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Voilà en tout cas une jolie pochette qui se démarque du tout-venant. Quoi de plus intrigant qu’une petite fille en robe à pois rouges sur fond de décor très hitchcockien ?
Et quand la petite fille, un brin apeurée, semble nous faire signe de garder le silence tandis qu’une ombre inquiétante se profile dans l’encadrement de la fenêtre, et bien nous, pas chochottes  pour un sou, on va quand même se la poser sur notre lecteur cd,  cette rondelle.
Et pas lésiner, question volume !
Les fans de la Citrouille ainsi que ceux de MASTERPLAN connaissent forcément Uli KUSCH. Le voilà maintenant à l’origine de ce nouveau projet, qui nous gratifie non pas d’un nouveau chanteur, mais d’une nouvelle chanteuse.
Encore une, vont grogner certains. Mais bon, si l’on compare le nombre des chanteurs métal à celui des chanteuses métal, les filles accusent bien plus qu’un grave déficit. Donc, moi, je ne me plains pas.
Pas soprano du tout, Magali a donc peu de chances d’être recrutée par NIGHTWISH. Elle a plutôt la PESH d’une Doro. Et la musique sera  à l’avenant. Point de chœurs théâtraux et d’ambiances opéra-lyriques. Bienvenue dans le monde d’un métal énergique combinant mélodie et trouvailles originales qui titillent agréablement nos oreilles.
N’attendez pas non plus un MASTERPLAN bis, version féminine. Et cela même si l’on retrouve Axel MACKENROTT aux claviers. BEAUTIFUL SIN nous assène un métal hybride, fruit de la fornication d’un heavy classique et de sonorités plus modernes.
Avec une ambiance très particulière due, d’une part, aux guitares du maître Jorn Viggo LOFSTAD, que les admirateurs de son travail au sein de PAGAN’S MIND ( Qui n’a pas encore jeté une oreille sur le sublimissime Celestial Entrance ??) apprécieront ici, et, d’autre part, l’utilisation toujours bienvenue de voix masculines qui offrent un contrepoint toujours excitant à la voix de Magali.
Ce THE UNEXPECTED commence par LOST, un riff minimaliste et acéré comme une lame de rasoir, et c’est déjà Magali et son organe de rêve qui nous agrippent pour ne plus nous lâcher. Refrain efficace – et ce sera la marque de fabrique de BEAUTIFUL SIN- souligné par des voix masculines qui flirtent ( attention, elles flirtent seulement !) avec l’extrême ( c’est dans l’air du temps). Les claviers d’Alex  ainsi qu’une production qui donne de l’ampleur à chaque instrument font que l’on n’a tout de même pas affaire à un métal brut de décoffrage. On est loin ici d’un son « garage », et la balance entre voix et instruments est tout simplement parfaite.
Sans entrer dans un descriptif morceau par morceau, je soulignerai quelques titres, à commencer par le plus original : THE PARK OF IGNITION, qui pourrait passer pour une BO parfaite pour un rejeton de la japanim moderne, avec la phrase the park of ignition reprise par une voix robotique et appuyée par un chœur masculin, qui vous fera boucler votre ceinturon jaune vif antigravitationnel et brandir bien haut votre pulsateur bipolaire à particules écarlates, tandis que vos grands yeux en forme de soucoupes fixent, déterminés, un horizon hostile.
GIVE UP ONCE FOR ALL, irrésistible, où Magali nous montre toute l’étendue de son talent, et où un gimmick – de voix féminine cette fois- ponctue ses parties vocales
BRACE FOR IMPACT est un instru, et bien que je sois réticent à cet exercice lorsque l’on dispose d’un – ou d’une- vocaliste de talent, là, je dois admettre que la bande à Uli fait fort. Avec son allure de space opéra, ce titre serait parfait pour illustrer la déroute des croiseurs interstellaires de classe Dogstar de l’armée impériale Sarosienne, anéantis par de simples chasseurs Myriad des forces rebelles, et cela, aux portes mêmes de la planète-capitale Saros !!
PECHVOGEL, où Magali finit de nous convaincre qu’elle est décidément une vocaliste hors pair. Puisque sur ce morceau où le chant est en partie « rappé », elle réussit à combiner chant lyrique et chant «  à la manière de » la hurleuse d’ARCH ENEMY . Ajoutez à cela un nouveau solo indispensable du père Alex, et voilà encore une perle métallique chauffée à blanc qui vous crame agréablement les tympans.
Bon, voilà un album que les fans absolus de speed à l’italienne risquent d’avoir du mal à appréhender, et cela même si le refrain de TAKE ME HOME  peut – à la limite- leur sembler familier.
Mais c’est un album qui me fait du bien, à moi. Parce que dans le désert actuel du heavy mélodique – de qualité-, les oasis où se repaître de son genre favori sont plutôt rares.
Alors voilà de la musique d’homme, directe, mais non dénuée d’un sens aigu de la mélodie qui fait mouche-et mal-, chantée par une femme extrêmement talentueuse, et servie par des musiciens qui assurent comme des superhéros du métal.
Merci, Magali. Je te claque la bise. PAPADUCK (ému)

PS : Deux plages de douceur tout de même :
CLOSER TO MY HEART, petite ballade tranquille, et le deuxième instru – bah- de ce THE UNEXPECTED  qui clôt entre gravité et quiétude cet INDISPENSABLE.

0 Comments 26 avril 2006
Whysy

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