pour tout fan de musique mélancolique, et surtout d'un Gothic Metal qui ne se refuse pas à flirter avec la pop. La conviction mise dans chacune de ces chansons, et la qualité des compositions font de cet album une véritable bouffée d’air frais dans cette scène pas toujours à la hauteur des espérances des fans. Même si certains morceaux sont meilleurs que les autres, plus travaillés, une chose est sûre ; à chaque fois les compositions sont entrainantes et s’écoutent avec plaisir sans avoir l’impression de réécouter le même morceau. À écouter donc !!

Dreamer

0 Comments 30 septembre 2008
Whysy

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