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Allez, soyez honnêtes et dites-moi combien d’entre vous connaissent Viper ?
Bravo pour ceux qui ont levé la main ! Pour les autres, si je vous dis que le groupe est brésilien, ça vous aide ? ... Non ? Allez, un indice : son chanteur est très célèbre ! Hein, mais non pas Max Cavalera, voyons ! Un chanteur à la voix aiguë si particulière et reconnaissable entre mille... Vous avez trouvé ? Bravo ! Viper est effectivement le premier groupe professionnel d’Andre Matos (futur ex-Angra et actuel Shaaman) ; et Theatre of Fate, sorti en 1987, est le deuxième album du combo.

Tout commence par un court instrumental, Illusions , où guitare et flûte (jouée au synthé) nous plongent immédiatement dans l’ambiance. Pas de doute, il s’agit là de Heavy Metal avec une touche mélodique originale pour l’époque. L’album décolle vraiment avec le second titre, At Least A Chance , morceau de Heavy pur jus à tendance speed. Et là, immédiatement, on retrouve ce timbre de voix si particulier, et aujourd’hui devenu culte, d’Andre Matos. Qui aurait pu prévoir à l’époque que ce dernier connaîtrait le succès dont il jouit désormais ! Musicalement, ce titre est fortement influencé par la vague européenne d’alors ( Helloween en tête). Le break, quant à lui, met en exergue les velléités néo-classiques du groupe (orchestrations au clavier et soli de guitare à la Malmsteen ). Avec To Live Again , le groupe met en avant son autre influence majeure, à savoir la NWOBHM : impossible de ne pas penser à Iron Maiden en entendant le thème de la guitare lead et les soli du morceau ! On regrettera seulement que le son de batterie de Renato Graccia  soit quelque peu étouffé, et que la basse d’ Yves Passarell  soit en retrait dans le mix. Mettons cela sur le peu de moyens dont disposait le groupe à cette époque et sur la technologie moins perfectionnée qu’aujourd’hui... S’ensuit A Cry From The Edge , où Viper mélange les deux références précitées, à savoir une intro typique du Metal 80’s (le thème principal du morceau est reproduit en boucle à la guitare), suivie d’une accélération speed dans la plus pure tradition germanique, et tout s’emballe... Petite accalmie ensuite avec Living For The Night  qui débute avec des faux-airs de ballade sur fond de claviers. Mais au bout de 1’45, le morceau s’accélère et retrouve un habitus plus heavy avec, encore une fois, un jeu de guitare caractéristique de la NWOBHM. Prelude To Oblivion , quant à lui, fait figure d’originalité sur l’album. Son intro rappelle les premiers albums d’Angra, avec des chœurs à la Carry on , des orchestrations assez riches et des montées & descentes de manche à donner le tournis. Les arrangements vocaux confèrent à ce titre un petit côté Queen qui préfigure déjà ce qu’ Andre Matos  entreprendra par la suite. Retour à la tradition (pour ne pas dire au plagiat) avec Theatre of Fate . Un titre dans la plus pure veine Helloween , qui n’est pas sans évoquer (voire pomper ?) le Save Us  des allemands, aussi bien au niveau de la guitare rythmique que des lignes vocales sur les couplets. L’album se clôt enfin sur Moonlight  qui est une variation du thème de Sonate au clair de Lune  de Beethoven. Il s’agit cette fois-ci d’une véritable ballade, dont la structure, alliée au chant haut perché du Sieur Matos , n’est pas sans évoquer les futurs réalisations du maestro (il y a comme des faux-airs de Deep Blue  ou de Reaching Horizons  dans ce titre).

Vous l’aurez compris, l’influence majeure de cet album est à rechercher au sein de la NWOBHM et du Speed Metal allemand. On est, à l’époque, encore assez loin du Metal symphonique développé par Angra au début des années 90, même si l’on en ressent déjà les prémices sur les deux derniers titres. La raison en est simple : les morceaux sont tous crédités au nom de Pit Passarell  (bassiste du groupe), exception faite de A Cry From The Edge  co-écrit avec Felipe Machado  (guitariste) et du titre final, Moonlight , qui est le seul composé par Andre Matos . Ce dernier quittera d’ailleurs le groupe après cet album pour les sempiternelles raisons de divergences musicales, et s’en ira fonder un nouveau groupe avec le succès que l’on sait. De son côté, Viper continuera son petit bonhomme de chemin jusqu’en 1997, en explorant, par contre, un spectre musical différent de celui de ses débuts (plus axé Punk, Hardcore, ...).
Quoiqu’il en soit, on comprend aisément que Viper, précurseur du Heavy brésilien, ait connu un certain succès chez lui tant les titres de ses deux premiers albums sont accrocheurs et entraînants. Malheureusement, le groupe s’est très peu exporté sur le marché européen et, comble de l’ironie, le succès du Heavy Made In Brazil ne nous parviendra que quelques années plus tard via les premières réalisations d’Angra... avec un certain Andre Matos  au chant. Etrange la vie parfois, non ?

Bonobo

0 Comments 25 janvier 2006
Whysy

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