Vous recherchez quelque chose ?

Le pays des kangourous est plus réputé pour sa bière, ses surfeurs ou ses équipes de rugby que pour sa scène métal qui nous est plus ou moins inconnue, à nous bons petits français qui se respectent. N’empêche que, depuis quelques temps, on voit que quelques groupes commencent à sortir du bois, citons pêle-mêle Black Majesty, Virgin Black ou encore Vanishing Point. Pas encore de quoi déstabiliser l’invincible armada européenne, mais l’Australie fait partie de la vague des pays émergents du métal, au même titre que l’Europe de l’Est ou l’Amérique du Sud.  

Et justement, parce qu’il manquait peut-être quelques noms australiens au palmarès déjà bien fourni du death mélodique, c’est le jeune groupe originaire de Sydney Daysend qui s’attaque à la forteresse farouchement gardée par les scandinaves, suédois en tête. Après quelques écoutes de ce The Warning, le mot qui vient assez vite est : impressionnant !! Les australiens impressionnent par… eh bien par un peu tout en fait !! Puissance, précision, sens de la mélodie, technique, hargne, tout le registre y passe, et de quelle manière.

Le death / thrash mélodique de Daysend fait mouche instantanément, épaulé par une production de très grande qualité (on n’arrive cependant pas au degré de précision d’un Dark Tranquility ou d’un Opeth). La musique des australiens se révèle moins linéaire que du death mélodique pur et dur, les influences thrash apportent des breaks rythmiques très fréquents, et qui évitent toute impression de redite. Il n’y a pas à tergiverser, les musiciens savent exactement là où frapper pour faire mal.

L’intérêt de cet album vient aussi et surtout de ses mélodies : le groupe n’a pas peur d’afficher son penchant pour les mélodies bien ciselées. Des riffs volcaniques aux solos d’une finesse remarquable, les australiens nous gavent de compositions accrocheuses qui font preuve d’une grande maturité. Si l’on ajoute à cela le chant, autre gros point fort de The Warning, le tableau est complet. En effet, là aussi Daysend joue la carte de l’alternance : au growl puissant et hargneux à souhait vient se greffer un chant clair de très haut niveau. On ne peut s’empêcher de penser à Scar Symmetry en écoutant cet album.

De la surpuissante et massive This Is A Warning à l’aérienne Blacker Days, en passant par l’interlude atmosphérique et oppressante V, les exemples ne manquent pas pour illustrer le talent indéniable des australiens. Pas ou peu de temps morts, on pourra juste reprocher parfois l’utilisation de filtres vocaux pour le chant clair, presque inutiles vu la justesse, le feeling et la classe de Mark McKernan.

A l’heure de faire le bilan, j’avoue que je ne sais pas trop quoi reprocher à The Warning. Sa longueur ? Oui et non, car les 12 titres forment un ensemble très complet et fluide, qui se révèlera agréable à écouter d’un bout à l’autre pour les amateurs du genre. Les australiens ont réussi à mixer parfaitement la virtuosité et la précision du death mélodique et la richesse rythmique du thrash pour un résultat vraiment convaincant. The Warning ne réinvente pas le genre, mais se révèle d’une efficacité redoutable, et c’est aujourd’hui tout ce que l’on demande aux groupes. Daysend s’impose comme une alternative sérieuse aux grosses machines suédoises, et The Warning se place comme l’un des meilleurs albums death / thrash mélodique de l’année.

0 Comments 12 juin 2007
Whysy

Whysy

Read more posts by this author.

 
Comments powered by Disqus