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Cela fait déjà huit ans que le légendaire Ritchie Blackmore (Deep Purple, Rainbow) a troqué sa figure de hard rockeur contre celle de ménestrel moderne venant nous prodiguer ses bienfaits. Messire Blackmore porte les armoiries Blackmore’s Night, ce nom préfigure d’emblée que le seul maitre à bord n’est autre que le caractériel guitariste. Trois ans après Ghost Of A Rose, le duo Ritchie Blackmore / Candice Night revient avec leur cinquième album studio nommé Village Lanterne.

La musique de Blackmore’s Night allie douceur, mélodies suaves et romantiques agrémentées de folklore médiéval. Afin de réaliser cet enivrant cocktail, Ritchie prend appuie sur son grand savoir-faire et nous gratifie de mélodies toujours imparables et gorgées de sensibilité. Ces mélodies sont largement orchestrées par la guitare acoustique qui depuis toujours est une constante chez Blackmore’s Night. Le touché du guitariste reste incroyable, chaque note coule, limpide, claire et lumineuse. A cela il faut ajouter la douce et mélodieuse voix de Candice Night qui vient sublimer les compositions Blackmoriennes de son timbre chaleureux. Comme à son habitude, Blackmore s’est laissé une place de choix et se réserve même un petit instrumental médiéval romantique avec The Messenger dans la parfaite tradition Blackmore’s Night.

Pour ce qui est du côté médiéval, Blackmore utilise des instruments folkloriques sur des rythmes et mélodies nous conviant à un retour à des temps ancestraux et nous invitant à faire danser nos corps l’espace d’une chanson. Cet aspect folklorique reste inhérent à chacun des albums de Blackmore’s Night et à l’intérieur de cette constante le compositeur vient introduire des variantes, ainsi le côté folklorique baignera dans des influences tantôt médiévales, tantôt celtiques ou orientales mais encore hispaniques, pour un résultat toujours accrocheur et dansant que ce soit sur un slow ou une autre danse plus mouvementée.

Parlons-en du rythme, si le prédécesseur, Ghost Of A Rose, de ce Village Lanterne délaissait en grande partie la batterie au profit d’autres percussions, et bien la batterie se trouve ici quelque peu réhabilitée puisqu’elle vient soutenir les titres les plus toniques comme I Guess It Doesn't Matter Anymore, St Teresa, Just Call My Name (I’ll Be There), où Ritchie dégaine son électrique laissant parler le vieux hard rockeur qui sommeille en lui. Mais attention, le son de cette guitare reste toujours presque clair, limpide et en permanence chaud. Si ces compositions sont plutôt emmenées, les autres flirtent dans des mid tempos, propices aux balancements de tête et à la frappe fédératrice de la mesure au creux de nos mains lorsque que l’on ne tient pas un camarade par l’épaule et son verre dans l’autre. Des chansons comme Old Mill Inn vous rappelleront sans mal une soirée dans un pub irlandais.

Toutefois, Blackmore n’a pas conçu que du neuf pour ce nouvel album puisque l’on retrouve Mond Tanz / Child In Time, la première étant déjà présente sur le premier album de Blackmore’s Night, Shadow Of The Moon et la seconde étant un des légendaires titres de Deep Purple. Mond Tanz est repris d’une manière plus festive avec un peu plus d’orchestrations et Child In Time, elle, égale à elle-même nous fait revivre avec nostalgie les grands moments purpleiens de l’époque Machine Head, In Rock, Made In Japan ; à la différence près qu’ici Candice Night vient se substituer au mythique Ian Gillan. Ce changement aura pour effet d’adoucir encore un peu plus Child In Time mais au détriment de la voix si évocatrice de Gillan.
On retrouve également la reprise de Street Of Dreams de Rainbow. Que de symboles, Blackmore réintroduit ses anciens travaux dans ces actuels et démontre l’unité de sa carrière sur ce bien bel album.

Au final, Blackmore’s Night nous délivre un album fidèle à l’image que l’on a jusqu’ici pu se faire de Blackmore’s Night, soit un univers folklorique, tantôt convivial, tantôt romantique. Village Lanterne bien que toujours porté sur les ballades et se révèle un peu plus enjoué que Ghost Of A Rose. Village Lanterne distille un univers chatoyant et propice à la rêverie.

Dreamer

0 Comments 05 juillet 2006
Whysy

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