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Il était une fois le genre de « melodic death metal » où « Göteborg metal » qui était novateur et représenté par trois groupes de la scène suédoise en particulier de la ville de Göteborg. Cette triade était constituée par At The Gates, Dark Tranquillity et In Flames et s’est taillée la part du lion pendant les années ’90. La nouveauté était l’union du coté extrême du death metal couplé à une bonne dose de mélodie en ce qu’il concerne les riffs. Personnellement j’ai arrêté d’écouter In Flames depuis leur virage groove, donc depuis 2000. J’ai arrêté aussi At The Gates puisque le groupe a splitté depuis Slaughter Of The Soul en 1995 (même s’il vient de se reformer). Du coup je continue d’écouter Dark Tranquillity qui reste une valeur sûre même si ses deux derniers albums ne m’ont pas vraiment emballé.

Cette introduction pour dire que Meadows End avec son nouvel album The Sufferwell peut prétendre à deux titres : d’abord The Sufferwell peut être considéré un des tops album de 2014 et ensuite Meadows End peut s’afficher comme un digne héritier et porte drapeau du « melodic death metal suedois ».
Le groupe se forme en 1998 et alterne des démos à des périodes de stand-by. En 2009 la moitié du line up change et il faut attendre 2010 pour que Meadows End trouve son rythme et une certaine solidité avec la sortie de son premier album Ode To Quietus. A partir de 2012 le groupe se penche sur son nouvel album The Sufferwell qui sortira le 13 juin prochain.

D’abord le cd de Meadows Ens se présente sous forme de digipack agréé par un superbe artwork de Fredrik Burholm. Une fois dans le lecteur on est surpris par une production vraiment à la hauteur et superbe. Il s’agit d’une autoproduction qui défie tout produit sorti par un gros label. La musique de Meadows End est assez originale : certes le groupe évolue dans un registre de death metal melodique dont on a cité les groupes phares mais les suédois vont encore plus loin sous plusieurs points. Premièrement le rôle du clavier de Robin Mattsson est l’un des moteurs du groupe. Le son et les arrangements donnent du relief et de la profondeur à chaque morceau. On n’est pas dans un coté démonstratif mais plutôt de soutient et d’appui à la musique pour aller chercher encore plus de force et une ambiance sombre. Reap est une titre exceptionnel où le clavier et les orchestrations ont un coté martial qui donne l’idée de l’avancer inéluctable de la Mort elle-même qui triomphera. Reap est en effet The Reaper, la faucheuse, une sorte de danse macabre ou de Totentaz réarrangée en metal extrême. Le chant de Johan "The Brute" Brandberg est très bon et parfois va chercher dans les grunts des tons très bas. Sa voix est un mélange de celle de Mikael Stanne (Dark Tranquillity) et celle de Nick Holmes (Paradise Lost). Et on peut trouver des similitudes entre certaines ambiances des albums de Paradise Lost (Icon et Shades Of God) et The Sufferwell.

Un autre titre très intéressant est Masses Flee : il s’ouvre en mid tempo avec une bonne lourdeur et un coté épique bien appuyé par le clavier, avant d’exploser dans un riff en pur style Göteborg Metal. La force et la furie de ce titre peuvent rappeler Scythe, Rage and Roses de Dark Tranquillity. On disait que Meadows End va plus loin dans le melodic death metal. On a dit par rapport à l’utilisation du clavier. Ensuite pour les soli. Rikard Öqvist et Jan Dahlberg son des « axemen » très doués qui d’un coté bâtissent des riffs ultra carrés et intéressants et de l’autre proposent des riffs extrêmement construits, inspirés, qui donnent une âme à chaque titre. On est loin d’un shred pure et dur où la technique et la vitesse sont au premier plan. Ici le maitre mot est : finesse.

A tout ceci il faut rajouter la basse de Mats Helli et la batterie de Daniel Tiger. Si la basse de Mats est toujours présente et apporte elle aussi du relief à chaque titre, de même le travail de Daniel est inspiré puisque il arrive à doser la double pédale et à la proposer là où il faut, toujours pour dynamiser les morceaux et donner encore plus d’impact.

Un autre élément très intéressant est le titre Under a Canopy of Stars. Ce titre placé en sixième place se trouve au centre de l’album qui comporte 11 titres. Under a Canopy of Stars est chanté par la voix féminine et claire de Manni Berglund (qui avait déjà chanté le titre My Demon en version acoustique sorti sur l’EP Devilspeed Loathekill) et joué à la guitare sèche. Ce titre atmosphérique et intimiste est un appel d’air avant une deuxième partie d’album qui reste aussi rapide et carrée que la première. Il faut citer aussi la conclusive Insurrection qui alterne des moment plus extrêmes à des moments plus calmes soulignés par la musique et le chant qui est tantôt clair (surtout en toile de fond) tantôt grunt.

Pour conclure on peut dire que Meadows End avec The Sufferwell signe un album sans faute. Bien produit, bien exécuté, au songwriting convainquant, le groupe évolue dans un registre de death metal mélodique est arrive à proposer quelque chose de nouveau et de très accrocheur.
On a véritablement l’un des meilleurs albums de 2014.

preorder :  http://merchandise.meadowsend.org/product/the-sufferwell-cd-digipak-preorder


wanderer

















NOTA : Je sais bien que parfois j'ai mis de 10/10 et ceci a généré des controverses.  Il est bien plus facile de juger un album qui a fait ses preuves et qui au fil de l'histoire est considéré un classique. Par exemple un Rust In Peace de Megadeth vaut 10/10 à juste titre. Plus difficile de noter un album à sa sortie, puisque le recul manque. Mais en même temps si on décide de mettre de 10/10 seulement à des classiques où est l'intérêt  d'avoir toujours à disposition une palette qui va de 0 à 10 ?
Si un album est très bien visuellement (layout, digipack) et à l'écoute (production, son, interprétation) par rapport aux émotions qu'il véhicule et aussi au songwriting, personnellement si je pense qu'il vaut 10, je lui met 10. Et ce n'est pas une exaltation du moment. Au contraire quand je m'enflamme, j'arrête les écoutes pendant un moment pour laisser décanter et voir si mon sentiment, mon avis, est toujours le même ou pas.
Je pense souvent à mon professeur de philosophie qui disait toujours : "Quand je note, j'ai une palette qui va de 1 à 8 sur 10. Le 9 je le réserve à Kant et le 10 à Dieu".
Inutile de dire que la note maximale que l'on pouvait espérer était 8.

Je ne suis pas professeur mais assez honnête et intègre (mais faillible aussi) pour tout me permettre.

0 Comments 16 mai 2014
Whysy

Whysy

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