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Après un «Secrets» réussi, Diabulus in Musica, petit groupe espagnol, persiste et signe (sur Napalm Records). Alignant des guests alléchants, «The Wanderer» se doit de tenir les promesses de son petit frère.  Diabulus in Musica change, mais pas radicalement. On reconnaît toujours le groupe et, notamment, par la voix de Zuberoa, qui se distingue parmi de nombreuses autres chanteuses du genre. Sa voix porte le groupe sur ses épaules, et elle est très compétente. Sa versatilité lui permet de s'adapter à divers registres, de la pop au lyrique, de se fondre sur des tons folks ou de contrebalancer les growls qui apparaissent.  Si le groupe se limitait à sa chanteuse, il n'irait pas bien loin mais les qualités sont déjà bien présentes. Le groupe nous livre un opus qui, en revanche, n'est pas agréable aux premières écoutes. Rien ne semble se démarquer, il faudra faire preuve d'un peu de persévérance et là, on découvre les secrets (sans mauvais jeu de mot par rapport au premier album).  Sur tous les morceaux, intro + interlude à part, il n'y en a qu'un qui est plutôt dispensable : «Shadow of the Throne» est un mauvais plagiat de «Beyond Infinity», la voix féminine et la crédibilité en moins. La compo est poussive, le rythme mou malgré sa volonté d'être agressif, ça ne retient pas l'oreille. Alors quand en plus, elle est coincée entre les deux meilleurs morceaux de l'album ce n'est pas gagné. Car oui, «Hidden Reality» et «Allegory of Faith, Innocence and Future» sont vraiment intéressantes et accrocheuses. Mélodies variées et inspirées, refrains portés par la voix lyrique de l'espagnole, on retrouve tout ce qui fait que l'on apprécie Diabulus in Musica.  Les changements évoqués ci-dessus se traduisent de plusieurs façons : → Ajout d'éléments folks à la musique du combo, comme sur «Hidden Reality» et surtout la ballade «The Wanderer» → Abandon de l'efficacité primordiale par rapport aux ambiances. Cette fois-ci, la tendance s'inverse et on se retrouve dorénavant avec des refrains moins percutants, mais des atmosphères plus marquées et subtiles. Et ça a ses avantages, comme ses inconvénients.  Inconvénient : difficile de retenir une mélodie au premier coup d'oreille, ou une ligne de guitare, par exemple. Tout semble passer de manière lisse, et, si on manque de temps, on peut facilement penser que «The Wanderer» manque tout simplement d'intérêt, et ne vaut donc pas le détour.  Avantage : on est bien plus imprégnés par les émotions qui se dégagent des morceaux. S'ils ne sont pas percutants dans leur rythmique, ils le sont en revanche dans l'ambiance, très diversifiée à l'image de la voix de Zuberoa.  D'ailleurs, pour accompagner la frontwoman, deux guests viennent pousser la chansonnette : John Kelly, dont la voix est très bien accordée avec celle de la demoiselle sur «Sentenced to Life», et Mark Jansen, dont les growls renforcent «Blazing a Trail» qui aurait fait un single nettement plus convaincant qu'un «Sceneries of Hope» en demi-teinte.  En revanche, le groupe n'est pas très original : l'influence d'Epica (et de qui parlait-on ci-dessus ?) est parfois perceptible, grâce aux chœurs qui sembleraient issus du combo néerlandais, ou de la production, affinée comme celle d'un «The Divine Conspiracy ». Ces points sont parfois un peu troublants, et on aimerait que, dans l'avenir, les espagnols, très bons dans leur domaine, affirment davantage leur personnalité, même si on sent cette volonté émerger.  Le manque de «moments forts» rebutera au départ et c'est dommage car «The Wanderer» est un opus solide, qui manque peut-être d'un vrai morceau tubesque qui transcenderait l'ensemble. Mais le résultat est bien supérieur à la moyenne du genre, alors autant profiter de ce plaisir espagnol et attendre jusqu'à la prochaine offrande de Diabulus in Musica.

0 Comments 10 mars 2012
Whysy

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