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« Twilight », l’un des mots les plus utilisés dans les textes des chansons de speed mélodique, est désormais le nom d’un groupe formé par cinq argentins âgés de 20 à 25 ans. S’ils ne sont certainement pas les premiers à avoir eu l’idée, ils sont les premiers à avoir, tout contents d’eux, choisi ce patronyme évocateur mais à l’originalité inexistante. C’est même curieux qu’affublés d’un nom si peu original, ils n’aient pas songé à mettre un dragon sur la pochette ! Mais gardons à l’esprit que le principal reste le contenu. Sur la forme pas de surprise, The Time Has Come renferme 52 minutes de power speed mélodique gentillet avec tout plein de claviers.

Premier constat, le choix du nom n’est pas la seule erreur de jeunesse du groupe. Twilight manque de maturité et des défauts sont décelables dès les premiers titres. Le chanteur s’avère mou du genou, ses prestations faiblardes sont la principale cause du manque de caractère flagrant qui accable welcome to my world (malgré une intro sympa), lost in time et my beloved, les premiers morceaux de cet album. On ressent aussi un manque de volume sur les chœurs, les « ho ho ho ho », « woh ouh woh », « dou dou dou dou », « na na na na » et « yeah eah eah » (chaque titre a sa variante, c’est plutôt marrant) sont dénués de puissance, dignes d'une démo. À l’issue de la ballade the rower, je n’espérais alors rien de plus de cet album. Jusqu’alors, aucune mélodie inoubliable, tout juste quelques solos guitares frétillants, mais trop rapidement gâchés par un manque de punch général.

La messe semblait dite, et là, comme par miracle, Twilight sort de sa torpeur et offre une fin d’album époustouflante. À partir du sixième titre, le groupe démontre plus d’allant au niveau de l’utilisation des instruments pour une qualité musicale bien meilleure. Le chanteur a désormais la hargne, les refrains sont plus classieux, les claviers mieux intégrés, les « woh ouh woh » et consorts apparaissent du coup plus crédibles. Les riffs sont plus incisifs, les enchainements moins téléphonés, et les modulations de voix mémorables. Même s’il est limité techniquement, je préfère quand ce chanteur s’enflamme quitte à déraper dans les aigües. Twilight joue vite et ça explose dans tous les sens, d’agréables lignes vocales succèdent à des parties de claviers énormes, comme un solo hallucinogène sur lord of the twilight. Les dédoublements de voix sur les refrains font moins amateur, et Twilight se prend à rivaliser avec les plus grands : no tears no fear n’aurait pas dépareillé sur un album d’Edguy, et deadhearts serait digne de figurer sur un disque de Leverage. Pour continuer sur les comparaisons, Twilight rappelle pas mal d’autres de ses confrères : Shadow Of Steel, Conquest,  Celesty, ou encore les premiers Labÿrinth (pour les claviers) ou les premiers Dragonland.

Voici donc un album à deux visages, une première partie poussive, une seconde où Twilight fait preuve d’un enthousiasme communicatif efficace et bien foutu. The Time Has Come termine donc sur des bons titres prometteurs pour la suite. Twilight accroche ainsi in extrémis une note d’encouragement de 7/10.
[right]Chris[/right]

0 Comments 15 juin 2008
Whysy

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