Vous recherchez quelque chose ?

Trois ans après un premier assaut où le tout jeune groupe nous avait impressionné par l’étendue de sa force de frappe, nos féroces guerriers sanguinaires nous reviennent, plus forts et déterminés que jamais ! Après un « Battle Metal » encore un peu brouillon mais déjà des plus convaincants, Turisas a mûri, a pris le temps de trouver le mode d’expression qui lui convenait le mieux. Ainsi, même si l’on reconnaît assez facilement la patte du groupe, le gros point fort de cet album est, selon moi, la marge d’évolution et de progrès qu’il présente depuis son glorieux prédécesseur.   Cette prise de maturité était de toute façon nécessaire pour retranscrire au mieux l’excellent concept choisi par la troupe finlandaise. En effet, « The Varangian way » nous narre les exploits, pillages et conquêtes des guerriers varègues, mercenaires parfois oubliés par l’Histoire, qui descendirent depuis la Suède et le Danemark explorer les rives de la mer Caspienne, et qui accomplirent de nombreux pillages, comme celui de Constantinople (Miklagard), à l’époque symbole du rayonnement de l’empire byzantin.  Préférant privilégier l’emphase et l’ambiance d’un Metal plus épique que jamais au foisonnement de claviers très kitsch de l’album précédant, nos vikings finlandais prennent tantôt le parti des plus farouches guerriers et nous immergent sans ménagement dans l’ambiance des combats (« Cursed be iron » et son sympathique refrain bourrin), tantôt celui des scaldes, qui préfèrent se tenir à l’écart afin de mieux narrer toute la grandeur, l’héroïsme des combats. Cela donne lieu à des morceaux absolument grandioses, pour moi les meilleurs de la troupe. « To Holmguard and Beyond », quelle ouverture ! Son recours exclusif au chant clair s’avère des plus judicieux, et le peu que l’on comprend des paroles nous fait frissonner. Quelle ambiance ! Rarement aurais-je entendu de Metal plus épique, vraiment, quelle bonne surprise que de voir le groupe aussi brillant et classieux dans ce registre ! « A portage to the unknown » est, comme le titre précédent un véritable hymne, au refrain entêtant et pénétrant, irrésistible ! Le groupe narre ces récits avec tant de conviction que l’on ne peut qu’y succomber.  Cette alternance entre pièces épiques grandioses (« Miklagard overture », une autre perle, apogée de la puissance du groupe, avec chœurs et parties folkloriques exemptes de reproches !), morceaux plus proches de l’album précédent, et embardées typiquement folk (l’intermède « In The court of Jarisleif, où s’exprime la virtuosité de l’accordéoniste) d’affirmer davantage un style plus original et personnel.  Ainsi, Turisas nous livre un album plus épique que jamais, aux ambiances plus évocatrices, moins « carton-pâte » que ne l’étaient celles de «Battle Metal». Attention, les claviers kitsch n’ont cependant pas déserté complètement l’album, et cela reste pour moi l’un de ses rares points faibles. En effet, le milieu de l’album tempère mon enthousiasme. « Five Hundred and One », malgré une belle introduction, aux claviers chatoyants, s’avère trop complexe et parfois maladroite, avec quelques choix peu judicieux. De même, si j’aime beaucoup la pièce finale, son côté progressif et étrange qui ressort parfois me laisse légèrement perplexe. Le groupe a probablement voulu trop en faire…En revanche, je craque aussi sur la plus orchestrale et toujours majestueuse « The Dnieper rapids », assez prenante.   Résumons nous : après deux titres d’ouverture extraordinaires, nous avons droit à un milieu d’album moins convaincant, mais à une fin de voyage où le groupe retrouve toute sa superbe. En conclusion, un album mixant parfaitement un grand nombre d’influences, depuis les vocaux hurlés typiques de « Battle Metal » en passant par ces chœurs et couplets si épiques, des souvenirs de Metal extrême (des rythmiques globalement bien trempées), une pincée de Heavy, et beaucoup d’éléments folkloriques et même à tendance symphonique. Une définition du Metal épique ont déclaré certains d’entre vous ? Je ne suis pas loin de le penser !! Un album complexe, et qui nécessite beaucoup d’écoutes, et finalement l’une des très bonnes surprises du cru 2007, pour moi bien au-dessus de son petit frère auquel je n’avais jamais réussi à adhérer complètement. Belle réussite, et belle confirmation pour un groupe de talent !   Gounouman

0 Comments 21 juin 2007
Whysy

Whysy

Read more posts by this author.

 
Comments powered by Disqus