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C’est bientôt la coupe du monde Football. Vous n’y échapperez pas plus que moi, à moins de vous astreindre à un carême médiatique en règle pendant les quelques semaines qui arrivent. On nous parle du Brésil, de son amour pour le sport, de ses réticences à accueillir les touristes en manque de ballon rond sur fond de climat social douloureux. Mais voilà, n’en déplaise aux footeux qui me lisent, le Brésil, ne l’oublions pas, c’est aussi et surtout Angra ! Entre autres, certes, mais tout de même : Brésil, terre de métaux ! Au pluriel, oui, parce qu’il n’y a pas qu’Angra dans la vie, y a Age Of Artemis aussi, qui nous délivre cette année un succulent power progressif de haute volée.

Admirez moi cette pochette, signée Felipe Machado (oui Felipe, pas Filipe, on a dit dehors les footeux !) de toute beauté, qui augure d’une bien bonne musique. Mais oui, les enfants, vous me connaissez, je ne sais pas garder un secret bien longtemps. Bien évidemment que cet album est une bombe, et voilà. Non, mais voilà, quoi. Mais si, allez, tu vas l’écouter. Puisque le monsieur te dit que c’est une bombe, une bombe latine, digne de la fille d’Ipanema. Vous savez, Astrud Gilberto. Bon, je m’égare, pour changer.

Age Of Artemis est un groupe qui nous avait déjà fait le coup du combo qui rappelle Angra sans pour autant tomber dans les mêmes travers, et ce en 2011, avec leur album Overcoming Limits, déjà très efficace. Oui, les travers d’Angra, ma bonne dame. Non ce n’est pas une pièce noble de boucherie, le travers d’Angra. Qu’est-ce que c’est ? Bah, c’est de tomber dans le folk un peu facile par moments. J’en veux pour preuve l’introduction d’Unholy Wars sur Rebirth. Age Of Artemis, au contraire, ajoute sa petite dose de musique brésilienne de façon subtile, sans chercher désespérément à s’attirer les louanges d’un public européen avide d’exotisme. Bon, je noircis un peu le trait, et je suis méchant avec Angra, que j’adore, mais c’est pour dire à quel point l’alliance du metal et des percus locales est efficace sur ce The Waking Hour. D’ailleurs, sans Angra, point d’Age Of Artemis, il suffit d’écouter Under The Sun et son refrain pour s’en convaincre. On croirait le morceau tout droit tiré du Temple Of Shadows des maîtres brésiliens.

Puisqu’on en est à comparer, sachez que le groupe traîne aussi ses guêtres du côté de Dream Theater par moments, et de la même façon, atténue un peu ce qui peut parfois agacer chez le géant américain, ou du moins agaçait du temps de Mike Portnoy, vous savez ce batteur qui adore en faire des caisses (claires ! bouahahah !) Age Of Artemis a trouvé en la personne de Pedro Sena un batteur intelligent, présent, sans être omniprésent, et qui navigue tel un Bill Bruford en son temps, sur les eaux tourmentées de la percussion métallique.

La musique du groupe est extrêmement bien produite, et si elle peut paraître moins alambiquée que celle de Dream Theater ou Symphony X à la première écoute, elle n’en demeure pas moins riche de nombreuses mélodies et rythmiques très intéressantes. Encore une fois, le risque lorsque l’on s’essaie au power progressif, c’est de finir le cul entre deux chaises (et donc bien évidemment de se payer une gamelle !) Age Of Artemis s’en sort remarquablement bien et propose des compositions variées (il y a tout un monde entre le refrain de Broken Bridges et le riff introductif d’Exile, par exemple), pêchues, et bien écrites.

Un grand bravo, donc ! Age Of Artemis, je vous souhaite de perdurer aussi longtemps que vos aînés, et si possible, de les surpasser tant en qualité qu’en longévité. Angra s’essouffle ? Qu’à cela ne tienne, la relève est arrivée !

0 Comments 06 juin 2014
Whysy

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