Vous recherchez quelque chose ?

5 ans d'absence et revoilà Illnath transformé ! Une chanteuse au micro, un line-up réduit et un nouvel album sous le bras. «Third Act in the Theater of Madness» succède ainsi à «Second Skin of Harlequin». Le Danemark sera-t-il à nouveau à l'honneur aujourd'hui ?

Déjà, le style du groupe n'est plus totalement le même : le black symphonique des danois s'est transformé en quelque chose de plus proche du death, avec quelques racines black mais toujours le côté symphonique bien présentes. Les rythmiques, quant à elles, approcheraient presque du power metal parfois. Un mélange qui réussit dans l'ensemble plutôt bien au groupe, dont la rapidité véloce peut se muer de temps à autre vers quelque chose de moins puissant mais aux ambiances plus «inquiétantes». Autre changement qui peut faire peur aux fans du combo, c'est le départ du chanteur Narrenschiff, remplacé par la blonde Mona Beck. Peu de comparaisons possibles car les registres des protagonistes sont plutôt différents, et la demoiselle fait son boulot correctement. Si elle semble parfois un peu linéaire, elle rattrape tout cela en plaçant dans sa voix beaucoup d'expressivité et un certain charisme. Mona n'a aucune peine à nous faire imaginer ce qu'il se déroule dans ce théâtre, et c'est cela qui fait le charme de son chant death qui, globalement, est plutôt bon ! Il semblerait que le groupe danois puisse compter dans l'avenir sur cette frontwoman talentueuse, même si les nostalgiques de Narrenschiff vont mettre un certain temps à accepter sa présence.

Un point que l'album développe, c'est ce côté théâtral que le groupe cherche à avoir dans son concept. Effectivement, il est plutôt présent, ne serait-ce que par des effets de boîte à musique, par exemple, sur «Third Act», ou encore par l'expressivité du chant. Cela fait gagner en qualité là où la musique en perd lorsqu'elle tire en longueur. Parfois, les compositions semblent interminables, c'est pour cela qu'un titre plus direct comme «Scarecrow» ou «Snake of Eden» prend mieux. On sent la bonne volonté, mais on remarquera aussi que le groupe tente de temps en temps d'en faire un peu trop, au risque de se perdre. Et puis, on notera une certaine redondance des rythmiques, le côté rapide étant sympathique, mais un peu lassant. Du coup, quand la formation donne quelques surprises, on boit tout de suite à sa source, mais apparemment Illnath reste bien trop dans les chemins balisés du genre. Quel dommage, car le potentiel est là, mais le côté trop classique l'est aussi.

Du coup, on va passer sur les morceaux carrément dispensables que sont «Shorthanded» ou «Tree of Life and Death» qui s'étiiiiirent longueeeeement saaaans caaaaptiver. Et en fait, on se rend compte qu'il n'y a aucun morceau spécialement marquant. Sans réellement passionner, le combo ne maîtrise pas encore entièrement son sujet quant à la création de titres entraînants dans le genre. Et le talent de Mona est lui aussi sous-exploité, ses lignes de chant semblant parfois se répéter alors que la jeune femme est tout à fait capable d’offrir une palette variée, comme elle sait le montrer. Du coup, le peu de chant clair qu'elle offre brise la monotonie, et il faut bien avouer que dans ce registre là, elle s'en sort très bien, avec une très belle voix. Mais si la musique ne suit pas, forcément, les miracles n'arrivent pas. En fait, après les quatre premiers morceaux, le groupe semble avoir déjà tout dit et se répète, sauf sur «Vampiria» plus intéressante et judicieusement placée à la fin. Enfin, judicieusement, c'est vite dit si vous décrochez avant la fin, vous ne pourrez pas en profiter.

Par conséquent, nous sommes déçus. Non pas par la nouvelle venue qui assure bien son rôle derrière le micro, mais par les musiciens qui ne se sont pas foulés et nous offrent une galette répétitive. Si la musique délivrée possède ses bons moments, elle ennuie également. Dommage car on sent que «Third Act in the Theater of Madness» aurait pu être un opus de qualité, mais finalement, il n'est que moyen.

0 Comments 12 novembre 2011
Whysy

Whysy

Read more posts by this author.

 
Comments powered by Disqus