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Phoenix, Arizona. La ville la plus ensoleillée des Etats-Unis est le berceau du groupe dont je vais vous parler aujourd’hui. Opiate For The Masses, en voilà un nom étrange et provocateur. Ça tombe plutôt bien remarquez, la musique distillée par le quartet d’outre Atlantique est elle aussi à la fois étrange, originale serait un terme plus approprié, et un brin provocatrice. Tout comme le look déjanté arboré par les musiciens sur les photos disponibles sur leur site officiel. Revendiquant des influences aussi diverses que l’émo, l’industriel ou le rock, The Spore promet d’entrée d’être un sacré mélange des genres.

Pour le côté industriel, mis à part le fameux look dont je parlais précédemment, on repassera. The Spore navigue en effet entre plusieurs styles : avec un cœur musical tourné vers un rock / métal émo, on retrouve des influences heavy, du thrash sur certains refrains, des côtés plus pop rock, le tout saupoudré d’un enrobage électronique très marqué. Et malgré cet improbable melting pot, on peut dire que ça déménage.

Groupe américain oblige, la production est directe et professionnelle. Ça sonne très US dans l’esprit, mais ne faisons pas la fine bouche devant un mixage réussi et qui met bien en valeur à la fois la musique et les lignes vocales. Et justement, parlons un peu du chanteur, Ron Underwood. Il justifie à lui seul que vous jetiez une oreille un jour ou l’autre à The Spore. Le bougre nous gratifie d’une performance vocale hors du commun : son timbre, puissant, rageur, sensible, donne un éventail très large à l’album. Les influences sont pléthore sur cet album : on reconnaît le timbre hargneux et éraillé de Jonathan Davies (Korn) sur Introduction, le timbre chaotique et funambule de Serj Tankian (System Of A Down) sur l’excellente Step Up et plus généralement l’influence prégnante de Dez Fafara (Coal Chamber) sur l’ensemble de la galette.

Malgré ces influences, le métal de Opiate For The Masses ne lorgne pas vers le néo. Pour le prouver, Nothing Left avec ses faux airs de Muse nous montre que le groupe cherche avant tout à mélanger les genres en y ajoutant une touche personnelle. Et globalement, la sauce prend bien sur les 14 titres qui jalonnent The Spore. Même si les premières écoutes se révèlent un peu poussives, on se laisse peu à peu convaincre par la musique franche et bien léchée des américains. En incorporant des éléments électroniques (claviers, piano ou même blast beat sur Heaven ou sur End dont le début ressemble à s’y méprendre à de la hard tech !!), Opiate For The Masses dilue bien les grosses guitares et la rythmique lourde batterie / basse. C’est rapide, technique, cohérent, et même sans grandes envolées musicales, le groupe réussit une jolie performance.

Seul petit point noir de l’album, ça manque un peu de fond musical, et c’est notamment dû au format très court de tous les morceaux (environ 3 minutes). Les américains ne se lancent pas dans des choses très compliquées, en privilégiant l’accessibilité et l’efficacité de leur musique. Mais malgré cela, le groupe ne tombe pas dans la facilité en ne nous proposant pas une usine à tubes en guise d’album. The Spore dégage une grosse énergie à travers des structures musicales simples dans l’ensemble mais avec une dimension technique indéniable. Opiate For The Masses impressionne par son sens de la musicalité, la richesse des arrangements et son talent de provocation. Mais si vous ne deviez retenir qu’un nom, ça serait Ron Underwood. Le chanteur porte à lui seul le combo américain, et sa prestation exceptionnelle (le mot n’est pas trop fort croyez moi) derrière le micro devrait lui amener une reconnaissance internationale plus que méritée.

0 Comments 26 février 2007
Whysy

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